Sophia grimaça. Ce qu’elle proposait ? Rien, hélas. Ses options étaient limitées. Elle ne voulait pas rentrer à la maison, pas tout de suite en tout cas : c’était trop tôt pour que toute trace de son humiliation ait disparu.
Peut-être est-ce que voyager avec Ben éviterait à la presse de la suivre de trop près, lui laissant le temps de réfléchir à la prochaine étape. Pourquoi ne pas profiter de cette opportunité pour décider ce qu’elle voulait faire de cette nouvelle vie ?
Elle repensa à tous les mots durs qu’il lui avait lancés. Elle n’aimait pas beaucoup Ben Parker, mais elle serait en sécurité avec lui. Pas parce qu’ils partageaient une relation spéciale depuis leur aventure, mais parce qu’il était fort et puissant. Un homme comme lui la protégerait.
Et il l’attirait, comment ne pas se l’avouer ...
Sophia ferma les yeux pour se ressaisir. Si seulement elle pouvait ignorer ses sens, qui s’éveillaient dès qu’elle le regardait ! Impossible, hélas.La proposition de Ben l’intéressait, mais elle ne pouvait l’accepter qu’à une condition : qu’elle ne commence surtout pas à rêver et à désirer ce qu’il ne pourrait jamais lui offrir. Même s’il l’avait menée au septième ciel, ce matin son regard était froid. Glacial, même. Il ne l’aimait pas beaucoup, elle le voyait bien.
Certes, l’opinion de cet homme à son sujet n’avait pas grande importance ; et pourtant, l’idée qu’il n’apprécie pas la femme qu’elle était lui faisait mal.
Pourquoi, grands dieux… Lasse, Sophia soupira. Elle se trouvait à dix mille mètres au-dessus de la mer de Chine, à des heures encore de l’arrivée en Angleterre, et elle s’ennuyait. Que pourrait-elle bien faire pour rompre son ennui ?
Et s’ils discutaient ? Elle se tourna vers l’homme au visage sévère, assis en face d’elle — Je suis surprise que tu n’aies pas de gardes du corps, hasarda-t-elle.
Ben baissa le journal qu’il était en train de lire et lui adressa un regard noir. Apparemment, il n’était pas heureux d’avoir été interrompu.
— Pourquoi diable aurais-je des gardes du corps ?
La réponse était pourtant évidente, il suffisait de regarder le luxe du jet.
— Tu voyages comme un prince, tu es riche comme Crésus. Tu n’as pas peur que quelqu’un te kidnappe — Je suis ceinture noire de karaté. Je suis tout à fait capable de me défendre tout seul.
Il reprit son journal, mettant un terme à la conversation. Sophia replongea dans ses réflexions. Pourquoi lui en voulait-il ? Elle n’avait rien fait de mal. En plus, sa question n’était pas idiote. Leur voyage depuis Poonbarra avait en effet pris des allures de convoi princier.
Elle avait été triste de quitter la ferme et ses ouvriers, qui l’avaient acceptée comme si elle était l’une des leurs. Pour eux, elle n’était qu’une femme ordinaire qui avait appris à cuisiner, à nettoyer les sols et à utiliser un lave-vaisselle.
Avant de partir, la perspective de révéler son identité à Brady et aux autres l’avait beaucoup angoissée. Elle avait eu peur que leur regard sur elle ne change. Finalement, elle avait eu tort de s’inquiéter : ils avaient réagi comme si son statut n’avait aucune importance pour eux. Ils avaient juste regretté sa décision de partir.
À vrai dire, elle aussi. Elle avait même eu les larmes aux yeux lorsque la voiture avait quitté la ferme. Sans doute ne reviendrait-elle jamais à Poonbarra, dans ce havre de paix où elle avait découvert la liberté, où elle s’était découverte.
Avant d’embarquer dans le jet privé de Ben, celui-ci l’avait obligée à appeler son frère pour l’informer qu’elle prenait le chemin de l’Europe. D’abord en colère, Philippe s’était radouci lorsqu’il avait compris qu’elle était entre de bonnes mains.
Et maintenant, ils volaient vers l’Angleterre, où elle allait rencontrer la famille d’un homme qui visiblement ne la supportait pas. Était-ce un rêve ? Non, plutôt un cauchemar. Son cœur se serra.
Tout allait bien avant que Ben ne fasse son apparition à Poonbarra. Sa vie était parfaite, Sophia mûrissait, elle grandissait, et elle pensait disposer de plusieurs mois encore avant de prendre les nécessaires décisions concernant son avenir. Malheureusement, l’arrivée de son patron avait modifié tous ses plans.
Et si elle lui demandait des informations sur les vols vers Brestania , pour pouvoir repartir sitôt le baptême terminé ? Elle le dévisagea, s’attarda sur ses traits sévères. Non, mieux valait attendre, se concentrer d’abord sur la première étape du voyage.
Elle se racla la gorge pour se donner du courage.
— Peux-tu me parler de ta famille ?
Il se tourna vers elle. Son visage était davantage hostile qu’amical.
— Que veux-tu savoir ?
— J’aimerais juste en savoir un peu plus ; qui sera présent à ce baptême, par exemple.
* *
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UN Millionnaire Pas Comme Les Autres
RomanceSophie jeune femme pleine de mystère rencontre le beau millionnaire Parker Ça va faire des étincelles! !! Ses seins s'écrasèrent contre le torse nu et musclé de Ben. Elle frissonna en sentant son souffle chaud dans son cou, puis il plaqua la bouche...