Chapitre 31

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Dans l'aéroport, c'est le même problème que la dernière fois, sauf qu'aujourd'hui, c'est moi qui pars. Nous ne voulons pas être séparés à nouveau. Nous sommes l'un à côté de l'autre et dans quelques heures nous serons à des centaines de kilomètres.

Ça me fait tellement de mal de savoir qu'il ne monte pas dans l'avion avec moi, que pendant les prochaines semaines il ne sera pas à mes côtés.

Il me serre dans ses bras pour me rassurer comme pour me dire au revoir et c'est une plus grande déchirure. Le week-end à été trop court, un peu plus de vingt-quatre heures seulement. Et même si je suis contre lui, il y a un vide en moi, il me manque alors qu'il est là.
Une larme m'échappe, je me sens ridicule de pleurer à nouveau.

Mais rien ne me consolera, c'est plus fort que moi. Je suis peut-être trop sensible. Certains diront que quelques semaines de séparation c'est court, moi je répond que c'est long. C'est une éternité. Quand on aime on ne compte pas, moi si, je compte les minutes, les heures ainsi que les jours. Ça ne sert à rien, c'est comme compter les moutons avant de s'endormir, ça rassure, mais sans rien y changer. J'aimerais être maître de la situation, pouvoir décider de ce qui va se passer, mais c'est impossible. Nous ne sommes ensemble que depuis peu, notre relation est encore fragile, déjà hier tout a faillit basculer et la distance y a joué un grand rôle.

-J'aimerais tellement que tu restes.

-J'aimerais pouvoir... Tu me manques déjà.

-Toi aussi mon cœur.

Il me serre plus longuement contre lui, se balançant de droite à gauche. Comme la légère houle de la mer. Je n'ai pas hâte de retrouver la plage de sable fin, les montagnes à perte de vue ni même mon appartement. Je ne me sens pas chez moi, quand il n'est pas là. Il est mon refuge, c'est avec lui que je me sens en sécurité. Il est tout pour moi. Je croyais qu'il n'avais pris que mon cœur, mais il m'a tous voler et cadenasser. La clef c'est lui, quoi qu'il se passe, tant qu'il est là, tout va bien. Mes problèmes s'évanouissent en un simple battement de ses cils, en un regard de ses yeux clairs ou à ses bras m'entourant pour me consoler. Il compte plus que n'importe qui. Quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, je m'en fiche, je sais que j'arriverais à tous lui pardonner, il est tout pour moi. Aujourd'hui, j'arrive enfin à comprendre Tessa, à savoir pourquoi elle à tout pardonné à Hardin. Avant, je me disais qu'elle était folle, que pardonner tout ce qu'il lui a fait subir, c'était du grand n'importe quoi. Mais aujourd'hui, je comprends qu'on peu aimer et que l'amour, si il est assez puissant peut aider. Peut importe ce qu'il peu faire qui me blessera, ça prendra le temps qu'il faudra, mais je le pardonnerais, j'y arriverais. En même temps, je n'ai pas le choix, c'est lui la clef de mon cœur.

J'arrive enfin à comprendre pourquoi mon père à pardonner ma mère. Ça à peut-être été dure, mais maintenant je ferais pareil. Si Jérémy me trompait, je serai triste et en colère, je me sentirais trahie et honteuse. J'accuserais la terre entière et je finirais par culpabiliser. Mais finalement, je m'apercevrais que je ne suis pas capable de vivre sans lui, de le voir avec une autre. Je ferais comme avec ma mère, je pardonnerais sans oublier. Mais il vaut mieux que Jérémy reste tranquille, de toute manière, je ne doute pas de lui. Vue la manière dont il a réagis pour le baiser avec Alessandro, ça m'étonnerais qu'il fasse une telle chose.

Je reste serrée contre lui un moment, bercée dans ses bras, comme il ferait pour endormir un bébé. Mais voilà, je suis réveillée par la voix d'une hôtesse qui dit au dernier passager en partance pour Calvi que l'embarquement c'est maintenant et que l'avion décolle dans très peu de temps.

-Non, râle Jérémy en appuyant sur la dernière consonne.

-Si. Je dois y aller.

Je me détache de lui et l'embrasse chastement.

-Au revoir, je marmonne en attrapant mon sac qui était posé à mes pieds.

-Au revoir.

Je me retourne et je m'avance vers la porte d'embarquement qui va nous séparer pendant plusieurs semaines. J'essaye de ne pas me retourner, mais c'est plus fort que moi. J'ai l'impression que nous sommes des aimants, il m'attire irrémédiablement.

Un regard dans sa direction, juste un. Je ne dois pas me laisser distraire, il faut que je parte. Je n'ai pas le choix, ses yeux ne me dissuaderont pas de m'en aller. Ma place n'est pas ici, mais là-bas et avec lui. Ce n'est pas à moi de rester, c'est à lui de partir.

Je me rassure comme je peux en me disant que ça ne sera pas long, qu'il va gagner quelques médailles et revenir au près de moi.

Je monte dans l'avion après avoir croisé son regard bleu larmoyant. C'est une déchirure immense de partir. Je sais que j'en fais tout un plat, peut-être que j'exagère la situation. Mais c'est mon ressentit, je le vis mal, très mal. Il est le premier que j'aime autant et je ne crois pas possible d'aimer une personne plus que je ne l'aime lui.

Dans l'avion, je suis à côté d'une gamine capricieuse qui ne fait que piailler de la nourriture à sa mère, gâteaux, bonbons et autres sucreries. Heureusement que tous les enfants ne sont pas comme ça. Je suis fatiguée, cette petite chieuse m'empêche de dormir en gesticulant dans son siège et en rallant toutes les trois secondes. Quelle emmerdeuse!

Arrivée sur l'île de beauté je prends le volant en direction de chez moi. Je m'affale dans mon lit sans prendre la peine de me démaquiller, je change seulement de vêtements avant de m'endormir comme un loire.

T'aimer ou te détesterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant