50. DÉGAINE DE BANDIT

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23 h o0

Cinq bonnes minutes étaient passées depuis que Mathieu s'était pointé sur le seuil de mon appartement et que Valentin lui avait ouvert la porte sans aucune considération. Il avait juste crié  « Lara ! C'est ton ex ! ». Suite à quoi, le blond et le brun s'étaient dévisagés de façon impertinente sans un mot. Le malaise était évident. J'observai la scène depuis ma chambre, qui donnait sur le corridor, accroupis sur mon lit, cherchant un moyen de mettre un terme à ce duel insonore. Au bout de quelques secondes, je me levai en me dirigeant vers le ring, avec l'intention de saluer Mathieu pour briser la glace, au moins.

Avant même que je puisse atteindre la porte d'entrée, Mathieu rompit le silence abruptement.

- J'suis pas son ex.

- Je crois que si. Aux dernières nouvelles. - rétorqua Valentin sur un ton hautain en soutenant son regard noir.

- Et ta mère c'est toujours une pute aux dernières nouvelles ?

- Je te demande pard... ?

- Mathieu ! - Sentant la situation s'envenimer, j'avançai plus hâtivement vers l'entrée - C'est quoi ton problème putain ?!

Je me retrouvai désormais entre les deux hommes qui, m'ignorant complètement, continuaient à se toiser comme deux prédateurs.

- Val reste là, j'arrive ok ? - Je m'adressai au brun, avant d'attraper Mathieu par le poignet - Toi, tu viens avec moi.

Tandis que Pruski et moi étions sur le point de quitter l'appartement, Valentin m'interpella.

- Lara ?

- Quoi ?

- T'es un bon coup. - le brun arbora un sourire en coin machiavélique puis poursuivit - Je tenais à te le dire.

Désarçonnée par sa remarque indélicate, je restai sans voix. C'était vraiment pas le moment.

Ce que j'avais tant redouté arriva frénétiquement. La phrase prononcée par Valentin fit dégoupiller Pruski, qui dans un élan de colère, s'emporta de façon virulente sur celui-ci « Sale fils de pute, j'vais te niquer ta race » avait-il d'abord vociféré.

Puis, après avoir répandu un flot d'insultes en tout genre, Polak fit volte face pour s'avancer à grande vitesse vers Valentin. Je tentai de le retenir, mais rien ne pouvait arrêter son impétuosité. D'un coup de coude agile, il m'écarta vivement.

La situation dégénéra. Mathieu incontrôlable s'approcha d'un Valentin craintif, qui je pense, devait déjà regretter sa bravade. Il lui asséna un premier coup de poing au visage, puis un deuxième et un troisième. Polak étouffait de rage, je ne l'avais jamais vu ainsi. Valentin, lui, ne cherchait pas à riposter, il s'était retrouvé au sol, en position recroquevillée afin de limiter l'impact des coups.

- NON MATHIEU ! STOP ! ARRÊTE !! PUTAIN STOP ! POLAK ! - J'agrippai Pruski par l'épaule en tentant de m'interposer et, du haut de mon mètre 64, freiner les ardeurs de son gabarit de glace.

Bunkoeur [ PLK ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant