Sophie se raidit. Rêvait-elle, ou bien l'ambiance était-elle devenue hostile, tout à coup ?
- J'aime bien ta belle-sœur, dit-elle pour tenter de détendre l'atmosphère.
- J'imagine qu'elle serait ravie de savoir qu'elle plaît à une princesse, répliqua-t-il d'une voix dénuée de toute émotion. Tu ne penses pas qu'il aurait été mieux d'attendre que je me réveille, avant de descendre prendre ton petit déjeuner ?
Sophie tiqua. Rafe la repoussait-il encore une fois ? Certes, elle aurait sans doute dû attendre pour qu'ils puissent descendre ensemble ; mais dès qu'elle avait ouvert les yeux, elle avait ressenti la nécessité de prendre l'air. Elle étouffait dans la chambre, à côté de lui. Elle avait eu besoin de réfléchir et de retrouver cette impression de normalité qu'elle avait ressentie en Australie. Elle avait également craint qu'il se réveille et la découvre en train de l'admirer, d'imaginer qu'elle promenait des doigts gourmands sur sa peau brûlante, encore et encore. Leur séance nocturne avait été incroyable, époustouflante. Différente de leur première expérience, et de la deuxième, dans l'avion. Jamais Sophie n'avait imaginé que l'amour puisse être si parfait, si doux, si envoûtant. Avant la nuit qu'ils venaient de partager, elle ignorait être capable de se sentir aussi proche d'un homme. L'espace d'un moment, ils n'avaient fait plus qu'un.
À ce souvenir, elle se mit à frissonner.
Au début, les baisers de Rafe étaient légers, sa bouche ne faisait qu'effleurer la sienne, comme s'il avait cherché à allumer chacun de ses sens l'un après l'autre, comme s'il était parti à la découverte de chaque parcelle de son corps. Lorsqu'il s'était enfin introduit en elle et qu'il s'était approché du plus profond de son âme, Sophie avait retenu son souffle et murmuré le prénom de son amant.
Elle avait prononcé de nombreux autres mots en atteignant la jouissance. Des mots qu'elle n'avait pas eu l'intention de prononcer - elle n'avait pas été capable de se retenir. Rafe ne parlait pas grec, heureusement, mais peut-être avait-il deviné qu'elle avait murmuré des mots doux. Et sans doute était-ce pour cette raison qu'il la regardait ce matin d'un air accusateur...
- J'ai pensé qu'il serait plus facile que je me présente moi-même, sans t'obliger à entrer dans de longues explications, finit-elle par déclarer. C'était aussi simple que cela, alors inutile d'insister. Je dois avouer que ton frère et Molly ont très bien réagi quand je leur ai dit mon nom. De toute façon, je n'avais pas envie de te déranger. Tu dormais comme un bébé - Comme un bébé ? Dis donc, tu es obsédée par les bébés ce matin.
Cette réaction stupide et injustifiée la mit en colère.
- Pourquoi en fais-tu toute une histoire ? J'ai juste joué avec ton neveu. C'est ce que font la plupart des gens lorsqu'ils rencontrent un bébé.
- As-tu dit à Nick et Molly pourquoi tu étais ici ?
- Oui, je leur ai expliqué que je me cachais de la presse et que tu m'aidais. Cela te convient-il ou ai-je encore commis une erreur ? La prochaine fois, prépare-moi un manuel de conversation avec des phrases clés !
Rafe ouvrait la bouche pour répliquer quand son demi-frère entra dans la pièce - Dans quel état sont les routes ? demanda-t-il à Nick.
- Quelles routes ? Tout est bloqué, il est impossible de circuler. Je viens même d'entendre à la radio que les aéroports de la région avaient été fermés.
- C'est une blague ? s'exclama Rafe.
- Si seulement... Je n'ai pas encore osé annoncer la nouvelle à Molly.
- Peut-être peux-tu repousser la cérémonie.
Seb secoua la tête, l'air désolé.
- À cette période de l'année ? Impossible. Beaucoup d'invités risquent de ne pas pouvoir venir. À part peut-être papa et sa petite amie du moment - Et Sharla, évidemment, renchérit Rafe d'une voix tendue. Elle vient en hélicoptère.
Comme la veille, Sophie percevait dans son intonation des notes qu'elle ne parvenait pas à décrypter. Il lui cachait quelque chose, c'était évident. Sinon, pourquoi le simple fait de prononcer le prénom du mannequin le mettrait-il aussi mal à l'aise ?
À moins qu'elle ne se trompe. Peut-être analysait-elle trop la situation, parce qu'elle n'était pas habituée à se trouver dans une ambiance familiale comme celle-ci. Sharla était sans doute aussi belle et gentille que sa sœur jumelle, et comme Molly était adorable Sophie s'assit face à Rafe pendant qu'il mangeait des œufs brouillés et partageait une tasse de café fort avec Nick. Puis ce dernier quitta la cuisine, annonçant qu'il devait aller parler à Molly.
Après un silence, Rafe se tourna vers elle et suggéra qu'ils remontent dans la chambre. Pour toute réponse, Sophie se contenta d'un signe de la tête. Pourtant, elle avait beaucoup à dire. Les émotions tournoyaient en elle, les questions se bousculaient dans son esprit. Depuis que Rafe s'était levé, il n'avait été que froid et rude avec elle. Pourquoi ? Il ne montrait ses émotions que lorsqu'ils faisaient l'amour - et même dans ce cas, il ne s'agissait pas de véritables émotions. Elle avait beau manquer d'expérience, elle n'était pas idiote : elle se rendait bien compte qu'il ne la traitait pas bien
VOUS LISEZ
UN Millionnaire Pas Comme Les Autres
RomanceSophie jeune femme pleine de mystère rencontre le beau millionnaire Parker Ça va faire des étincelles! !! Ses seins s'écrasèrent contre le torse nu et musclé de Ben. Elle frissonna en sentant son souffle chaud dans son cou, puis il plaqua la bouche...