Chapitre7º

773 74 0
                                    

Sophia passa le reste de la journée à chercher en ligne des recettes pour un repas de Noël, puis à s’activer pour tout préparer. Tout ce temps, elle s’était demandé ce qu’elle allait porter le soir venu, même si elle n’était là que pour faire la cuisine et servir. Ses robes banales et ses shorts informes n’étaient absolument pas appropriés pour un dîner de fête. En plus, une petite partie d’elle avait envie de bien s’habiller, et que Ben Parker la voie comme une véritable femme, pour une fois, plutôt que comme cette fille invisible qu’elle essayait d’être d’habitude.

      Rêveuse, elle contempla une des robes dans sa penderie, la seule qu’elle avait apportée dans ses bagages. Elle était relativement simple, mais tout de même élégante avec son tissu soyeux d’un bleu assorti à celui de ses yeux.

      Décidée, elle se glissa dans la robe puis mit ses sandales et se maquilla légèrement. Pour une fois, elle n’attacha pas ses cheveux ; elle accrocha simplement une mèche avec une barrette. Elle jeta un coup d’œil à sa montre. Il lui restait une heure de libre avant le dîner. Tout était prêt… Mince ! Elle n’avait pas de chocolat. Il en fallait absolument. Tout le monde mangeait des chocolats à Noël.

      Sans attendre, elle se précipita à Brorksville — J’ai entendu dire que le grand patron était de retour, lui lança leen, la gérante de la petite supérette de la ville, tandis que Sophia posait une boîte de chocolats à la menthe sur le tapis roulant.

      — Il repart dès demain.

      — Quel dommage ! C’est toujours un plaisir d’avoir un bel homme à regarder. Quand il n’est pas là, nous n’avons pas grand-chose à nous mettre sous la dent, ici. C’est vraiment un bel homme, ce Ben Parker, vous ne trouvez pas ?

      Leen la dévisagea et lui adressa un sourire malicieux. Pour toute réponse, Sophia se contenta de hocher la tête. Elle n’allait sûrement pas avouer à Leen qu’elle trouvait son patron sexy à mourir !

      — Savez-vous s’il s’est trouvé une fiancée ?

      — Je n’en ai aucune idée, Leen.

      — Il paraît que c’est un vrai tombeur, reprit la gérante en plissant les yeux, le regard perçant. Je vois que vous vous êtes mise sur votre trente et un, aujourd’hui. Vous avez passé une robe, c’est bien. Vous avez l’air… différente.

      Différente ? La nervosité gagna Sophia. Elle se dépêcha de sortir un billet de son porte-monnaie. Quelle idiote elle était ! Juste pour faire bonne impression devant son patron, qui n’en avait rien à faire d’elle, elle était en train de mettre en danger cet anonymat qu’elle avait durement protégé pendant des mois.

      D’un geste rapide, elle attrapa la boîte de chocolats ; puis, sans un regard pour Leen, elle quitta la boutique et reprit la route de la ferme. Leen l’avait-elle dévisagée lorsqu’elle avait repris sa monnaie ? L’avait-elle reconnue ? Non, elle était juste paranoïaque. Elle avait dû rêver…

      *  *  

UN Millionnaire Pas Comme Les AutresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant