Prologue

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La musique résonne dans toutes les pièces de la villa et ça me donne mal à la tête, j'ai mal aux pieds à cause des talons qu'Émilie m'a forcé à porter parce que soit disant, ça me rend sexy, mais je m'en fous d'être sexy moi.

En bas, L'odeur de transpiration, de fumée de cigarette et d'alcool en tous genre créer un mélange d'odeurs immonde.

La piste de danse est bondée et les canapés, fauteuils, ou chaises sont tous pris. Moi qui voulait soulager mes pieds qui souffrent le martyr dans des talons aiguilles, c'est fichu.

Je ne veux qu'une chose, rentrer chez moi, mais Émilie qui m'a emmenée et qui était censée me reconduire jusqu'à chez moi est complètement ivre, j'ai arrêtée de compter le nombre de verres qu'elle à bu après le cinquième. La dernière fois que je l'ai vue, c'est quand Jimmy, son petit copain, l'a porté jusqu'à une chambre pour l'empêcher de boire et la faire décuver. Autant dire que je ne peux plus compter sur elle pour me raccompagner.

Laure est déjà repartie et Gabriel n'a pas le permis. Je ne connais personne d'autre ici que Jérémy, mais je préfère encore dormir ici que d'être ramenée par lui et de toute façon, même si je lui demande, il refuseras.

Alors me voilà coincé ici pour la nuit. La seule option qu'il me reste, c'est de dormir ici. Même si cette idée ne m'enchante pas.

Je me faufile dans la foule pour atteindre les escaliers mais je heurte quelqu'un. Ou c'est l'inverse?

Quoi qu'il en soit, je me retrouve avec de la vodka sur la robe. Enfin, j'en déduis que c'est de la vodka à l'odeur répugnante que je sens.

Je monte à l'étage et j'ouvre toutes les portes, à la recherche d'une salle de bain.

Dés que j'en ai trouvée une, je me précipite vers le lavabo. Je préfère être trempée que de sentir ça.

La porte s'ouvre et je me retourne en sursaut. Jérémy est en train de la refermer.

-Qu'est-ce que tu fais là?

-Je t'ai vue courir dans les escaliers.

-Et tu t'es dis que j'aurais besoin de toi.

-Oui.

C'est dingue, il croit toujours être indispensable à tous le monde. Tout à l'heure, il a essayé d'empêcher Émilie de boire, bon, si elle l'avait écoutée, je n'en serais pas là, mais toujours est-il, qu'il n'a pas à s'octroyer le droit de contrôler tous le monde.

-Dans ce cas, tu peux repartir, j'ai pas besoin de toi. Je peux me débrouiller toute seule.

Mensonge, j'aurais besoin d'aide mais pas venant de lui. Jamais.

-T'as pas l'air, t'es trempée et tu sent la Vodka à plein nez.

Oui, je sais que je sent l'alcool, mais ce n'est pas faute d'essayer de frotter, d'ailleurs c'est à force d'essayer d'enlever cette odeur que je suis trempée, maintenant, en plus de tout ça, j'ai froid.

J'aurais mieux fait de ne pas écouter Émilie qui m'a promis que j'allais bien m'amuser et peut-être même me trouver un mec. Ça m'apprendra à lui faire confiance, la prochaine fois, je resterais chez moi.

-Mais ça part pas!

Il me tend une serviette de toilette.

-Au moins, tu ne seras plus trempée.

J'attrape la serviette en effleurant sa main. Un petit courant électrique parcourt mon corps et je frissonne, pas de froid, j'ai soudainement chaud, très chaud, trop chaud. C'est une sensation étrange que je n'avais jamais ressentie.

-Merci.

Et il reste planté là, à me regarder, ce qui est plutôt gênant.

Il me fixe avec ses beaux yeux bleus qui se plongent bientôt dans les miens.
L'ambiance est étrange, pas un mot, pas de détournement de regard. Je me sens oppressé, l'atmosphère est écrasante.

Il se rapproche de moi et je sais que je devrai l'empêcher d'avancer plus près, mais j'ai envie de savoir ce qui va se passer si je le laisse faire.

La curiosité prend le dessus sur ma conscience et je le laisse s'avancer encore plus près. Trop même.
Il est presque collé à moi, je sens son souffle chaud contre mon visage.

Mon cœur bat plus vite qu'il ne l'a jamais fait.

Il se mordille la lèvre et se passe la main dans les cheveux, se donnant un air encore plus sexy.

J'ai encore plus chaud qu'au milieu de la piste de danse, je me sens rougir et je déglutis comme une idiote.

Ses mains se posent sur moi, l'une sur ma taille et l'autre dans mes cheveux. Il entortille l'une de mes ondulations autour de ses doigts et joue avec quelques secondes.

Ses lèvres se rapprochent des miennes avant de s'y poser. Il m'embrasse et je le laisse faire. Je suis tellement surprise de ce geste, de cette situation.
La sensation est étrange, lui, que je déteste plus que toute personne est en train de m'embrasser.

L'atmosphère est différente des fois ou j'ai embrassée un homme. D'habitude, c'est moins intense, moins puissant. C'est comme si toutes les sensations et tout mes sens étaient décuplés.

Je sais qu'il a une copine, mais je le laisse intensifier le baiser, ma conscience me hurle d'arrêter, mais mon désir est trop fort.

Je pose ma main sur sa joue brûlante quand il décolle ses lèvres des miennes.

-On ne peut pas, dit-il en se reculant de moi.

-Je sais.

Je me frotte les lèvres du revers de la main. Honteuse, je réalise peu à peu le désastre dans lequel je viens de plonger.

Nous restons quelques minutes l'un en face de l'autre sans savoir quoi dire.

Il me regarde avec la même intensité que tout à l'heure. C'est comme si il en voulait plus...

-Jérem?

-Quoi?

-On a pas le choix.

Il soupire.

-On peut essayer d'être amis, lui dis-je.

-On peut essayer.

Il jette un dernier coup d'œil dans ma direction avant de s'en aller, me laissant me sécher et reprendre mes esprits.

Je viens d'embrasser mon ennemis, qui maintenant est mon ami. Et pendant une seconde, j'aurai aimé qu'il soit plus qu'un ami.

T'aimer ou te détesterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant