Chapitre 2º

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Quelques instants plus tard, Brady entra dans la cuisine, un sourire aux lèvres, suivi par Ben Parker — qui lui ne souriait pas.

      Le regard de Sophia s’attarda sur le nouvel arrivant. Rien n’était plus malpoli que de dévisager les gens, elle le savait pourtant, ses parents le lui avaient suffisamment répété. Hélas, elle n’arrivait pas à s’en empêcher. De près, elle le trouvait encore plus beau, plus séduisant. Les traits masculins de son visage étaient réguliers, absolument parfaits. Et puis, il se dégageait de Ben Parker un charisme fou, une aura irrésistible.

      Était-il conscient de l’effet qu’il avait sur les femmes ? Se rendait-il compte qu’il attirait ainsi son regard, que sa bouche était aussi sèche que la poussière du désert australien ? Et puis, comment parvenait-il à avoir l’air aussi détendu dans un costume, alors qu’il faisait si chaud ?

      Comme s’il lisait ses pensées, il retira sa veste. Ses muscles se dessinaient parfaitement sous sa très ajustée chemise immaculée. Sophia songea qu’il devait faire beaucoup de sport. De nouvelles gouttes de sueur glissèrent dans son cou. Elle les essuya, puis releva les yeux. Elle croisa alors le regard couleur acier de son patron.

      Celui-ci la dévisagea, la jaugea. Pourquoi la regardait-il ainsi ? s’étonna-t-elle. En général, les hommes ne la regardaient pas de la sorte. En fait, personne ne la regardait aussi franchement. Ben Parker par contre ne semblait pas intimidé. Au contraire, il l’observait comme s’il avait tous les droits sur elle. La nervosité de Sophia augmenta encore. Pouvait-il lire en elle ? Devinait-il qu’elle le trouvait beau ? Sans doute… La voix de Brady la sortit de ses rêveries :

      — Ben, je te présente Sophia, la jeune femme dont je t’ai parlé. Cela fait près de six mois maintenant qu’elle travaille pour nous comme cuisinière.

      — Sophia…  ?

      Elle frissonna. La voix de Parker était rauque et douce à la fois, sexy et ténébreuse. Tétanisée, sous le charme de son interlocuteur, Sophia était incapable de répondre. Elle esquissa un semblant de sourire, puis se força à se reprendre.

      — Doukas. Sophia Doukas.

      Ce n’était pas un mensonge, il s’agissait du nom de jeune fille de sa grand-mère grecque. Elle n’avait montré ses papiers à personne depuis qu’elle était arrivée ici. À cette idée, la culpabilité la gagna. Sans raison : elle n’avait pas montré ses papiers car personne ne les lui avait demandés.

      — C’est un nom peu fréquent.

      Le regard couleur acier de Ben se fit plus perçant. Il fallait à tout prix qu’elle change de sujet ! Rassemblant son courage, elle se racla la gorge.

      — C’est vrai. Puis-je vous proposer un thé, monsieur Parker ?

      — Appelez-moi Ben. Et, oui, je veux bien un thé. Je pensais que vous n’alliez jamais me le proposer.

      Elle avait intérêt à être gentille et obéissante avec lui, il était le patron, elle ne devait pas l’oublier.

      — Très bien… Ben. Je vais m’en occuper tout de suite. Brady, veux-tu également un thé ?

      — Non, merci, répondit Brady, avant de se tourner vers leur employeur : Retrouve-moi dehors tout à l’heure et nous ferons un tour rapide de la ferme.

      Sur ces mots le contremaître sortit, la laissant seule avec Ben Parker.

      Seigneur…

      *  *  

UN Millionnaire Pas Comme Les AutresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant