Ben se frotta la joue, embarrassé. Comment répondre à la question de Sophia ? Il avait pourtant refait cent fois le scénario dans sa tête mais là, c’était différent : c’était réel.
Il mourait d’envie de l’attirer entre ses bras, de l’embrasser et de lui montrer par un baiser tous les sentiments qu’il ressentait pour elle. Malheureusement, cela ne résoudrait pas son problème. Ce dont elle avait besoin, c’était d’entendre ses mots. Et lui, il avait besoin de les prononcer — Je suis ici parce que tu me manques et parce que je me suis conduit comme un idiot.
— Tu as pris ta décision, alors assume-la. J’ai tourné la page, je n’ai plus besoin de toi.
— Non ? Alors tu as de la chance, Sophia, parce que moi, j’ai besoin de toi. Rien n’est pareil sans toi. J’ai le monde à mes pieds, je peux aller où bon me semble, mais je n’ai envie d’aller nulle part si tu n’es pas là.
— Et alors ? fit-elle d’un air las. Maintenant va-t’en, s’il te plaît.
— Si c’est ce que tu désires vraiment, alors je partirai. Avant, je voudrais que tu écoutes ce que j’ai à dire. Tu veux bien faire cela pour moi ?
Sophia détourna le regard et fixa la surface de l’eau pendant quelques secondes qui lui parurent une éternité. Elle semblait hésiter.
— D’accord, mais dépêche-toi. Je suis pressée.
— Très bien. Je… Je n’ai jamais cru à l’amour. Je ne croyais même pas que l’amour existait vraiment
— Je me souviens, abonda Sophia, amère. Tu pensais que l’amour n’était qu’un mot utilisé pour cacher le désir, ou bien l’appât du gain.— Pour moi, amour était synonyme de chaos. C’est pour cette raison que j’ai fait mon possible pour rester à l’écart des sentiments. Cela fonctionnait parfaitement. Jusqu’à ce que je te rencontre.
— Stop ! fit Sophia en levant une main. Ne prononce pas des mots que tu ne penses pas.
— Ce n’est pas le cas. Qu’est-ce que je gagnerais à l’admettre, si je n’étais pas sincère ? Je suis prêt à tout pour te récupérer, mon amour. Tu n’as pas seulement brisé le plafond de verre de ma vie, tu t’es insinuée en moi. Tu m’as convaincu de me confier, tu m’as fait comprendre qu’aborder les questions douloureuses était le seul moyen de tourner la page. Tu m’as offert ton corps de la plus belle des façons. J’ai lutté autant que possible, mais j’en ai assez de lutter. Parce que je t’aime. Oui, je t’aime. De tout mon cœur
— Je ne te crois pas, lâcha Sophia avec une moue dubitative.— Tu ne peux pas choisir qui tu aimes. Et même si je le pouvais, c’est toujours toi que je choisirais. Tu m’as ramené à la vie, tu m’as fait connaître la joie. Le revers de la médaille, c’est la douleur que je ressens aujourd’hui, parce que tu me manques.
Ben reprit son souffle. Il remarqua des larmes dans les yeux de Sophia. Avait-il tout gâché de manière irrémédiable en se conduisant comme un macho arrogant des semaines durant ? Peut-être avait-il laissé passer sa chance…
— Toute ma vie, commença-t-elle d’une voix hésitante, j’ai été traitée comme un objet, comme une poupée. Quand je suis tombée amoureuse de toi, j’ai eu l’impression de devenir une véritable femme. Ce n’est qu’à ce moment-là que j’ai compris que tu m’imposais des règles sur ce que j’avais le droit de dire et le droit de faire. Et je n’avais pas le droit de t’aimer. Le problème, c’est que l’amour ne se contrôle pas ! L’amour doit grandir, Ben. Le but d’une vie est de laisser l’amour s’épanouir.
— Alors laisse-le s’épanouir autour de moi.
— Et si je ne ressens plus jamais de plaisir ?
— Tu te sentais mal à l’aise, au palais, c’est tout. C’est pour cette raison que j’ai décidé de te laisser de l’espace.
— Je pensais que tu m’avais oubliée, avoua-t-elle dans un frisson.
— Que je t’avais oubliée ? Jamais je ne t’ai oubliée ! Nous avons juste eu un problème de communication.
Ben planta le regard dans le sien. Pouvait-elle lire en lui à quel point elle lui manquait ? Comment le savoir ? Elle ne l’avait toujours pas touché, elle gardait ses distances.
— Je pars à Paris le mois prochain, reprit Sophia. J’ai l’intention de prendre des cours de pâtisserie pour approfondir les notions que j’ai acquises à Poonbarra.
— Ce n’est pas un problème. Rien ne m’empêche de venir à Paris et de travailler depuis la France — Peut-être ai-je besoin d’être seule pendant un moment, pour déployer mes ailes.
— Dans ce cas-là, j’attendrai que tu sois capable de voler jusqu’à moi. Je suis prêt à t’attendre aussi longtemps que nécessaire.
— Tu penses vraiment avoir la réponse à toutes les questions, n’est-ce pas ? rétorqua-t-elle avec son adorable petit air têtu et bravache.
— J’espère. Tout ce que je te demande, c’est une autre chance. Une chance de me faire pardonner. Une chance de te montrer combien tu comptes pour moi.
Les lèvres de Sophia étaient toujours pincées, mais Ben voyait s’adoucir un peu la ligne de sa bouche.
— Si jamais tu me fais souffrir…
— Je ne te ferai plus jamais souffrir, Sophia, je te le jure. Je promets de t’aimer et de te chérir pour le restant de tes jours.
Il s’interrompit. Le moment était venu de prononcer les mots. Il n’avait pas le choix, son amour était trop puissant Promets-moi de ne jamais me faire souffrir, toi non plus.
Les larmes se mirent à ruisseler sur les joues de la femme de sa vie.
— Ben… Je ne te ferai jamais de mal. Jamais !
Il lui prit le visage en coupe dans ses paumes, plongea dans ses prunelles azurées, s’y noya, et une vague d’émotion d’une puissance à couper le souffle le bouscula, balayant tout sur son passage.
Pendant de longues minutes, ils demeurèrent immobiles, les yeux dans les yeux.
— Veux-tu monter sur le yacht pour voir le coucher de soleil ? proposa Ben.
Une étincelle malicieuse enflamma le regard de Sophia.
— Oui. Et comme le soleil ne va pas se coucher tout de suite, en attendant, on pourrait peut-être...
* * *
VOUS LISEZ
UN Millionnaire Pas Comme Les Autres
RomanceSophie jeune femme pleine de mystère rencontre le beau millionnaire Parker Ça va faire des étincelles! !! Ses seins s'écrasèrent contre le torse nu et musclé de Ben. Elle frissonna en sentant son souffle chaud dans son cou, puis il plaqua la bouche...