Bunkoeur [ PLK ]

19. ORIENTATION

7:30

Mon réveil retentit. Quand j'ouvris les yeux, j'étais  déboussolée. Je me réveillai dans un hôtel, et c'était moi qui l'avais choisi. J'avais à peine dormi, et comme espéré, j'avais une gueule de bois phénoménale. Et pour couronner le tout, j'étais en retard.

Je pris une douche express, enfilai quelques vêtements, les premiers qui me tombèrent sous la main, je mis mes Air Max en balle et partis pour l'université. Je n'avais aucun flow mais j'allais arriver à l'heure.

Dans le métro, je pianotai sur mon téléphone. J'avais reçu plusieurs appels de Polak pendant la nuit, des messages de mon père qui me souhaitait « une joyeuse rentrée » ainsi que des DM de Pauline qui s'était rendu compte de mon absence au bout de 3h et qui me demandait où j'avais fini la soirée. Je décidai de ne répondre à aucun d'entre eux. J'avais la flemme et je pensai : « Aujourd'hui est un nouveau jour », je préférai conserver toute mon énergie pour cette rentrée en deuxième année.

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L'université de Paris X était un vaste campus. Tout comme la faculté de Grenoble, elle était animée et fréquentée par des personnes diverses, mais le vibe ici y était beaucoup plus parisien.

La journée d'orientation débuta dans le grand amphithéâtre du bâtiment A. Le directeur de la promotion prononça un discours de bienvenue avant de nous expliquer la mise en place d'un nouveau système de parrainage au sein de notre promotion. Nous devions trouver un binôme pour réaliser un projet de début d'année.

Ugh. Toutes les personnes autour de moi s'activèrent pour aller retrouver leur potes de l'année dernière, moi j'attendais simplement. Il y aurait sûrement eu des « sans amis » comme moi qui se retrouveraient seuls. Soudain un garçon s'approcha de moi, timidement.

- Salut, je m'appelle Valentin! T'es seule pour le projet?

Valentin était un grand brun ténébreux, il avait la peau bronzée et ses cheveux mi-longs étaient laqués et soignés. Il portait un long manteau crème et des mocassins, le classique du bobo parisien étudiant le droit. C'était clairement le type de gars pour lequel j'aurais craqué, avant. Je lui fis la bise et on se mit à parler des grandes lignes du projet.

- Tu veux prendre un café pour en discuter? Ou alors ça va pas plaire à Monsieur? interrogea t-il.

C'était sa façon de me demander si j'étais célibataire.

- Non, c'est ok pour moi! mercredi après midi? - répondis-je en omettant volontairement sa deuxième question.

- ...Y'a pas de Monsieur alors? insista t-il.

J'avais bien vu.

- Si...enfin non c'est compliqué. répondis-je.

Dans ma tête j'étais avec Polak et je me rendais compte que je ne m'étais pas intéressée aux autres garçons depuis qu'il était entré dans ma vie. Je voulais pas donner d'amour aux autres car je le gardais pour lui. Même si c'était un amour à sens unique et vain, les sentiments que j'avais développé pour lui étaient encore présents.

En tout cas, le rentre-dedans de Valentin était quelque peu déstabilisant. On se parlait depuis à peine 10 minutes et il me demandait déjà si j'étais en couple. Il attaquait tel un loup dans une bergerie. Je commençai à regretter la pudeur de Mathieu.

D'ailleurs en parlant de lui, mon tel se mit à vibrer. C'était un message de PLK. C'est fou comme on restait connectés et synchronisés, même à distance. Je pensais à lui et la minute d'après j'avais son message qui s'affichait en grande lignes sur mon écran. Celui ci disait :