Chapitre 5

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-Tu es sure que tout va bien? Tu ne veux pas qu'on rentre maintenant? m'interroge Émilie.

-Ne vous inquiétez pas pour moi, amusez vous.

-Mais tu vas faire quoi en attendant? renchérit-elle.

Je ne sais pas, je n'ai pas envie de leur gâcher la soirée. Je les ai déjà suffisamment inquiété pour aujourd'hui. Nous sommes venus ici pour décompresser, pour nous amuser et couper cours à nos habitude. C'était pour changer d'air et se retrouver tous ensemble mais j'ai l'impression de les embêter, ils se sentent obligés de rester avec moi et je n'ai pas envie qu'ils se forcent. Je veux qu'ils fassent comme c'était prévu au départ, qu'ils s'éclatent, même si ça doit être sans moi.

-Je vais l'accompagner aux machines à pinces, dit Laure.

-Oh les machines à pinces, quelle bonne idée. On peut y aller tous ensemble si ça vous dit les gars.

-Ça nous va. On a eu assez d'émotions pour aujourd'hui.

Peut-être que ma retombé de stress de tout à l'heure leur à coupé l'envie de sensations fortes. Dans tous les cas c'est de ma faute si ils ne vont pas s'amuser. Je me sens coupable, je culpabilise un peu.

Nous marchons jusqu'aux machines et nous dispersons par groupes selon les lots qui nous intéressent avec la même somme d'argent, enfin sauf pour moi. Jérémy insiste pour rester à côté de moi, il croit que je vais faire une rechute visiblement, mais il n'y a pas de quoi stresser, je suis entourée de peluches. Qu'est ce qu'il y a de stressant là dedans? Rien. Une peluche ça rassure, c'est le but.

-On essaye de gagner quelle peluche? demande t-il.

-Ce Winnie est trop mignon... On peut tenter celui là si tu veux.

-Ok. Je te laisse l'honneur de commencer.

J'insère une pièce dans la machine et essaye d'attraper l'ours en peluche mais sans succès. Même si la pince a l'air desserré, je vise à côté, ça ne m'étonne pas que je n'attrape rien. Alors je me recule du post de commande de la machine pour laisser Jérémy faire. Peut-être qu'il sera plus doué que moi.

-Attends, je vais t'aider, dit-il en me repoussant légèrement vers les commandes et en se positionnant derrière moi.

Il est presque collé à moi. L'atmosphère est lourde. Pourquoi est-il si proche? Pas besoin d'être si prêt.

-Décale la pince vers la gauche... encore un peu... encore.

Il pose sa main sur la mienne et décale la pince qui descend et attrape parfaitement la peluche qui retombe. Sa main est chaude, sa bouche est trop près de mon oreille. Son odeur remplie mes narines. Il est trop proche. Et pourquoi mon cœur s'emballe? Il n'est qu'un ami. Pas besoin de réagir comme ça... On a dit qu'on faisait comme si de rien était. Mais pourquoi j'ai envie de ne pas respecter ce choix? Peut-être à cause de son élan de sympathie. Il n'était pas aussi attentionné avant. Il n'a jamais été gentil, prévenant et tout ce qu'il est aujourd'hui. Il était un monstre et aujourd'hui il est un ours en chocolat que j'ai terriblement envie de goûter...

Mais mon envie est coupé par la peluche qui tombe dans le bac. Nous avons gagné! Incroyable, nous avons gagné.

Je saute au cou de Jérémy avec la peluche que je viens d'attraper.

-Merci. Je n'aurais jamais réussi à l'attraper sans toi.

-Mais si.

Dans ses bras j'ai l'impression de voler, il est plus grand que moi ce qui fait que je ne touche pas le sol.

-Qu'est ce que vous faites?

Je tourne ma tête vers la voix qui nous questionne. Je regarde Laure et desserre mon emprise du cou de Jérémy pour retrouver ma place initiale au sol.

T'aimer ou te détesterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant