Bunkoeur [ PLK ]

22. COPINE

19h45.

La journée avait été longue. Je m'étais empressée de sortir de cours et avais à peine eu le temps de passer chez moi pour me changer. Je montai dans un Uber en direction de chez Polak. J'étais sur le point de récupérer ma chère gourmette.

J'arrivai devant chez lui avec un peu de retard. Mais même en étant en retard, j'étais en avance. Lui n'était toujours pas arrivé. Je décidai de l'attendre devant son bâtiment. Monsieur se faisait désirer.

Au bout d'une vingtaine de minutes, je le vis arriver au loin. Il s'avança vers moi avec une once d'hésitation comme s'il vacillait entre me faire la bise ou me serrer la main.

- Désolée j'étais en rendez-vous pro avec Flav, on a fini un peu tard. - dit-il en me donnant finalement une bise timide.

- C'est pas grave, tout se passe bien? -demandai-je pour mettre fin au malaise apparent.

- Ouais, graaaaave!! On prépare du lourd!- il répondit avec cette même passion qui l'animait perpétuellement.

Je lui lançai un sourire, j'étais contente de le voir malgré notre dernier échange. Il n'y avait pas d'animosité entre nous...je crois.

Il était tellement beau et apprêté, plus que toutes les autres fois où on s'était vus. Peut être le trouvais-je plus charmant que d'habitude parce que je ne l'avais pas vu depuis un mois. Son regard était perçant. Son expression était chaleureuse mais transparaissait la tristesse. J'avais une forte envie de le serrer dans mes bras.

• •

Dans l'ascenseur, un silence pénible s'installait. Je fixais mes Air max pour éviter le regard de Mathieu. Je pouvais entendre le bruit de nos respirations qui fusionnaient dans cet espace étroit. Un peu comme cette fois à Booska P, sauf que là le malaise était plus étouffant.

- Les cours, ça se passe? - demanda Polak soudainement.

- Ouais ça va...c'est un peu chaud, je vais avoir mes premiers galops d'essais la semaine prochaine! - répondis-je, contente d'avoir matière à discuter.

- Tes quoi? Tu fais du cheval ou quoi? - rigola t-il.

- Haha, non c'est des examens quoi. - clarifiai-je.

Il se mit à rire. Et comme d'habitude, je ne pus m'empêcher de faire de même. Cette blague nulle avait le mérite de détendre l'atmosphère.

- Et ton père ? - interrogea t-il.

- Ça va. Et le tien? - Je ne voulais pas m'attarder sur le sujet, je lui retournai la question car lui aussi avait des daddy issues.