Chapitre 29º

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Le lit avait été fait, le bouquet avait été changé et des branches de houx disposées sur l’appui de fenêtre. À l’extérieur, tout était calme, en contraste total avec ce que Sophia ressentait.

      Elle entendit Ben fermer la porte derrière lui mais elle ne se retourna pas. Elle s’assit devant la coiffeuse et commença à défaire son chignon. Elle jeta un coup d’œil à son amant dans le miroir. Il fronçait les sourcils, visiblement mécontent. Tant pis pour lui Sans un mot, il traversa la pièce, lui posa les mains sur les épaules et commença à les caresser, avec tant de douceur que Sophia fondit aussitôt. Elle se força alors à se dégager de son étreinte. Hors de question de céder !

      — Arrête.

      — Tu veux vraiment que j’arrête ?

      Il était surpris ? Encore une preuve de l’incroyable arrogance dont il faisait preuve.

      — Oui, arrête, s’il te plaît.

      Elle commença à démêler ses cheveux.

      — Tu t’es déjà lassée du sexe ? s’enquit-il.

      Elle leva les yeux au ciel et lâcha un petit rire désabusé. Il ne manquait vraiment pas de toupet — Ne fais pas semblant d’être naïf. Je sais que toutes les femmes sur Terre tombent sous ton charme d’un claquement de doigt, mais laisse-moi te dire qu’il ne suffit pas d’appuyer sur un interrupteur pour allumer les émotions. Ça ne marche pas de cette façon.

      — Qui parle d’émotions ?

      Elle reposa sa brosse à cheveux et se retourna vers lui.

      — Si le mot « émotion » te gêne, parlons simplement de respect et de bonnes manières. Tu étais froid avec moi en bas, tu m’as accusée d’avoir comploté derrière ton dos, tu m’as foudroyée du regard et, à la minute où nous nous retrouvons dans cette chambre, je suis censée tomber dans tes bras Ben fit un pas en arrière. Sophia bichait de voir que sa franchise l’avait déstabilisé.

      — J’ai eu l’impression que tu te sentais très à l’aise avec ma famille.

      — Et alors ? Tu aurais préféré que je sois distante ? Tu ne te rends donc pas compte que c’est justement ce comportement que les gens attendent de moi ? J’ai passé un bon moment avec des gens qui m’ont traitée comme si j’étais une femme normale, des gens qui semblaient se moquer de mon statut de princesse. Si cela te pose un problème, j’aimerais bien savoir lequel !

      — Je n’ai pas envie qu’ils se fassent des idées au sujet de notre relation.

      Elle lâcha un petit rire désabusé — Si j’étais toi, je ne me ferais pas de souci. Je suis certaine que la manière dont tu te comportes avec moi suffira à les convaincre que notre relation est sans avenir. Je regrette juste qu’en me traitant ainsi, tu gâches le présent.

      L’espace d’un instant, il demeura immobile, le regard noir. Avait-elle marqué un point ?

      — C’est ce que je fais ? finit-il par demander.

      — Oui. Et explique-moi quelque chose, poursuivit-elle, galvanisée par sa propre audace, que se passe-t-il entre Roselia et toi ? Quelle est l’histoire entre vous ?

      — Qu’est-ce qui te fait croire qu’il y a eu une histoire ?

      — C’est une simple question Ben prit une longue et lente inspiration. Sophia semblait déterminée à obtenir une réponse. Rien ne l’empêchait de lui mentir. Après tout, elle lui avait bien menti, elle, alors un mensonge de plus ne ferait pas grande différence.

      Néanmoins, après leur conversation dans l’avion, il avait compris pourquoi elle lui avait caché son identité. Alors pourquoi ne pas lui donner les faits, rien que les faits ? Il n’était pas obligé d’entrer dans les détails.

      — Nous sommes sortis ensemble. C’était il y a plus de dix ans. Notre relation n’a duré que quelques mois.

      — Et est-ce que — Arrête, Sophia ! Je t’en ai déjà dit beaucoup alors inutile d’insister, tu n’en sauras pas plus.

      Certains souvenirs pouvaient rester douloureux même enfouis profondément au fond de la mémoire et, en remontant à la surface, marquer le présent de leur amertume.

      Un voile de perplexité recouvrait le beau visage de Sophia, rehaussé d’un soupçon de troublante vulnérabilité. Une petite voix dans sa tête lui ordonnait de la repousser, car elle venait de l’obliger à replonger dans un passé haï. Mais une autre partie de lui avait envie de désobéir à son instinct. Pour trouver du réconfort ? Pour oublier ? En fait, peu importait Il lui prit la main et l’obligea à se lever ; puis il l’attira contre lui. Il agrippa ses fesses rondes et plaqua sa proie un peu plus contre lui. À ses prunelles soudain dilatées, il comprit qu’elle avait senti son érection. Il baissa la tête pour l’embrasser. Allait-elle le repousser ou bien lui poser de nouvelles questions concernant Roselia ?

      La réponse ne tarda pas : Sophia s’abandonna contre ses lèvres. Elle ouvrit la bouche et l’embrassa avec une gourmandise identique à la sienne, comme si elle comprenait enfin qu’ils étaient égaux. Sa langue se mit à danser avec la sienne, allumant des centaines de feux d’artifice de plaisir en lui. Des idées osées plein la tête, Ben laissa ses mains se refermer sur les hanches de sa maîtresse.

      — Sophia…

      — Chut !

      Elle écrasa les seins contre son torse, lui mordilla le lobe de l’oreille, l’enivra de son parfum fleuri. La franchise de sa réponse, son érotisme fou, donnèrent un nouveau coup de fouet au désir de Ben . Incapable d’attendre plus longtemps, il lui retira son gilet. Alors, il caressa à travers son caraco de soie les pointes offertes de ses seins. Elle frissonna contre lui et tenta de lui dégrafer sa ceinture. Bon sang ! Elle manquait peut-être d’expérience, mais elle n’était pas timide. Et il adorait les petits soupirs de plaisir qu’elle laissait échapper tandis qu’il se débarrassait de son Jean

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UN Millionnaire Pas Comme Les AutresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant