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Vous savez sans doute que la lutte contre l'expérimentation animale est l'un des principaux combats que mène l'association AVA au-delà de ses actions de protection au sein de sa ferme-refuge. A l'occasion de la semaine d'action de la Coalition européenne pour mettre fin à l'expérimentation animale (ECEAE) à travers l'Europe du 21 au 26 juin, j'aimerais vous en dire davantage sur ce sujet qui me tient particulièrement à cœur.
Pourquoi ce combat ? Revenons d'abord à mon parcours personnel et professionnel : j'ai découvert la recherche lorsque j'étais étudiant vétérinaire à l'École Nationale vétérinaire de Maisons-Alfort. Ma première expérience, qui consistait à réaliser des biopsies abdominales sur une quinzaine de chiens, m'a traumatisé. Et pour cause : j'ai appris que si ces biopsies m'étaient permises tout au long de l'année, c'est parce que ces chiens de laboratoire avaient été euthanasiés au cours de l'été pour raison « administrative » : personne ne pouvait s'occuper d'eux lors de la fermeture de l'école au mois d'août !
D'autres expériences au cours de mes études et au tout début de ma carrière m'ont laissé un souvenir effroyable. J'ai réalisé que pour permettre à la connaissance scientifique de « progresser », il était considéré comme normal, indispensable, inévitable, de mettre à mort des animaux. Faire de la recherche, faire de la science, repose sur l'expérimentation. L'expérimentation en recherche repose sur la mise à mort des animaux.
Au terme de ma dernière expérience si douloureuse au cours de laquelle j'avais dû mettre fin à la vie de plusieurs dizaines de rongeurs de laboratoire, j'ai déduit que malgré ma passion pour la science, je ne pourrai jamais être un chercheur car l'expérimentation animale me posait un conflit insoluble associé à la mise à mort des animaux utilisés.
Si j'ai eu ce « déclic », pourquoi d'autres personnes ne l'auraient-elles pas ?
Depuis bientôt deux ans, je siège à la CNEA (Commission Nationale de l'Expérimentation animale, rebaptisée récemment Commission Nationale pour la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques) en tant que personnalité qualifiée représentant une association de protection animale. Ce comité n'a d'éthique que le nom. Ses conseils, auxquels j'assiste régulièrement aux côtés de ma consœur Stéphanie Verdu, vétérinaire référente de la SPA, sont une farce, une hypocrisie, une mascarade qui, hélas, ne répond en rien aux problèmes éthiques que pose l'expérimentation animale. La CNEA statue sur l'agrément de la formation des expérimentateurs (les travailleurs de première ligne, qui manipulent les animaux de laboratoire sous la supervision des chercheurs). Elle ne permet à ses membres que d'avoir un avis que sur des formations qui concernent moins de 2% des animaux utilisés à des fins scientifiques. C'est donc un écran de fumée. Les avancées pour faire reculer l'expérimentation animale au profit du développement de méthodes alternatives ne viendront malheureusement pas de là.
Je dénonce : un paradigme poussiéreux
Pourtant, 89% des Français sont favorables à l'interdiction de l'expérimentation animale si des méthodes substitutives existent (sondage IFOP de 2021). Le problème est qu'on ne leur même laisse pas l'occasion d'exister : « Le modèle animal est encore et toujours le paradigme de la recherche biomédicale », nous explique mon confrère, le vétérinaire André Ménache, dans . « C'est beaucoup plus facile pour un chercheur d'obtenir une autorisation pour utiliser 100 rats que pour se servir de déchets chirurgicaux humains destinés à l'incinération. Tout le système favorise les tests sur les animaux : c'est plus facile, c'est plus standardisé ». En conséquence : en 2017, sur 3708 projets de recherche nécessitant des animaux, aucun n'a été refusé par les comités d'éthique, alors même que seules deux études sur neuf méritent des animaux comme modèles prédictifs, et qu'on sait de surcroît que 92 % des médicaments qui passent avec succès les tests précliniques, y compris les tests sur les animaux « pivots », ne sont pas mis sur le marché (d'après la Food and Drug Administration, l'autorité de sécurité sanitaire américaine, en 2004).
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bouleversement Naturel
AcciónJe suis abonnée à pas mal d'associations naturelles dont je partage les échanges sur facebook et tweeter, mais les choses étant de plus en plus alarmante actuellement j'ai pensé également les transmettre sur Wattpad et j'ai décidé de créer ce livre...