Chapitre 6

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Ce matin, je me réveille dans l'une des deux chambres d'amis d'Émilie. Laure dors avec moi, elle a pris toute la place et la couverture cette nuit. J'ai été obligée de la pousser, sinon je serai tombée. Plus jamais je ne dors dans le même lit qu'elle! Quand j'arrive dans le salon, seul Gabriel est levé.

-Bien dormi?

-Non. Ta copine à pris toute la place.

-Ma copine?

-Sérieusement Gabi, tu crois que je vous ai pas vu tous les deux. Hier quand elle a retrouvé la sortie du palais des glaces elle t'à sauté au cou. À chaque fois que vous en avez eu l'occasion, vous vous êtes assis à côté. Tu la regarde avec des yeux de biche. Ça crève les yeux...

Il ne dit rien ce qui prouve que j'ai raison. T'es grillé Gabriel. En même temps, ce n'est pas discret du tout, ça se voit comme le nez au milieu de la figure.

Jérémy rejoint le petit déjeuner en cours de route et Émilie arrive quand je sors de table pour aller à la douche. Quand j'attrape mes vêtements dans la chambre, Laure dors toujours aussi bien. Je me lave en me dépêchant pour laisser la place aux autres. Quand je reviens dans la chambre pour ranger mes vêtements sales, je retrouve Gabriel et Jérémy en train de sauter sur le lit pour essayer de réveiller la marmotte.

-Laissez moi faire. Allez vous préparer, je leur ordonne.

Ils sortent de la chambre, me laissant seule avec mon cauchemar vivant de la nuit.

-Laure, tu te lève où je laisse Émilie conduire ta voiture?

-Ah non. Elle n'y touche pas, je préfère encore me lever.

Et voilà, le tour est joué, pas besoin de sauter à côté d'elle ou de la taper avec des coussins, il faut juste trouver la bonne menace. Et Émilie était l'excuse parfaite, elle a passé son permis deux fois avant de l'avoir et a déjà embouti trois voitures.

Environ une heure après tout ça, nous sommes prêt à partir, Laure nous raccompagne les uns chez les autres et à ma grande surprise, Jérémy descend devant chez moi.

-Pourquoi tu descend ici?

-Ça te dis d'aller au ciné?

-Oui.

Je sors mes clefs de voiture et en route pour le cinéma. En sortant du 4x4, il me prend par la main, je sent des frissons me parcourir tout le corps. Il me prend la main? Je n'arrive pas à y croire. Nous nous sommes embrassés trois fois et maintenant il me tient la main. Est-ce que ça veut dire que nous sommes ensemble? Peut-être bien, si il m'aime c'est ce qu'il doit vouloir.

-Tu veux voir quoi?

-Une comédie.

Il me sourit et prend deux entrées. Il achète aussi des popcorns. J'aurais préféré qu'il n'en prenne pas, j'adore ça, même un peu trop et c'est ça le problème. Je ne veux pas passer pour une goinfre. Je vais devoir me retenir d'en manger pendant tout le film et ça va être dur étant donné que je suis une grande gourmande pour tout ce qui est sucreries et bonbons.

Nous nous installons au milieu de la salle. Le film commence et en quelques minutes, je suis déjà morte de rire. Jérémy me jette une poignée de popcorn au visage comme pour me dire que je le dérange.

-Je n'aime pas quand on joue avec la nourriture, dis-je comme si j'étais sa mère.

Il sourit et recommence. Il n'a pas l'air de me prendre au sérieux.

-Mais arrête!

-Non.

Il se moque de moi? Il me lance encore des popcorn dessus. Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle.

-Mais t'as fini? Est-ce que c'est possible de regarder le film tranquille?

-Non.

Il rit et m'en jette encore une poignée.

-Arrête!

Il me regarde d'un air provoquant, il me défit. Ah, je retrouve son air de gamin, il n'a pas beaucoup grandi mentalement par contre, son mètre soixante quinze me ridiculise moi qui fais dix centimètres de moins que lui, je suis obligée de le regarder de haut et ça lui donne un sentiment de supériorité alors qu'en aucun cas il ne l'est..

-Sinon quoi?

Je lui prend le saut des mains et lui renverse sur la tête. Les quelques personnes qui sont autour de nous rient plus de notre sketch que du film. Jérémy et moi ne pouvons pas non plus nous empêcher de rire.

-T'es dingue.

Je lui souris.

-Oui. Toi aussi.

-Je suis dingue... de toi.

Ça me gêne d'entendre qu'il m'aime. Je ressens un petit truc encore beaucoup trop enfouie pour discerner de quoi il s'agit. Alors, pour toute réponse, je lui souris.

Il m'embrasse et les gens autour de nous applaudissent notre petit spectacle, ce qui me fais rougir, moi qui n'aime pas être au centre de l'attention, j'y suis.

Nous arrivons chez moi. J'entre, suivie de Jérémy.

-Je vais prendre une douche si tu veux quelque chose, tu te sers.

-Ok, il y a un truc que je voudrais.

J'attrape des vêtements dans le placard de ma chambre avant de le rejoindre dans le salon.

-Quoi?

-Que tu ferme la porte de la salle de bain à clef.

Je me rapproche de lui et dépose un baiser sur sa joue.

-Pourquoi?

Je joue l'innocente alors que je connais la réponse.

-Tu sais très bien pourquoi.

J'entre dans la salle de bain que je ferme à clef comme il me l'a demandé.

Après une bonne douche, j'enfile un tee-shirt blanc, un jean et des baskets plutôt que mes chaussons en forme de lapin à fourrure blanche. Pas très sexy j'avoue mais super confortable. Ce soir comme la semaine passée, je mise sur l'esthétique plutôt que sur le confort.

Je sort de la salle de bain et entre dans le salon qui est uniquement éclairé par la lampe de salon. Je m'avance jusqu'au canapé quand j'entends le craquement du parquet derrière moi et quelque chose m'attrape par la taille. Je pousse un cri affolée et vois dans le reflet du miroir qui est à côté de la table que ce n'est que Jérémy qui me fait une mauvaise blague.

-Non mais ça va pas!!!

Je me défais de son étreinte pour le regarder en face ayant encore ce sentiment de peur en moi. J'ai eu une peur bleu. Qu'est ce qui lui prends de me faire ça?

-Tu as vu ta tête? ricane t-il.

-En plus tu te fout de moi!

Il s'arrête enfin de rire ou de se moquer de moi, peu importe je m'en fiche, le résultat est le même

-Oh c'est bon, c'était juste une blague.

-Tu m'as fait peur espèce d'abruti!

-Je ne croyais pas que ça allait te contrarier à ce point.

Il n'imagine pas que j'ai failli faire une crise cardiaque. Pendant une seconde, j'ai crue à un cambriolage ou à un kidnapping. Je sais, je suis parano, mais ça aurait très bien pu être ça. Ça n'arrive pas que dans les films.

-Réfléchit la prochaine fois!

-Tu ne vas pas te mettre en colère.

-Je me met en colère...

Il ne me laisse même pas finir ma phrase, il me saisit par la taille, me plaque contre le mur et m'embrasse pour me faire taire.

T'aimer ou te détesterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant