Chapitre 20 -1/2

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La sonnette retentie et j'ouvre la porte à Laure et Émilie.

-Salut, disent elles en me serrant dans leurs bras.

Je les laisses entrer dans le salon que j'ai rangé à la va vite en apprenant leur arrivée. Ça faisait environ une semaine que le bordel s'était installé, j'étais tellement déprimée que je ne prenais la peine de rien ranger. Je mangeais tous ce qu'il restait dans les placards, je n'avais pas la motivation nécessaire pour faire les courses. Des vêtements mis en boules trainaient aux quatre coins de la pièce. Je n'avais pas mis une machine à laver en route depuis plus de huit jours, maintenant, je suis bien embêtée de les accueillir dans mon pantalon de jogging et mon pull en laine détendu alors qu'il fait vingt-cinq degrés. J'avais gardé mes plus belles tenues pour aller en cours.

-T'as pas l'air en forme, dit Laure.

-Elle est surtout habillée comme un sac à patate, réplique Émilie.

-La machine est en train de tourner, je n'avais plus de pastilles de lessive, mentis-je pour ne pas paraitre dépressive.

Émilie m'observe et roule des yeux, je suis sûre qu'elle ne croit pas un mot de ce que je lui raconte, mais elle ne relève pas.

-Par contre toi, Laure, tu rayonne, je dis pour essayer de ne plus être le sujet de la conversation.

Ses joues déjà rosé par du blush s'empourpre quand je lui fais la réflexion, je suis certaine que Gabriel en est pour quelque chose. Son teint est lumineux, son sourire est permanent, ses cheveux brillants, mais pas autant que ses yeux marrons, qui pétillent autant que les bulles de champagnes. Ça se voit qu'elle est heureuse.

-Oui, j'avais remarqué aussi dans la voiture, qu'elle a quelque chose de différent. Mais elle ne veut rien me dire, j'ai eu beau la questionner, elle est restée muette comme une tombe.

-Je suis persuadée que ça a un rapport avec Gabriel, j'annonce.

Émilie nous dévisage tour à tour pour essayer de comprendre, jusqu'à ce qu'un éclair de lucidité passe dans ses yeux.

-Non? Toi et Gabriel? Tu veux dire que... enfin, vous...

-Oui, moi et Gabriel nous sommes ensembles. Mais comment tu sais ça Kylie?

-Je vous ai vues à l'anniversaire de Émilie et Jérémy.

-Et moi j'ai rien vue, tu aurai peu me le dire quand même! Et toi Laure, tu comptais nous l'annoncer quand? s'énerve Émilie.

Pour une fois, ce n'est pas moi la dernière au courant des relations.

-Je ne sais pas, quand le moment se serait présenté. Vous savez bien que je ne suis pas du genre à crier ça sur tous les toits.

-Oui, et sinon Kylie, ou tu en es avec Jérémy?

Oh non, j'avais réussi à détourner l'attention de moi et voilà qu'elle reviens. Je sens que je vais me prendre des réflexions quand je vais leur dire qu'on ne s'est pas adressés la parole depuis la qualification. Et je suis persuadée qu'elle vont me poser des dizaines de questions auxquelles je n'aurai pas du tout envie de répondre.

-Toujours au même point.

-Même pas un message?

-Rien.

Émilie soupire et fait des petits non avec sa tête en me regardant.

-Vous êtes insupportables tous les deux. Vous vous aimez, ça crève les yeux. Pourquoi vous faites vaux têtes de mules, vous êtes pareils, vous voulez toujours tout prévoir, tout anticiper, tout contrôler. Mais quand il s'agit de la personne que vous aimez, vous êtes des incapables!

-Mais tu crois que c'est facile de revenir après lui avoir dit qu'il m'avait perdu?! Peut-être qu'il ne m'aimes plus?

-Vous me soulez! Tu sais quoi?

Je fais des petits non de la tête et elle continue son récit.

-Je vais l'appeler pour que tu sois sûre de ses sentiments envers toi, après, tu n'auras plus d'excuse pour l'appeler, aller le voir ou je ne sais quoi.

-Non, tu ne vas quand même pas...

Et avant que j'ai le temps de continuer ma phrase, elle appelle Jérémy.

Laure est hilare devant mon visage qui se décompose face à ce moment de ma vie que je ne peux pas contrôler. Quand Émilie à décider quelque chose, il est dur de l'en empêcher, alors, je m'enfonce un peux plus dans le canapé et j'écoute les sonneries du téléphones. Arrivée à la quatrième, je me dis qu'il ne vas pas décrocher, mais quand j'entends sa voix, signe qu'il a décroché, mon cœur augmente ses palpitations déjà trop nombreuses. Pourquoi je stresse autant? Il ne peux pas me voir à travers le téléphone, et si je me tais, il ne m'entendra pas non plus, il ne saura même pas que je suis avec sa sœur.

-Allô, dit-il.

Sa voix est forte à travers le haut parleur, j'ai presque l'impression qu'il est à côté de moi.

-Allô frangin. Quoi de neuf? Je ne te dérange pas?

-Non, je regardais la télé.

-Ah, t'as une petite voix.

-Peut-être.

-C'est Kylie?

Quoi Kylie? Qu'est ce que j'ai encore fais? Il est peut-être enrhumé? Enfin, je n'espère pas que c'est ça. J'aimerai qu'il soit triste autant que je le suis.

-Ouais, elle me manque. J'ai merdé. Si tu savais comme je m'en veux de l'avoir insulté. J'ai été tellement con, je regrette. Il y a une expression qui dit "on ne se rend compte de l'importance d'une personne que lorsqu'on la perd", et c'est maintenant que je l'ai perdu, que je m'aperçois de l'importance qu'elle avait pour moi.

-C'est pas en baissant les bras que tu vas la reconquérir.

-Mais elle m'a dis que je l'ai perdu.

J'en étais sûre, c'est pour ça qu'il ne m'appelle pas, il m'a écouté quand je lui ai dis cette putain de phrase.

-Et est-ce que c'est ce que tu veux?

Qu'il dise non, il faut qu'il désapprouve. Je l'aime tellement, je n'accepterais pas de le perdre.

-Non, mais qu'est-ce que je peux y faire?

-Bats toi pour elle, montre lui ce que tu ressens.

-T'as raison, je vais me battre pour elle. Je vais la voir, maintenant, faut que je te laisses!

Et il raccroche. J'ai la gorge serrée, les larmes aux coins des yeux et l'estomac nouée. Je suis en vrac, autant soulagé que déboussolée, comment j'ai fais pour douter de ses sentiments? Il à toujours été parfait avec moi, ou presque. Mais une chose qu'il m'a toujours dit, c'est qu'il m'aime et je n'aurai pas due en douter une seconde.

-Waou, Kylie. Il tient vraiment à toi, dit Laure elle aussi sous le choque.

-Bon, on te laisse, il arrive. Habille toi mieux que ça et n'oublie pas de me remercier quand vous serez rabibochés.

-Mets quelque chose de sexy, ajoute Laure en riant.

-Ah, dit Émilie avec dégout, elle fait ce qu'elle veut, mais moi, je ne veux rien savoir. C'est mon frère quand même.

Je souris devant sa grimace et je les saluts en leur promettant de ne pas tout gâcher une nouvelle fois.

T'aimer ou te détesterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant