Je sors de la maison de maman et je m'assois sur les marches devant la porte d'entrée. Devant moi, la petite allée de cailloux beige est éclairée par des lampes solaires. La pelouse est parfaitement tondue, les arbres bien tailler, les volets ont étés repeint dans un ton de gris taupe. Tout est entretenu à la perfection, j'aurais du le remarquer en arrivant. C'est inhabituel comme changement, la maison était un peu à l'abandon.
Mais maintenant que je suis seule, au calme dehors, ça me semble plus évident. Elle a changée autant la maison que ma mère. Je ne sais pas si c'est une résolution personnelle ou si c'est Domenicu qui l'a transformé.
Je n'ai rien dis à ma mère depuis qu'elle a fait son annonce, je ne l'ai même pas félicité pour ses fiançailles. Je ne sais même pas quoi en penser. Et je n'ai vraiment plus envie de repenser à ça. Ma mère est fiancée et heureuse alors que moi, je suis à des centaines de kilomètres de Jérémy, je suis malheureuse et je me sens coupable.
Pourquoi je ramène tout à lui? Il occupe toutes mes pensées... Il me manque, il me manque tellement. Je me sens un peu ridicule, ça ne fait qu'une semaine qu'il est partit et je suis déjà à l'agonie. Je me demande comment les femmes qui ont un mari militaire font pour supporter qu'il parte pendant six mois ou plus. Je me demande comment la mère de Laure faisait avant qu'il ne soit à la retraite. Trois enfants à élever seule, sans son mari. Comment Laure supportait de ne pas avoir son père à la maison. Je me plains souvent du divorce de mes parents, mais moi au moins, je pouvais voir mon père et ma mère pendant la même semaine.
-Kylie? Il ne manquait plus que ça! Putain!
Je me retourne pour voir qui parle et c'est Paolo. Je cligne plusieurs fois des yeux pour être sure de ne pas me tromper. C'est une image, il faut que ça soit mon imagination qui me joue des tours. Il ne peut pas être ici...
-Euh, qu'est-ce que tu fais là?!
-Alors, c'est ta mère qui va épouser mon père c'est ça?
Quoi? C'est quoi ce bordel? Ma mère va se marier avec le père de cet abruti? Ça veut dire qu'il va devenir mon demi frère... Et bah voyons, il ne manquait plus que ça. Je ne croyais pas avoir plus de surprises pour ce soir, je me trompais. Et, je crois que c'est l'une des pires choses qu'il pouvait arriver. C'est un cauchemar? Il faut que je me réveille, ce n'est pas possible autrement.
-Ton père c'est Domenicu?
-Malheureusement. Et ta mère c'est Alice? dit-il en s'asseyant à côté de moi sur la petite marche en pierre.
-J'en ai bien peur.
Comme on dit, on ne choisit pas sa famille. Et, je n'ai jamais choisie d'avoir ce dragueur comme demi-frère ou encore une mère à moitié bipolaire.
-Sur toutes les femmes qu'il y a sur cette planète, il a fallu qu'il choisisse la mère de la fille que je veux me taper.
-En fait, ça m'arrange. Maintenant que nous allons être demi-frère et demi-sœur, tu vas peut-être essayer d'arrêter de me mettre dans ton lit.
Je ne suis pas sure que ça l'arrête, mais depuis la bagarre il n'est pas revenue à la charge, peut-être qu'il a changé de cible. Ou sinon, il à été exclu pour quelques jours, le temps de ma tranquillité.
-Je ne t'ai pas proposé de coucher avec moi. Je t'ai proposé de venir boire un verre.
-Pour ensuite, terminer chez toi. Et en plus tu viens de dire que je suis la fille que tu veux te taper. Donc, j'ai raison.
-Ouais.
Il laisse un silence avant de continuer.
-Après, si ils sont heureux comme ça... On est pas obliger de se supporter.
C'est très mature de sa part de dire ça. Je ne le voyais pas réagir de la sorte. Peut-être que sous ses airs de dragueur, un grand cœur sommeil. Même si ça m'étonnerait étant donné qu'il a fait vivre un enfer à Séréna.
Je ne suis pas sure de pouvoir apprécier Paolo un jour, mais je vais faire des efforts. Pour ma mère, pour son bonheur. Après tout, si elle est heureuse avec Domenicu, je n'ai rien à dire à part "félicitation".
-Si ils sont heureux, je pourrais faire un effort pour essayer de te supporter, je lui répond.
Paolo reste muet et je me lève pour rentrer à l'intérieur et féliciter ma mère. Voir Paolo m'a donné envie d'être heureuse pour elle. De lui souhaiter du bonheur, tout le monde mérite d'être heureux. Même Paolo, j'espère qu'il se rendra compte qu'une relation amoureuse c'est bien mieux qu'un coup d'un soir. Cert, il y a des hauts et des bas, mais c'est génial d'aimer et d'être aimée.
Je cherche un peu partout et après avoir demandé à plusieurs personne ou est ma mère, je la trouve dans la cuisine. Elle prépare je ne sais quoi sur le plan de travail en granit blanc. Elle est dos à moi et je ne sais pas si elle m'a entendue arriver.
-Félicitation maman, dis-je alors qu'elle se retourne.
-Merci mon... ma puce, se rattrape t-elle avant de m'appeler par ce surnom enfantin.
-Je te souhaite d'être heureuse.
Elle me sert dans ses bras et c'est à ce moment que mon téléphone vibre dans ma poche de jean.
Je regarde l'écran qui affiche que j'ai un appel vidéo entrant de Jérémy en me défaisant des bras de maman.
Ma mère remarque le nom de mon copain et me dit ce que je voulais entendre.
-Décroche et vas dans ma chambre, ce sera plus calme. Tu seras tranquille.
-Merci, je dis en décrochant.
Je marche vite dans les escaliers jusqu'à la chambre de ma mère. Elle habite dans la maison que nous occupions avant leur divorce. C'est l'une des choses positives.
-Allô, répète Jérémy à plusieurs reprises avant que je ne lui réponde.
-Allô. Ça va.
-Oui. T'es à une fête?
Oui et non, "un repas de famille".
-Je t'ai dis au téléphone mercredi que j'allais dîner chez ma mère.
-Pour moi diner c'est pas faire une fête de quartier.
-Pour moi aussi.
Je prends un peu d'air avant d'annoncer la nouvelle.
-Ma mère va se marier.
-Quoi? C'est génial. Souhaite lui mes félicitations.
-Ce sera fait. Bon, je vais y retourner, sinon il vont tout manger sans moi. Bisous, je t'aime.
-À demain mon cœur, je t'aime.
Je raccroche et retourne en bas pour enfin commencer à manger. Tout ça m'a creusé l'appétit.
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T'aimer ou te détester
RomanceTOME 1 Entre l'amour et la haine il n'y a qu'un pas... Kylie déteste Jérémy depuis leur enfance. Il ne manque pas une occasion de la titiller, de se moquer d'elle ni même de lui faire une mauvaise blague, une fois il lui a même coupé une mèche de ch...