Chapitre 20 -2/2

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Je suis en sous-vêtements devant le hublot du sèche linge, plus que deux minutes avant que mes vêtements ne soient propres et sec. J'espère que Jérémy ne va pas arriver avant que je n'ai le temps de m'habiller.

Je suis douchée, maquillée, j'ai les cheveux sec et bien démêlés. Les dents lavés, j'ai mis du parfum, il ne me manque plus que ma robe. Je serai prête dans une minute maintenant.

Et je regarde le hublot tourner encore et encore jusqu'à ce que j'entende l'interphone. Non, ce n'est pas possible d'avoir autant de poisse. Comment je vais faire?

Je ne vais pas me mettre en peignoir quand même? Si.

Je suis devant l'interphone, prête à répondre et je me déteste de ne pas avoir fais tourner la machine à laver et le sèche linge avant. Quelle imbécile! J'ai envie de me taper la tête contre le mur, mais je ne le ferai pas. J'ai déjà assez du peignoir, pas besoin d'une bosse en plus de ça.

Mais, à ma grande surprise, quand je décroche, ce n'est pas la voix de Jérémy que j'entends, mais celle de Laure.

-J'ai oubliée mon téléphone, tu peux m'ouvrir pour que je vienne le chercher?

-Tout de suite, boulette.

Je la surnomme comme ça depuis que nous avons quinze ans. Laure à toujours été tête en l'air et ça ne va pas en s'arrangent, comme ma malchance. Mais ça ne peut pas être pire qu'Émilie qui cherche ses lunettes de soleil alors qu'elles sont sur sa tête.

Je lui ouvre la porte et quand elle me voit en peignoir elle écarquille les yeux.

-Désolé de vous interrompre. Je savais pas qu'il était déjà arrivé, vous avez été vite pour les excuses dis donc.

-Quoi? Ah non, c'est pas du tout ce que tu crois.

Elle me détaille du regard avant d'aller chercher son téléphone là ou elle l'a laissé.

-Pourquoi tu es dans cette tenue si c'est pas ce que je crois?

-Le sèche linge n'a pas finit de tourner, j'ai plus rien à me mettre.

-Ouais, je te crois. Je te laisse te préparer. Merci pour mon tél.

Et elle me fait un clin d'œil avant de sortir. Qu'est-ce qu'elle va encore imaginer? Jérémy n'est pas là, c'est la vérité, mais elle ne me croit pas.

Je ferme la porte et j'attends patiemment sur le canapé jusqu'à ce que le bip du sèche linge ne m'avertisse que mes vêtements sont secs. Je fonce jusqu'à la salle de bain et j'enfile ma robe en quatrième vitesse. J'ai un peu de mal pour attacher la fermeture, mais j'y arrive.

Après avoir fais les cents pas dans la pièce, à réfléchir à ce que je vais lui dire, je fini par m'assoir sur le canapé.

Les minutes passent et mon stress augmente.

L'interphone retentie et je décroche en espérant que ce n'est pas Laure qui a oublié autre chose.

J'entends la voix de Jérémy à travers ce combiné et je sais que maintenant, il est trop tard pour reculer.

-Kylie, c'est Jérémy, il faut que je te parle. Ouvre moi. S'il te plait.

Je ne répond pas, ma gorge est trop serrée pour qu'un son n'en sorte, mais j'appuie sur le bouton pour le laisser entrer.

Trois coup frappe à la porte et je sais que c'est le moment de prendre mon courage à deux mains. Je dois lui parler et lui pardonner, mais pas trop vite, ses mots m'ont blessé et je veux qu'il le comprenne. J'ouvre la porte et quand je le vois, mes ambitions de lui crier dessus finissent en miettes.

Nous nous regardons droit dans les yeux sans dire un mot.

-Tu me manques, dit-il tout bas.

-Tu m'as fait mal.

-Je suis désolé. Je regrette tellement tout ce que j'ai peu te dire.

Je laisse un silence avant de m'excuser à mon tour.

-Moi aussi, je regrette. Je ne pensais pas ce que je t'ai dis, j'étais trop blessée et en colère. Je voulais te faire du mal, autant que tu m'en avait fait en m'insultant.

Je détourne le regard, mes yeux sont remplis de larmes. Mais il ne me laisse pas fuir la conversation, avec son pouce, il essuie l'une de mes larmes et tourne mon visage vers lui.

-Ne pleures pas, chuchote t-il.

Et sans que je m'en aperçoive il me serre contre lui. Je me sens bien dans ses bras, je me sens rassurée.

Il m'a tellement manqué. Je n'aurai jamais pensé que quelqu'un puisse me rendre dépendante à ce point. Je dépend de lui. Quand il est loin de moi, je ne vais pas bien, mais quand il est près de moi, je me sens mieux que je ne l'ai jamais été.

-Je t'aime, murmure t-il au creux de mon oreille.

-Moi aussi je t'aime, dis-je doucement.

Je décolle ma tête de son torse et il me regarde intensément, j'ai l'impression que le temps s'arrête que tout s'est arrêté, que plus rien autour de nous ne compte.

Sa main droite remonte jusqu'à ma joue qu'il caresse lentement. Et il m'embrasse, c'est le plus beau baiser que nous n'avons jamais échangé, il est dénué de sentiments. Son corps contre le mien, ses lèvres mêlés aux miennes, nos cœurs battants à l'unissons. Je me sens revivre, c'est comme si j'avais été désactivé et qu'aujourd'hui, il appuyait sur on.

Je ne m'étais pas non plus aperçues de l'importance qu'il a pour moi avant de le perdre. Et maintenant que je le retrouve, c'est comme un festival de joie à l'intérieur de mon corps.

Il est tout pour moi, et je ne veux pas le laisser m'abandonner une nouvelle fois, alors, je le retiens à l'aide de mes lèvres, de mes bras autour de son cou, de mots doux... Je ne veux que lui... J'ai besoin de lui...

T'aimer ou te détesterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant