Chapitre 34º

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Elle resserra un peu plus la couverture autour de son corps ; elle avait froid, tout à coup.

      — Il n’y a qu’une solution. Je crois que le temps est venu pour moi d’arrêter de fuir. Peut-être devrais-je faire comprendre à Phil que je suis adulte et capable de décider toute seule de mon avenir.

      — Et de quoi sera fait cet avenir ?

      — Aucune idée. J’espérais… Je ne sais pas, poursuivit-elle en haussant les épaules. J’espérais pouvoir faire un retour chez moi un peu plus maîtrisé.

      — C’est toujours possible.

      Sophia secoua la tête, interdite.

      — Je ne comprends pas
— Pourquoi rentrer chez toi plus tôt que prévu, juste parce que des paparazzis te poursuivent ?

      — Parce que je n’ai pas d’autre solution ! Je ne peux pas rester ici. Et je n’ai pas le courage d’aller me cacher ailleurs.

      — Et si tu venais avec moi à New York ?

      Son cœur bondit dans sa poitrine. Elle le força néanmoins à se calmer.

      — Je… J’imagine que tu as déjà des projets pour les fêtes.

      — Aucun projet auquel je ne puisse échapper, à part mon séjour dans le Vermont, pour skier, à partir du 26 décembre. En attendant, New York est la ville idéale pour se cacher et vivre dans l’anonymat. Là-bas, personne ne te dérangera
 Je ne sais pas…

      C’était un mensonge : elle savait exactement ce qu’elle avait envie de faire et avait plutôt du mal à masquer son excitation.

      — La ville est très belle, pendant les fêtes. Et nous devons encore faire l’amour avant que je te laisse partir. Je ne t’offre pas un foyer, Sophia. Du moment que tu comprends qu’il ne s’agit que d’un abri temporaire, tout ira bien.

      Malgré la franchise de ses explications, qui ne laissaient aucun doute à Sophia sur les sentiments que Ben éprouvait à son endroit, elle ne réprima pas son sourire. Impossible. En plus, elle ne pouvait pas lui reprocher d’être aussi direct. Au moins, elle savait à quoi s’attendre. Et il lui offrait une solution. Passer les fêtes dans une ville qu’elle ne connaissait pas était bien plus tentant que de rentrer chez elle.

      — J’accepte. Avec plaisir.

      — Parfait. Dans ce cas, je vais appeler mon pilote pour qu’il prépare le jet. En attendant, pourquoi ne laisserais-tu pas tomber la couverture…?

    Situé au dernier étage d’un gratte-ciel new-yorkais, son appartement était à l’abri de l’agitation de la ville. C’était d’ailleurs pour cette raison que Ben l’avait choisi. Ici, personne ne pouvait le voir ou l’entendre. Ici, il était tranquille.

      Il s’attarda sur la délicate silhouette de Sophia, qui se détachait du panorama de New York tandis qu’elle contemplait, des centaines de mètres plus bas, les passants à peine plus grands que des fourmis. Il laissa son regard glisser vers ses jambes nues, des jambes fuselées, galbées, parfaites.

      Cet appartement était sa maison, son foyer, son repaire, une espèce de forteresse dans laquelle il ne laissait que très rarement pénétrer quiconque — et jamais pour plus de quelques heures. Il n’aimait pas inviter chez lui. Il préférait organiser ses dîners au restaurant plutôt que d’être coincé ici avec des convives s’attardant un peu trop longtemps à son goût. Il appliquait la même philosophie à ses maîtresses. Les conversations gênées du matin, lorsqu’il devait faire comprendre à sa conquête qu’il préférait qu’elle parte alors qu’elle avait envie de rester, les regards embarrassés, les silences gênés : tout ça n’était pas pour lui.

      Dans ce cas-là, pourquoi avait-il invité Sophia chez lui ? Parce qu’il se sentait un peu responsable de l’arrivée des journalistes à Cotsworld, mais surtout à cause de la fantastique alchimie qui régnait entre eux. Après tout, pourquoi refuser d’admettre leur incroyable compatibilité sexuelle ?

      Il y avait plus, cependant. Ben lui avait aussi révélé des secrets qu’il n’avait jamais avoués à qui que ce soit, des souvenirs qu’il avait enfouis profondément dans sa mémoire et qui pouvaient le rendre vulnérable ; alors peut-être qu’inviter la jeune femme à New York était une sorte d’assurance, une façon de lui faire comprendre qu’elle ne devait pas répéter ces informations à qui que ce soit.

      Ce matin, elle portait l’une de ses chemises à lui, qui s’arrêtait juste en dessous de ses fesses. Elle paradait devant lui, comprit-il. Elle s’exhibait. Elle manquait peut-être d’expérience, mais elle rattrapait vite son retard. En quelques jours seulement, elle avait appris à retirer ses vêtements avec une infinie sensualité et à lui faire perdre la tête.

      Son sexe se tendit et son pouls accéléra. Il s’approcha d’elle, passa un bras autour de sa taille fine puis souleva sa cascade de cheveux couleur chocolat pour déposer une nuée de baisers au creux de sa nuque délicate — Tu as bien nagé ? demanda-t-il.

      — Cinquante longueurs. Et pour cela, je n’ai eu qu’à prendre l’ascenseur, c’est fantastique !

      — C’est l’avantage de posséder une piscine dans l’immeuble.

      Ben referma la main autour d’un sein et le massa à travers le tissu de la chemise.

      — Je te rappelle que nous sommes devant la fenêtre, protesta Sophia.

      — Nous sommes au trente-neuvième étage.

      — Et si quelqu’un nous observait avec des jumelles ?

      — La vitre est un miroir sans tain, personne ne peut nous voir. Mais, si cela t’excite, tu peux toujours imaginer que quel qu’un me regarde glisser la main entre tes cuisses, entre les plis brûlants de…

      — Oh mon Dieu…

      Il avait mis ses actes en adéquation avec ses paroles et Sophia s’était cabrée lorsqu’il avait insinué un doigt en elle. Elle se mordit la lèvre et bascula la tête en arrière.

      — Tu es… incorrigible ! haleta-t-elle.

      — Vraiment ?

      Il continua à la masturber en douceur. Il adorait la façon qu’elle avait de laisser tomber la tête contre son torse. Il la pénétra d’un second doigt. Très vite, elle jouit debout, le sexe cambré contre sa paume. Elle chancela. Ben la rattrapa et la porta jusqu’au canapé. Elle avait les joues rosies par le plaisir et un sourire malicieux aux lèvres. Elle plaqua la main sur le renflement de sa braguette.

      — Tiens, tiens, tiens… Je vois que tu es un homme facile à exciter, Ben Parker.

      Il éclata de rire. Le bruit de la fermeture Éclair fut comme une délicieuse musique à son oreille, pleine de promesses.

      Sophia se laissa glisser sur les genoux et dégagea le membre palpitant de sa prison de soie noire. Avec un sentiment de toute-puissance, elle en embrassa l’extrémité.

      — Sophia…, gémit-il d’une voix rauque.

      Encouragée par ses soupirs de plaisir, elle lécha toute la longueur veloutée, embrassa les replis, puis prit le gland entièrement dans sa bouche. Ben lui avait déjà appris de nombreuses choses sur son propre corps, sur le sien, sur la sensualité. Il l’avait initiée à l’amour, à la volupté, au plaisir. Dommage cependant qu’elle ne dispose pas d’une baguette magique pour arrêter le temps car les jours passaient trop vite. Noël approchait, et après les fêtes elle devrait partir.

      Loin.

      Loin de Ben.

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UN Millionnaire Pas Comme Les AutresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant