35. FIGURES

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Le lendemain.

8h30

Ce matin là je pris mon temps, je m'en foutais d'arriver à l'heure ou non. J'eus l'impression qu'on m'ait mis un gun sur la tempe pour aller en cours. Le café était amer et sur le chemin, la lueur brillante et rosée de l'aurore brulait mes iris. Mais ce n'était peut être qu'une sensation car mes prunelles étaient rouillées. Les larmes que mes paupières n'avaient pas senti depuis longtemps avaient inondé mes yeux tout au long de la nuit. Et, plus que toutes les autres fois, la voix de Jessie Reyez dans mes Airpods, titillait mon amertume.

La raison de mon état mélancolique résidait en treize lettres : Mathieu Pruski.

Il était parti brusquement, sans se retourner et sans donner aucune explication. Depuis, les questionnements m'avaient tourmenté l'esprit. Les souvenirs de notre week-end à Varsovie se confondaient dans ma mémoire. J'avais beau y réfléchir mais je ne comprenais pas. Avais-je manqué un épisode? Des indices? Pourquoi avait-il mis un terme à ce qu'on avait?

Quoi qu'il advienne, la peine était indescriptible. La douleur dans ma poitrine, vive et criante. C'était donc ça, l'amour.

Quand j'entrai dans la salle de cours, des regards intrigués se posèrent sur moi, y compris celui du prof. Ce dernier accepta mes plates excuses en m'invitant à rejoindre ma place. Les deux heures de droit fiscal étaient déplaisantes, j'écoutais à peine et zieutai les paysages par la fenêtre. Je n'avais que trois lettres en tête : PLK. Même les nuages à l'extérieur prenaient la forme de son visage. J'en devenais insensée.

Vint l'heure du déjeuner. Sans même me donner le temps d'accepter sa proposition, un Valentin grand sourire, s'avança avec entrain vers ma table « Je peux ? ». Oh non, encore lui.

- Alors, tes vacances? Varsovie? - demanda t-il en ingurgitant ses spaghettis. Sa curiosité avait dû être éveillée par mes stories sur Instagram.

- C'était cool, c'est une super belle ville. Dis, on a quoi comme cours après? - répondis-je avec l'espoir de dériver sur un autre sujet de conversation car comme toujours avec celui là, il allait trouver un moyen d'évoquer mes affaires amoureuses.

- Anglais j'crois. - puis avec une once d'ironie dans sa voix il interrogea - T'y es allée avec ton petit rappeur j'imagine?

Bingo.

- ...Ouais - dis-je en baissant les yeux comme s'il pouvait lire dans mon regard que je m'étais faite larguée sans préavis, pff.

- Qu'est ce qu'il y a?

- Rien... j'y vais! On se voit en anglais? À toute! - Par sa faute, j'avais dû écourter mon repas, je saisis mes affaires hâtivement en m'éloignant, le laissant tout penaud devant son assiette.



Ce fut la plus longue journée de ma vie. À la nuit tombée, l'absence du Polak se faisait encore plus ressentir. Tout de lui, me manquait. Alors quand mon portable émit une vibration vers 18h00 heures j'eus une lueur d'espoir, pensant qu'il s'agissait du polonais. Ce n'était pas lui, mais Mélissa. pfff.

 pfff

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Bunkoeur [ PLK ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant