Chapitre II

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En média: Obey by Bring Me The Horizon & YUNGLBUD 🇬🇧

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Les premiers rayons du soleil viennent caresser la peau de mon visage et le réchauffe au passage. J'ouvre doucement les paupières encore lourdes de fatigue, pousse un bâillement à m'en décrocher la mâchoire et m'étire, faisant craquer au passage toute mes articulations.

Un cri d'enfant et un grondement de rôdeur finissent de me réveiller. À cet instant, la fatigue qui coulait encore dans mes veines laisse place à l'adrénaline et à l'urgence. Cet enfant est sans aucun doute poursuivi par un de ces foutus mangeurs de chair. Il faut que je fasse quelque chose pour la sauver.

Je détache la corde qui m'entoure, prends mes armes et descends de mon perchoir en faisant attention de ne pas me blesser. Une fois en bas, je tombe sur plusieurs rôdeurs qui traînent difficilement leur carcasse décomposée. Il semblerait qu'ils ne m'aient pas vu ou senti, ce qui est une bonne chose, parce qu'ils sont bien trop nombreux pour que je les tue. Je laisse mes affaires en hauteur - je viendrais les chercher plus tard - pour l'instant, sauver la vie de l'enfant est plus important que mes affaires.

Je suis la piste laissée par l'enfant, ses pas sont plus petits et les traces sont moins profondes que celles laissées par les cadavres ambulants, ce qui me facilite grandement la tâche. J'accélère la cadence en espérant ne pas arriver trop tard.

« Aller Nova, ce n'est pas le moment de faiblir. » M'encourageais-je.

J'avance au pas de course, tuant au passage deux rôdeurs qui se sont échappés de la horde. Je n'ai pas le temps de récupérer les lames fichées dans la tête des morts, qu'un nouveau cri me presse.

Je bouscule des cadavres à plusieurs reprises, les faisant pousser des grognements qui je traduis comme étant des plaintes ou des insultes lancées à mon égard. J'arrive dans une zone dénuée d'arbres, mon regard est comme happé par une tignasse blonde qui contraste avec la couleur sombre de la mousse qui recouvre le sol, et un nouveau cri bien plus perçant que les autres me vrillent les oreilles.

Je me rapproche et mon cœur rate un battement lorsque je vois un rôdeur - dont la peau se confond facilement avec la mousse - mordre la petite au niveau de l'épaule.

« Fiche-lui la paix ! Enfoiré de bouffeur de chair ! » M'emportais-je.

Arrivée vers la petite fille - toujours allongée sur le sol - je vois du sang quitter son épaule, je tombe alors à genoux à côté du mordeur, serrant le manche de mon couteau si fort que les jointures de mes doigts deviennent blanches.

« Ne regarde pas. » Ordonnais-je à la petite en m'adressant à elle d'une voix douce.

Elle obéit en fermant immédiatement les yeux. Je me relève et donne un coup de pied dans la tête de la créature pour la mettre à bonne distance de sa jeune victime. Je m'assure que la fillette garde les yeux clos, puis, je me mets à califourchon sur le rôdeur, coince ses bras avec mes jambes pour qu'il ne tente pas de me griffer.

« J'espère que tu as profité de ton état de mangeur de chair, parce que c'est ici que ton errance se termine. » Lui soufflais-je.

Sans plus de cérémonie, je lui plante mon couteau entre les deux yeux et je ferme les miens pour éviter de recevoir des éclaboussures de sang contaminé. La créature ne bougeant plus, je me laisse tomber sur le côté, essuie la lame de mon couteau dans les guenilles que le rôdeur porte. Je reste assise pendant quelques minutes à côté du cadavre, jusqu'à ce que la petite fille me fasse revenir sur terre.

Je me relève et m'approche doucement de la fillette pour ne pas la brusquer. Je me mets à sa hauteur et porte mon attention sur la morsure. Malheureusement pour elle, ses jours sont maintenant comptés. Je pourrais mettre fin à ses souffrances, mais je n'ai pas le courage de tuer un être humain et encore moins une enfant.

« Tu peux marcher ? Lui demandais-je d'une voix douce.

- Je veux ma maman. Pleurniche-t-elle.

- On va la retrouver ne t'en fais pas, mais pour cela, il faut que tu te relèves.

- Je crois que je me suis fait mal à la cheville quand je suis tombée.

- D'accord, laisse-moi regarder ça, tu veux bien ? »

Pour seule réponse, elle hoche simplement de la tête et se redresse. Je lui fais face, puis remonte doucement la jambe de son pantalon.

« Comment tu t'appelles ? La questionnais-je.

- Sophia, et toi ?

- Moi, c'est Nova. Tu avais raison, tu dois avoir une entorse. Je vais devoir te porter, mais avant de retrouver ta maman, je dois récupérer mes affaires. »

Je me mets de dos, puis Sophia passe ses bras autour de mon cou, tout en gémissant de douleur à cause de la morsure à son épaule. Je passe délicatement mes bras sous ses cuisses et me relève.

« Ça va aller, on va retrouver ta maman. Tu te souviens où vous avez été séparée ? L'interrogeais-je en suivant les traces que j'ai laissé.

- On était sur l'autoroute avec tout le groupe, quand on a croisé une horde de rôdeurs. Rick nous a dit de nous mettre sous les voitures en attendant qu'ils partent loin. Je suis sortie de la voiture sous laquelle j'étais pour rejoindre maman, mais de nouveaux rôdeurs sont arrivés et ont voulu me tuer. Je suis passée sous la glissière de sécurité, mais les rôdeurs m'ont suivi et j'ai couru dans la forêt pour m'échapper.

- Je vois, ta maman doit encore être avec les autres sur l'autoroute. C'est là qu'on va les chercher en premier. »

Je profite de notre demi-tour jusqu'à mon campement perché pour récupérer les couteaux que j'ai laissé planter dans le crâne des mordeurs que j'ai croisés. Puis, je m'arrête au pied de l'arbre qui m'a servi de refuge pour la nuit. Je m'assois à même le sol et Sophia comprend qu'elle doit me lâcher.

« Il est où ton campement ? Demande-t-elle curieuse.

- Là-haut. Répondis-je en pointant mes affaires qui m'attendent patiemment sur la branche.

- Tu as dormi dans l'arbre ! S'étonne-t-elle, les yeux brillants d'étoiles.

- Oui, comme ça je vois tout ce qu'il se passe autour de moi. Lui expliquais-je.

- Je suis sûre que Carl et Daryl aimeraient dormir dans un arbre.

- Ce sont deux de tes amis ?

- Je ne sais pas si Daryl et moi on est ami, mais c'est lui qui ramène de la nourriture au camp. C'est un bon chasseur, il me fait un peu peur, mais pas autant que son frère Merle.

- Et Carl ?

- Carl a mon âge et comme on est les seuls enfants, on est devenu ami.

- Je suis sûre que Daryl est quelqu'un de gentil. La rassurais-je. Je vais te laisser mes couteaux. Si un rôdeur s'approche trop près, tu ne dois pas hésiter et le lui planter dans la tête. Tu as compris ?

- Oui.

- Parfait, je me dépêche. »

Je jette un dernier regard à la petite fille et je suis un peu triste de la voir aussi joyeuse malgré la situation. J'escalade le tronc de l'arbre, puis me mets à califourchon sur la branche et regroupe mes affaires que je remets dans mon sac à dos. Je vérifie que je n'ai rien oublié, regarde à l'horizon en espérant qu'une horde de rôdeurs ne vienne pas s'en prendre à nous. Et c'est tout en tendant l'oreille, que je redescends de mon perchoir pour rejoindre Sophia.

J'équipe la fillette avec mon sac, la fais remonter sur mon dos et cette fois, j'utilise la carte de la région pour me repérer et rejoindre l'autoroute dont la petite me parlait. Si tout se passe bien, on atteindra la voie rapide avant la nuit.

Voilà une bonne heure que je marche, portant une Sophia blessée et affaiblie par la morsure sur son épaule. Il faut que je trouve rapidement un moyen de ramener cette fillette à sa mère, - avant qu'elle ne succombe de sa morsure - et que je sois obligée de mettre fin à ses souffrances.

The Rose and The Arrow [Daryl Dixon X OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant