Son neveu gigota dans ses bras, et le cœur de Ben se serra. Des gouttes de sueur perlèrent à son front. Si seulement il avait pu fuir… Le petit Nick était adorable, certes, malheureusement ses fossettes et ses petites boucles blondes ne suffisaient pas à lui faire oublier la tristesse et la culpabilité qui rugissaient en lui.
Voilà pourquoi il ne tenait jamais de bébé dans ses bras : cela le faisait souffrir en réveillant des souvenirs douloureux. À quoi ressemblerait sa vie, si… Non, il ne devait pas y penser. Pas maintenant. Nick ressentait-il la tension qui empêchait son oncle de respirer ? Peut-être car le bébé se mit à grimacer, comme s’il était sur le point de pleurer. — Berce-le un peu, lui conseilla Henry.
Ben fusilla son père du regard par-dessus les petites boucles fines de son neveu. Il essaya d’agir comme Sophia lorsqu’elle avait joué avec Nick, le matin même.
— Que connais-tu des bébés ? Tu n’étais pas très présent, lorsque tes enfants étaient petits. Jack, ton propre fils, a même cru que tu étais le facteur un jour où tu étais arrivé sans prévenir. Tu t’en souviens ?
— Je sais, je sais. J’admets que j’ai été un mauvais père, dit Henry en soupirant. Je me suis marié trop jeune et trop souvent. Toi, au moins, tu as pris ton temps avant de choisir une femme, ce qui veut dire que tu as sans doute eu plus de chance que moi. En plus, elle est très belle, conclut-il après une légère pause.
— Tu parles de Roselia ? demanda Ben en fronçant les sourcils
La sœur de Phoebe venait de revenir dans le salon.
— Non. Roselia est comme une de ces belles plantes que tu vois dans la vitrine du fleuriste, une plante qui exige beaucoup d’entretien mais qui, même si tu t’en occupes bien, demeure imprévisible. Je parle de ta jolie princesse aux yeux bleus, qui, malgré ses origines sociales, a l’air tout à fait normale, elle.
Ben se dit qu’il fallait à tout prix qu’il informe son père que Sophia n’était pas sa petite amie, et encore moins sa future femme. Il ouvrit la bouche… puis la referma. Il ne savait plus quoi dire.
En plus, il devait bien s’avouer qu’il était un peu d’accord avec Henry. Sophia était surprenante, et pas seulement parce qu’elle ne mettait pas son statut en avant ou parce qu’elle les avait tous étonnés en déneigeant l’allée, vêtue d’une ancienne tenue de ski de Phoebe et d’un bonnet peu flatteur. Elle lui avait prouvé être une des maîtresses les plus enthousiastes qu’il avait rencontrées, prête à tout, y compris à partager de nouvelles expériences et quelques acrobaties sous la douche. En dépit de son manque d’expérience, cette jeune femme n’avait pas été rebutée par son cynisme habituel et avait réveillé son appétit sexuel — qui avant elle semblait pourtant sur le point de s’éteindre.
Nick recommença à gigoter dans ses bras. Ben le leva dans les airs et le bébé éclata de rire. Aussitôt, une vague de sentiments inédits l’étreignit et lui réchauffa le cœur.
— Tu n’as jamais voulu avoir des enfants ? demanda soudain Henry.
— Non, répondit-il, sans parvenir à quitter le bébé du regard.
— Dans ce cas-là, as-tu pensé à qui tu légueras ta fortune ?
Ben retint un ricanement amer. À quoi bon être nostalgique et avoir des regrets ? Cela ne l’avancerait à rien — Je suis persuadé que de nombreuses associations caritatives sauront faire bon usage de mon argent.
— Ce n’est pas la même chose. Crois-moi quand je te dis que la seule chose qui compte, c’est ton sang et ta chair. Rien d’autre n’a de valeur.
Surpris, il se tourna vers son père. Qu’arrivait-il à celui-ci ? Était-il en train de faire le bilan de sa vie Pendant le repas, Ben repensa aux mots de son père. Jusqu’à présent, le fait de ne pas avoir de descendance ne l’avait pas dérangé, mais soudain il avait l’impression que quelque chose lui manquait. Deviendrait-il un vieil homme solitaire, sans personne à qui léguer sa fortune ? Et en avait-il envie ?
De retour au salon, il tenta de respirer calmement. En vain. L’air lui manquait tout à coup, comme si les murs de la pièce se rapprochaient et l’étouffaient. Sans réfléchir, il traversa la pièce et se dirigea vers Sophia. Elle était en train de discuter avec une des marraines de Nick. Il lui passa un bras autour de la taille et l’entraîna à l’écart. Il était soudain impatient d’oublier ses questions et ses démons grâce au corps de déesse de sa maîtresse.
— Viens dans la chambre, lui murmura-t-il dans le creux de l’oreille Sophia recula pour fixer Ben droit dans les yeux, surprise.
— Les invités risquent de s’apercevoir de ton absence.
— Peu importe.
Elle hésita. Ben était un peu trop autoritaire à son goût. Se comportait-il toujours ainsi ? Et parvenait-il toujours à ses fins ? D’un autre côté, pourquoi refuser de l’accompagner ? Elle commençait à en avoir assez des coups d’œil réguliers de Roselia dans sa direction, même si elle ne pouvait rien lui reprocher. La jeune femme s’était comportée de façon tout à fait correcte avec elle depuis qu’elle avait fait sa connaissance.
Elle accepta de le suivre Elle demeura silencieuse jusqu’à ce qu’il referme la porte de leur chambre derrière eux. Elle retira alors l’étole de pashmina qu’elle avait mise sur ses épaules et la posa dans le fauteuil.
— Pourquoi m’avoir obligée à te suivre jusqu’ici ? La fête n’est pas encore terminée. Est-ce un petit jeu à destination de Roselia ?
— De quoi parles-tu ?
Sophia se tourna vers la fenêtre et, songeuse, fixa l’horizon. L’allée déneigée lui faisait penser à un serpent noir, au milieu du paysage uniformément immaculé.
— Je n’ai pas d’expérience, je n’ai aucun amant caché dans un placard. Je sais cependant faire une chose : observer les gens Elle se retourna, toisa Ben et prit une grande inspiration pour se donner du courage avant de poursuivre :
— Pour un couple qui a rompu il y a dix ans, je trouve que votre relation est loin d’être apaisée. Que t’a-t-elle dit, en bas ?
— Cela ne te regarde pas.
— Je pensais bien que tu allais me répondre cela. Que se passe-t-il ? Es-tu toujours amoureux d’elle ?
— Amoureux de Roselia ! s’écria-t-il en serrant les poings. Tu as perdu la tête !
— Alors de quoi s’agit-il ? Je vois bien qu’il se passe quelque chose entre vous.
— Quelque chose… Oui, on pourrait dire cela
***
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UN Millionnaire Pas Comme Les Autres
RomanceSophie jeune femme pleine de mystère rencontre le beau millionnaire Parker Ça va faire des étincelles! !! Ses seins s'écrasèrent contre le torse nu et musclé de Ben. Elle frissonna en sentant son souffle chaud dans son cou, puis il plaqua la bouche...