Chapitre 22

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Quand je sors de la douche au retour de notre journée en plein air, j'entends des brides de conversations entre Jérémy et quelqu'un que je ne dois pas connaitre à l'entente de cette grosse voix à travers le téléphone. Ce qui agace mon esprit curieux, c'est d'entendre cette voix, mais de ne pas comprendre ce qu'il dit, je suis trop loin du téléphone. Mais c'est peut-être mieux comme ça, je n'ai pas à m'immiscer dans les conversations de mon copain.

-Ah merde. Je suis désolé pour lui.. Mais, c'est une opportunité en or... Oui, je te tiens au courant... Au revoir.

Il raccroche et un énorme sourire illumine son visage. Quand il m'aperçoit, il court dans ma direction avant de me serrer dans ses bras.

-C'est génial, s'écrie t-il.

-Qu'est-ce qui te mets de si bonne humeur?

-Tu sais, ma sélection de la semaine dernière?

Je hoche la tête et il continue.

-Je suis pris! Celui qui a finit premier s'est cassé la jambe donc il ne pourra pas concourir. Je suis sélectionné! Tu te rends compte?!

C'est vraiment dommage pour celui qui avait terminé premier, mais c'est une opportunité en or pour Jérémy. Il était tellement déçu le jour où il a terminé second. Il avait travaillé dur pour améliorer son chronomètre. Et il mérite de pouvoir participer à cette compétition dont il rêve.

-Oui. C'est super! Tu le mérites.

-Mais, il y a une ombre au tableau, dit il beaucoup moins enthousiaste.

-Laquelle?

-Je dois partir sur le continent pour plus d'un mois.

Je me doutais que le bonheur allait retomber et il vient de faire une chute énorme, il est retombé bien plus vite que les soufflés que je cuisine. Comment je vais faire sans lui, pendant tout ce temps? Nous venons à peine de nous réconcilier qu'il doit déjà repartir. Pourquoi le destin en a autant après notre relation? Je veux seulement être avec lui. Est-ce que c'est trop demander?

Je sens le petit nuage sur lequel je suis depuis ce matin retomber plus bas que terre. Je voudrai lui demander de rester pour moi, pour nous. Mais je ne peux pas, je n'ai pas le droit de lui demander de faire un tel choix. Je ne peux pas me permettre de briser ses rêves alors je râle intérieurement. Je l'attendrai, je n'ai que ça à faire, le regarder partir et attendre sagement qu'il revienne.

-Quand? je demande après avoir pousser un soupir qui en dit long sur mes pensés.

-Samedi. Mais, tu peux venir avec moi.

Il rigole là? Venir avec lui? J'ai mes cours, je ne peux pas sécher pendant tout ce temps. Et en plus, si mes parents apprenaient que je manque les cours pour partir sur le continent, ils arrêteraient de m'aider pour le loyer. Et je serai obliger de quitter cet appartement pour manque de budget.

-Non. Je dois rester.

-Je comprends. Tu vas me manquer.

Il dit ça comme si il partait maintenant. Il m'a dit qu'il ne s'en allait que samedi alors, je compte bien profiter de chaque moments passés avec lui, cette semaine. Il me manquera lui aussi, mais je n'ai pas envie de penser au moment ou nous nous dirons "au revoir". Je veux profiter de lui, à chaque secondes qu'il nous reste avant samedi, avant qu'il mette les pieds dans cet avion, avant qu'il me laisse seul pour de longues semaines, avant d'être triste.

-Tu n'est pas encore parti, on a encore quelques jours avant ton départ, alors autant en profiter.

-Demain soir, je t'emmène au resto et tous les midis, cette semaine, je mangerai avec toi. Tu verras, ce sera génial.

À ses mots, ma petite mine triste et mon envie de pleurer se sont évaporés. Et c'est à mon tour de lui sauter dans les bras. Je suis heureuse pour lui, il peut accomplir son rêve et c'est une opportunité qui ne se présente que très peu dans une vie. J'espère que je pourrai accomplir mon rêve moi aussi.

-J'en suis convaincue.

Cette semaine promet d'être riche en surprise et ça tombe bien, j'adore ça. Alors, tant pis si il part, il ne va pas disparaitre, sa vie est ici, il reviendra. Et si notre relation ne peut pas supporter une séparation tel que celle-ci c'est que nous n'avons rien à faire ensemble, comme dit ma mère.

Nous tiendrons, nous nous appellerons, deux fois par jour si il le faut, mais la distance n'aura pas raison de nous. Elle n'aura pas ce lien si fort qui nous uni: l'amour. Je l'aime et je suis certaine que c'est réciproque. Un mois ou deux, ce n'est rien comparé à la vie que nous avons devant nous. Peut-être que le manque créera le besoin et que notre relation n'en ressortira que plus forte. Peut-être que j'irais le voir, pour un week-end, lui aussi il aime les surprises.

T'aimer ou te détesterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant