Chapitre 29

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Suite à cette soirée mouvementée avec l'annonce du mariage de ma mère et la découverte de mon demi-frère, j'ai décidé de laisser couler. En même temps c'est sa vie et elle la gère comme elle l'entend.

Ça fait une semaine que j'ai été à cette fête surprenante. J'ai pris la décision de me retrouver, de me ressourcer et de me recentrer sur moi-même. J'ai pris soin de moi, je n'ai pensé que très égoïstement en essayant tout de même de ne pas blesser les autres. J'ai fais le point sur ma vie. J'ai commencé à mon enfance et j'ai retracé tout le chemin que j'ai parcouru jusqu'à aujourd'hui. Tout ça pour me rendre compte que Jérémy me manque et plus que je ne le croyais.

Aujourd'hui c'est samedi et je suis décidée à aller le voir. Pour la deuxième fois dans ma vie, je vais prendre l'avion. Je suis très anxieuse à cette idée mais de retrouver Jérémy par la suite me ravie.

Quand j'entre dans l'avion, j'observe tout. Hier, j'ai calculé les probabilités d'accident, de crash, d'attentats, les taux de mortalité... Pourquoi j'ai fais ça? Je n'aurai pas due. C'était une très mauvaise idée. Je me demande ce qui m'est passé par la tête pour avoir l'envie de faire tout ces calculs inutiles au final puisqu'il suffit d'une fois. Les probabilités c'est bien jolie, mais le risque zéro n'existe pas. Il y a et il y aura toujours des risques. Mais la vie est faite pour être vécue. Et les enjeux en font partie.

Je suis bien enfoncée dans mon siège. Je serre les accoudoirs de chaque côté de mon siège aussi fort que possible. J'ai peur de l'avion car c'est quelque chose que je ne peux pas maîtriser. C'est incertain, il y a toujours cette petite part de doute au fond de moi qui m'envahit et ma conscience de paranoïaque qui reprend le dessus.
Mais l'avion décolle sans encombre et je me retrouve en trois heures vingt dans la capitale.

La rue est bondée et j'appelle un taxi en réfléchissant comment accentuer l'effet de surprise de Jérémy.

Quand j'arrive à la réception, j'ai une idée en tête. Je demande M.Salvarelly et je reçois le numéro de sa chambre qui est le trois cent six.

J'appelle Jérémy en visio en faisant attention à ne montrer que ma tête et le plafond. Si il voyait que je porte une doudoune, il trouverait ça louche, il fait encore asser chaud à Ile Rousse pour porter un gilet ou un pull sans manteau.

Il décroche presque immédiatement.

-Allô?Il y a un problème? Pourquoi tu m'appelles en plein après-midi?

Cache ta joie. J'espère qu'il sera plus enthousiaste quand il me verra en chaire et en os.

-Non, aucun problème. J'ai une surprise pour toi, ouvre ta porte de chambre.

En fait, la surprise c'est moi. Je me demande comment il va réagir.

-Ok, je pose mon téléphone le temps d'y aller et je reviens.

Et c'est ce qu'il fait. Il pose le téléphone sur une table et je raccroche l'appel. Ça ne sert plus à rien d'être au téléphone avec lui quand je peux le voir en vrai.

Il ouvre la porte et a un air surpris. Il ne s'attendait pas à me voir. Puis il me prend dans ses bras enfouissant son nez dans mes cheveux pour les sentir.

-Tu m'as tellement manqué.

-Toi aussi.

Il me regarde droit dans les yeux en me caressant la joue avant de m'embrasser passionnément. Il détache la fermeture éclair de mon manteau et le lance sur un fauteuil en velours rouge. Sa main s'attaque ensuite à mon chemisier qu'il commence à déboutonner en me poussant en arrière sur son lit recouverte coussins et draps blanc . Mais je l'arrête. Je commence à culpabiliser pour le baiser avec Alessandro et je pense qu'il a le droit de savoir. Je ne pourrai pas embrasser Jérémy tant que je ne lui aurais pas dit, je n'aurais pas l'esprit tranquille.

-Faut que je te parle.

-Ça peut pas attendre, gémit-il en embrassant mon cou.

-Non, je dis en le repoussant sur le côté et en rattachant le haut de mon chemisier.

Je me relève un peu pour me remettre les idées en place, histoire que ma motivation de lui dire ne s'évapore pas.

-Qu'est-ce que tu as?Un problème féminin? J'ai une sœur, je peux comprendre.

-Non, ce n'est pas ça. Tout d'abord, je t'aime et je m'en veux. Je suis désolée et j'espère que ça ne nous gâchera pas le week-end.

-Tu m'inquiètes là.

Allez Kylie, prends ton courage à deux mains et dis lui. Tu n'as pas le choix

-Alessandro m'a embrassé.

-Quand?

-Le mardi après ton départ.

-Putain!Il a profité de l'occasion et toi aussi à ce que je vois. Et puis, c'est qui cet Alessandro?! Ton amant?!

Comment peut-il penser ne serait-ce qu'une seconde que je veuille en embrasser un autre que lui.

Alrssandro? Un amant? Et puis quoi encore? Jérémy me suffit largement en matière de sex.

-Non,c'était juste un baiser et ça n'est arrivé qu'une fois. Alessandro est un ami que je me suis fait il y a quelques semaines. Il m'a défendu contre Paolo un mec lourd qui me draguait et qui va devenir mon demi-frère.

-Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu te faisais draguer? Et pourquoi tu ne m'as pas parlé de ton ami? Si il s'est jeté sur ta bouche, c'est qu'il croit que tu es plus qu'une amie, je sais comment pense les mecs!

Je ne vais pas lui dire qu'il avait un crush sur moi. Déjà qu'il est jaloux pour Giovanni alors pour ça, il le serait encore plus.

-Parce que tu aurai été jaloux autant de Paolo que d'Alessandro. Mais, j'ai mis les choses au clair avec lui.

Et c'est là que mes larmes commencent à couler. Je ne fais absolument rien pour les retenir, il faut que ça sorte.

-Je veux savoir si tu as répondu à son baiser. Est-ce qu'il y avait la langue?

-Oui, il a mis la langue et j'ai continué. Mais c'est moi qui ai tout arrêté, dis-je pour tenter de le rassurer sachant que ça ne marchera pas.

Il reste silencieux et se rasseois sur le lit en posant sa tête dans ses mains. Je l'entends soupirer et je crois même entendre un sanglot, mais je n'en suis pas sûre.

-Dis quelque chose, je le supplie.

-Tu veux quoi? Que je monte dans l'avion pour aller lui casser la gueule.

Non, c'est justement ce que veux éviter, qu'il crée un nouveau scandale. Et puis, le pauvre Alessandro a déjà le nez dans un piteux état, il n'a pas besoin de ça en plus.

-Non. Et si tu veux, je peux partir.

Ce serait peut-être mieux si je partais, pour qu'il réfléchisse à la situation et si il me pardonne ou non.

-Reste, tu n'as pas fait tout ce chemin pour partir. J'aimerais comprendre une chose, pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt?

-J'avais peur de te le dire et c'est mieux de te l'avouer en vrai. Je suis désolée. Si tu savais comme je m'en veux.

-Je te pardonne, si tu me promets de ne plus jamais recommencer.

-Je le promets.

Il ouvre grand les bras en me disant d'approcher. Je me glisse contre lui et il me serre. Nous restons un moment dans cette position avant qu'il n'embrasse la peau de mon cou une nouvelle fois.

-On en était où déjà? demande t-il en déboutonnant mon haut.

-Là je crois, je réponds en l'embrassant.

...

T'aimer ou te détesterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant