Chapitre 25

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Ça fait trois jours que Jérémy s'est envolé pour le continent. Nous nous appelons tous les soirs sans faute. Dimanche, il m'a envoyé de magnifiques photos de Paris, l'arc de triomphe, la tour Eiffel, les champs Élysées, la Seine... Il m'a tout décrit et ça avait l'air magnifique.

Julie m'avait décrit la capitale d'une toute autre manière, elle disait vivre au milieu d'un nuage de pollution. Supporter le bruit incessant des véhicule... Vivre au milieu d'immeuble...

Alors que Jérémy m'a décrit la capitale comme la ville la plus romantique du monde. À l'entendre parler, ce n'est pas pour rien que la capitale est surnommée ville des amoureux. J'aurai adoré être là-bas avec lui. Faire un tour de bateau mouche, monter au sommet de la géante de fer pour avoir une vue imprenable sur la ville. Diner sur un toit terrasse, faire les boutiques des champs Élysées main dans la main...

Leurs descriptions s'opposent, c'est à croire qu'ils ne sont pas dans la même ville. J'ai envie de croire Julie qui a une description de ville qui ressemblerait plus à l'idée que je m'en faisais. Mais je préfère imaginer la ville telle qu'il me l'a décrite. J'ai envie de penser qu'une ville aussi grande puisse être romantique et non pollué. Je me ferai mon propre avis sur Paris quand j'y mettrais les pieds.

C'est mardi matin et je rejoins Séréna et Alessandro dans l'amphi. Comme d'habitude un cours très ennuyeux s'annonce.

-Salut ça va? demande Sérena.

-Oui, je réponds en lui faisant la bise, et toi?

-Bien.

J'embrasse également Alessandro avant de m'asseoir à la droite de Séréna.

-On mange tous les trois ce midi, propose Séréna en nous regardant tour à tour.

-Oui, réplique Alessandro en souriant.

-Je veux bien, mais seulement si je peux inviter quelqu'un.

-Ah, mademoiselle va nous présenter le fameux Jérémy, dit mon amie.

J'aurais bien aimé leur présenter celui qui fait battre mon cœur, mais c'est impossible, il est à des centaines de kilomètres de moi. Et ce n'est pas à lui que je pensais en leur disant que je voulais inviter quelqu'un, c'est à Giovanni. Ça fait une dizaine de jours que je ne l'ai pas vue et nous devons manger ensemble ce midi.

-Non, il est sur le continent. Je veux venir avec un ami.

-Ok, dit-elle.

Et le cours commence. C'est sans surprise qu'il est ennuyeux à mourir.

Trois autres cours s'en suivent et je retrouve Giovanni devant la cafétéria.

-Salut, dis-je en le serrant dans mes bras.

-Salut, ça faisait longtemps.

Nous entrons dans la cafét et nous nous asseyons à une table.

-Est-ce que tu étais malade ou est-ce que tu as séché les cours la semaine dernière?

-J'ai séché.

-Je ne pensais pas ça de toi.

Pourquoi c'est si surprenant que je sèche les cours? Pourquoi les gens ne me pensent pas comme ça? Il pensent quoi de moi? Que je suis une petite fille modèle qui ne rate aucun cours, qui va aux rendez-vous. Pourquoi les gens me collent une étiquette? Pour eux je suis peut-être la petite coincée du village.
Il vaut mieux avoir cette étiquette que celle de la bad girl ou encore celle de la fille facile.

-C'était pour passer plus de temps avec Jérémy avant son départ pour le continent.

-Je comprends. D'ailleurs j'ai mes cours à te passer.

-Merci.

Il me tend une pochette cartonnée de couleur bleu que je glisse proprement au milieu de mon sac.

-On devait manger tous les deux ce midi mais j'ai invité Séréna et Alessandro à nous rejoindre, je l'informe.

-Ok, dit-il d'un ton neutre.

Nous nous racontons les évènements de la semaine dernière quand la voie de Séréna m'interpelle.

-Giovanni, je te présente Séréna et Alessandro.

-Bonjour, dit-il en faisant la bise à Séréna et en serrant la main de Alessandro dans un geste des plus froid.

C'est certainement leur égaux de mec. Mais pourquoi être aussi hostile.

Ils s'installent avec nous autour de la table dans un silence glaçant jusqu'à ce que Séréna le rompe.

-Je trouve que c'est lassant de toujours se voir dans la même atmosphère, en cours à la cafeteria. En fait, c'est toujours à la fac.

-En même temps, c'est le seul endroit ou l'on se croise.

-Faut provoquer les choses.

Provoquer les choses? Je me demande bien ce qu'elle veut dire par là.

-Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, dit Alessandro.

J'ai l'impression qu'il insinue quelque chose, mais je ne comprends pas. Et à la façon dont Giovanni me regarde, il n'a pas l'air de savoir de quoi il parle.

-Tu penses à quoi? je demande en regardant Séréna sans prendre en compte la réflexion d'Alessandro.

-Je sais pas, on pourrait aller boire un verre après les cours.

-Bonne idée.

Ça me fera du bien de changer d'air. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne suis pas sortie avec des amies. Et ça me changera les idées. Au moins, je ne déprimerais pas en attendant l'appel de Jérémy.

-Tu viens avec nous Giovanni? propose mon amie de la manière la plus gentille qui soit.

-Non, j'ai un rendez-vous.

-Avec une femme? C'est qui? Est-ce que je la connais? je l'interroge.

Il soupire avant de me répondre et je vois bien que ça l'énerve de me répondre. Mais, je suis comme ça, c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'empêcher de poser des questions.

-Oui, c'est une femme, mais c'est tout ce que je te dirais pour l'instant.

-Ok.

J'aurai aimé en savoir plus que ça, ma curiosité n'est pas satisfaite. Mais je peux comprendre que ça le gêne de parler de ça devant deux personnes qu'il vient de rencontrer.

-On y va que tous les trois alors.

-Oui, répond Alessandro en même temps que moi.

Nous commandons quelque chose à manger. Le repas se passe assez bien, heureusement que Séréna est comme d'habitude d'une bonne humeur qui me dépasse. Parce que les gars n'y mettent pas vraiment de bonne volonté. D'habitude Alessandro et Giovanni ont un grand sourire plaqué sur le visage. Mais, pendant le repas, ils faisaient la gueule. Pourquoi? Je n'en sais rien et même si je suis de nature curieuse, je me fiche de la réponse. Ils ne nous ont pas pourris le repas, avec Séréna, nous les avons ignorés et nous avons passés un super moment. Ça m'embête cette atmosphère glaciale entre eux, ils sont tous les deux mes amis et je n'ai pas envie de choisir avec qui je mangerai tel ou tel jour.

T'aimer ou te détesterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant