34. WARSZAWA 🇵🇱

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1 semaine plus tard.

Point de vue Lara

Charles de Gaulle, terminal 2F

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours haï farouchement les aéroports et plus particulièrement ces deux heures qui précèdent l'embarcation. Polak et moi étions assis sur un pauvre banc dans la section départs du vol A41. Notre vol avait du retard et je ne sais pour quelle raison, les passagers étaient appelés individuellement par l'hôtesse. Il y avait encore une cinquantaine de personnes devant nous, et dans ce genre de situations, je maudissais le ciel d'avoir un copain rappeur, (presque) célèbre et aucun privilège associé à ce statut.

L'ennui me prenait. J'avais un livre mais une grosse flemme de le lire. Polak, à mes côtés toujours très concentré quand il s'agissait d'écrire des punchlines dans ses notes, avait les yeux rivés sur son téléphone et, à mon grand désarroi, ne parlait pas.

Tête posée sur l'épaule du blondinet, je m'amusais avec le bijou que Mélissa m'avait offert. Cette névrosée m'avait acheté un collier en argent dont le pendentif était personnalisé : Isaac. En déballant le paquet chez moi, j'avais d'abord été déconcertée par ce clin d'oeil. J'savais pas trop comment le prendre mais finalement je me dis que l'intention n'était pas malveillante et qu'elle faisait certainement preuve d'ironie mordante.

- C'était chelou un peu avec Mélissa l'autre fois, tu trouves pas? - demandai-je soudainement à Mathieu en extériorisant mes pensées profondes pour le distraire.

- Ouais', vite fait. - Il répondit du bout des lèvres sans lever les yeux de son écran.

Il n'était pas op pour une conversation à ce sujet, ou, à déduire de son attitude, pour une conversation tout court. Il était à ce moment là en plein concert avec lui même, son esprit ailleurs, ses doigts bougeant au rythme d'une mélodie inaudible par nous autres.

Je lâchai un dernier soupir, me résignant à entamer l'autobiographie de Primo Levi.

Chacun ses occupations.

L'escapade en amoureux s'annonçait merveilleuse.

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2 jours plus tard

Varsovie

Varsovie n'eut besoin d'un seul week-end pour nous charmer

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Varsovie n'eut besoin d'un seul week-end pour nous charmer. Cette capitale à taille humaine, peu polluée et légère fut le théâtre parfait de notre virée romantique.

Mes inquiétudes d'avant le départ avaient disparues. Sur le sol polonais, notre complicité réapparut d'un claquement de doigt. Polak n'avait pas touché à son téléphone du week-end et était entièrement présent.
Avec toute la hâte et la curiosité de touristes, on avait mangé des trucs imprononçables, pris mille et une photos et discuté avec des inconnus par dizaines.

Bunkoeur [ PLK ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant