Chapitre 35 º

631 65 0
                                    

Il enfouit les doigts dans ses cheveux et commença à lui masser le crâne avec une infinie douceur. Sophia en oublia toutes ses questions, toutes ses craintes. Comme c’était bon de donner ainsi du plaisir à son amant avec la langue, les lèvres, la bouche ! Elle devina qu’il approchait de l’orgasme car ses soupirs rau ques étaient de plus en plus rapprochés. Lorsqu’il explosa dans sa bouche, une décharge de plaisir la traversa de part en part.

      Elle s’écarta, puis leva la tête. Le regard de Ben était noir mais chaud. Il l’aida à se relever, la prit dans ses bras et la porta jusqu’à l’immense salle de bains. Là, il alluma la douche. Il attrapa le savon et le promena sur la peau encore frémissante de Sophia.

      — Où as-tu envie d’aller déjeuner ? s’enquit-il.

      — J’aimerais beaucoup retourner dans ce petit restaurant de Gramercy Park où nous avons déjeuné l’autre jour.

      — Alors c’est là que nous irons.

      — As-tu besoin de réserver Il lui sourit avec malice, sans cesser de lui caresser les seins.

      — Je n’ai jamais besoin de réserver. J’ai juste besoin de t'embrasser
Avec son immense baie vitrée surplombant un jardin enneigé, le restaurant offrait un décor romantique à souhait. Après un délicieux déjeuner, ils allèrent visiter une galerie d’art à Chelsea, où un ami de Ben exposait ses sculptures. Sophia but une coupe de champagne, discuta avec l’artiste, puis flâna dans la galerie. Elle était heureuse, comblée même. Elle adorait New York. Ici au moins, elle pouvait se fondre dans la foule et rester anonyme. Elle aimait New York presque autant qu’elle aimait Poonbarra.

      Ces deux endroits avaient un point commun : Ben.

      Son pouls s’emballa. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle. Son amant était en train d’étudier une sculpture. Songeur, il se caressait le menton, tandis qu’une magnifique jeune femme blonde tentait d’attirer son attention. Dans quelques jours, Sophia rentrerait à Brestania . Après son départ, cette blonde, ou une autre femme lui ressemblant, ne se contenterait plus de discuter sculpture. Elle l’accompagnerait chez lui pour lui offrir du plaisir, comme elle un peu plus tôt.

      L’image d’une femme ouvrant la braguette de Ben s’insinua dans son esprit ; lorsque l’image se fit plus précise, la nausée la gagna. Elle reposa sa coupe sur le plateau d’un serveur et attendit que son haut-le-cœur passe. Le problème, c’était que ces manifestations émotionnelles devenaient de plus en plus fréquentes à mesure qu’elle passait du temps à New York. Était-elle jalouse, ou s’agissait-il d’un autre sentiment ? Un sentiment qu’elle refusait de nommer ?

      À quoi bon s’interroger, de toute façon, puisque ce sentiment, quel qu’il soit, ne serait jamais partagé. Une chose était certaine, cependant : ses sentiments pour Ben devenaient chaque jour plus intenses, et beaucoup plus complexes qu’elle ne l’avait imaginé Beaucoup plus compliqués qu’elle ne le désirait…

      Avait-il remarqué que son attitude envers lui devenait plus tendre, ou bien avait-elle réussi à cacher son jeu ? S’il se doutait qu’elle commençait à tenir à lui, alors qu’il lui avait expliqué que les sentiments ne l’intéressaient pas, il la repousserait. Sophia en était certaine.

      À quel moment son attitude avait-elle changé et était-elle passée d’un simple désir sexuel à de la tendresse, puis à un désir d’avenir à deux ? Était-ce quand il l’avait protégée des journalistes en l’invitant chez lui ? Ou alors quand il lui avait fait découvrir que l’amour pouvait être doux ?

      Après réflexion, Sophia savait exactement à quel moment ses sentiments avaient évolué : quand Ben lui avait ouvert son cœur, lorsqu’il lui avait parlé du bébé qu’il avait perdu et qu’elle avait lu la douleur sur son beau visage, lorsqu’elle avait entendu les regrets dans sa voix brisée. À cet instant, il avait baissé la garde, il lui avait montré sa vulnérabilité — un sentiment qu’elle n’aurait jamais associé à un homme comme lui. Oui, c’était à ce moment-là que tout avait changé.

      Malheureusement, elle n’avait pas envie que ses sentiments changent. Elle ne pouvait pas se permettre de tomber amoureuse de Ben Parker.

      Le jour de Noël, Sophia se réveilla en premier. Elle se glissa hors du lit et, sur la pointe des pieds, alla s’habiller avant de rejoindre la cuisine. Un sourire de fierté aux lèvres, elle cassa des œufs dans un saladier. Six mois plus tôt, elle ignorait la différence entre une poêle et une casserole. Aujourd’hui, elle était capable de préparer la meilleure omelette de Manhattan, en tout cas selon Ben.

      Elle était en train de chanter toute seule lorsqu’il sortit de la chambre, vêtu d’un simple caleçon, les cheveux encore en désordre.

      Il la regarda de la tête aux pieds, l’air surpris.

      — Qu’est-ce que c’est?demanda-t-il

          Sophia fit un tour sur elle-même pour lui faire admirer sa tenue.

      — Tu n’aimes pas ?

      Un frisson de désir intense traversa Ben et éveilla sa virilité. Était-il en train de rêver debout ? Sophia portait une adorable nuisette en soie rouge et aux bords soulignés de fourrure blanche. Dessous, il apercevait une culotte de la même couleur. Sur les cheveux, elle avait posé un chapeau rouge de Père Noël.

      — Viens donc par ici, jolie Mère Noël.

      Elle s’approcha et noua les bras autour de sa nuque.

      — C’est mon cadeau de Noël pour toi. Je ne savais pas quoi t’offrir, tu as déjà tout !

      — Merci. C’est le plus beau cadeau que j’aie jamais reçu. Et j’ai bien l’intention de l’ouvrir sans attendre .

           ***

UN Millionnaire Pas Comme Les AutresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant