44. TEMPS PERDU

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15 jours plus tard

Paris 15'

10h30

« Moi ? Ça roule !  » répondit mon père lorsque je lui avais demandé comment il se sentait

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« Moi ? Ça roule !  » répondit mon père lorsque je lui avais demandé comment il se sentait. Ça allait faire bientôt deux semaines qu'il était dans ce fauteuil roulant et bandé jusqu'aux os mais il n'avait perdu en rien son humour et auto-dérision. Il nous en avait fait des frayeurs! Ces quinze derniers jours avaient été rythmés par ses rééducations et séances de kiné dans l'airbnb qu'Anna, Nathan et lui occupaient depuis leur arrivée à Paris. Quant à moi, j'avais élu domicile dans celui-ci pour passer plus de temps avec eux et rattraper le temps perdu.

S'il fallait tirer un avantage de cette situation malheureuse, ce serait le semblant de vie de famille qu'on retrouvait peu à peu. Ma relation avec Anna s'étant nettement améliorée, on avait instauré un petit rituel « brunch familial » les samedis matin.

- T'es sûr que ça va le faire pour le tournage? - demandai-je à mon père en lui servant un verre de jus d'orange.

- Ça va aller ma puce! Je serai sur pieds d'ici la fin de semaine...si c'est pas le cas, je les roulerai dans la farine au dernier moment!

Cette énième mauvaise blague provoqua un léger rictus chez Anna qui, à mes côtés, leva les yeux au ciel en sirotant son café. À cet instant, mon portable, posé face sur table, se mit à vibrer doublement :


De Valentin :
Bonjour Lara,
Es-tu partante pour un apéro de
fin de semestre à 15 h?
Bar Musset, Bastille.
À te lire! - Valentin.

De PLK 🇵🇱 :
Séance de caces-déd 18h blg
en bas dmon tieks,
sa ferait plaiz que tu viennes
chaud?

- -

J'esquissai un sourire à la lecture de ces messages si différents mais si synchronisés. Depuis l'accident, et suite au baiser, on avait repris nos interactions avec Polak sans vraiment mettre de mots sur ce qu'on était encore, je crois que j'étais prête à lui donner une seconde chance même si je ne l'avais pas formulé explicitement. Quant à Valentin, nous étions toujours comme chien et chat, naviguant sur les chemins de la vie étudiante. Ah, et on avait validé tous nos examens avec brio.

- Vas-y Lara. Ça fait deux semaines que tu partages ton temps entre ici et la fac. Ça va te faire du bien de décompresser un peu, non? - dit Anna qui avait dû zieuter mon écran, elle adressa un regard bienveillant à mon infirme père puis poursuivit - Va, je m'occupe de lui.

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