T'aimer ou te détester

Chapitre 27

Je m'en veux, je me sens tellement coupable. Est-ce que je dois lui dire? Est-ce que je dois passer ce moment sous silence? Et si je lui dis, comment va t-il réagir? Tout serait plus simple si Alessandro n'avait rien tenté. Mais, maintenant je dois assumer d'avoir répondu à son baiser plutôt que de l'avoir repoussé immédiatement comme j'aurais due le faire. Je ne serais pas en train de tourner en rond dans mon salon en me demandant si je dois avouer ou non. Qu'est-ce qui serait le mieux? Ne rien lui dire, mais si il le découvre, ce sera encore pire.

Mon téléphone sonne et le prénom de Jérémy s'affiche sur l'écran. Je décroche l'appel vidéo toujours aussi indécise et anxieuse. Je n'ai toujours pas pris de décision même si l'honnêteté serait la meilleure.

-Allô?

-Allô? Ça va? T'es toute pâle.

Si maintenant ça se voit sur ma tête, je suis dans le pétrin. Je connais Jérémy et je sais qu'il serait capable de prendre l'avion uniquement pour venir refaire le portrait d'Alessandro. Il n'est pas du genre bagarreur, mais son tempérament jaloux l'aide à l'être. J'ai mis les choses au clair avec Alessandro, du moins, j'ai essayée.

-Oui oui, je vais bien ne t'inquiètes pas.

-Qu'est-ce que t'as fait aujourd'hui.

-Rien d'intéressant. Je me suis préparée, j'ai été en cours, j'ai déjeuner avec Giovanni ensuite re en cours, je suis rentrée et j'ai rattrapé sur les cours de Giovanni.

Et voilà, je me défile, je ne lui dis rien. C'était l'occasion de lui avouer mais je ne l'ai pas fais, en même temps, à travers le téléphone, ce n'est pas terrible. Non?

-Je croyais que tu avais déjà rattrapé.

-Samedi, j'ai rattrapée sur Séréna et ce n'était pas la même chose. Sinon ta journée?

Je change de sujet, je n'aime pas que la discussion soit centrée sur moi surtout maintenant.

-Entrainement, manger, entrainement, ça change pas.

Tous les jours, nous faisons la même chose que la veille. J'ai l'impression que ma vie est une succession d'étapes déjà accomplies. J'ai toujours cette impression de déjà vue. C'est tout le temps le même rituel qui revient, se lever, se réparer, aller en cours, manger avec Giovanni, retourner en cours, faire ses devoirs, manger et se coucher. Pour tout recommencer le lendemain.

-Tu me manques, dis-je en culpabilisant.

C'est lui que j'aurais due embrasser, pas un autre. Ce n'est cert, pas moi qui ai commencé, mais j'ai répondue à son baiser et ça fait de moi une coupable. Et j'en ai pleinement conscience. C'est peut-être pour ça que je ne veux pas lui dire, parce que j'ai peur de sa réaction. Et si il me quitte? Non, il ne ferait pas ça. Si? Je ne l'ai pas vraiment trompé. Est-ce que embrasser c'est tromper? Et voilà, je recommence à me prendre la tête comme si ça ne faisait pas déjà plus d'une heure que je me prends le choux à propos de ça.

-Toi aussi tu me manques.

J'entends une voix masculine qui interpelle Jérémy.

-Je dois y aller, Pasqual m'appelle. A demain, je t'aime.

-Moi aussi je t'aime.

Je raccroche l'appel vidéo après lui avoir envoyé un bisou avec la main.

Je n'arrive pas à y croire, je ne lui ai rien dis. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que ça va mal tourner. Il faudra bien que je lui dise à un moment ou à un autre. En attendent, je vais me coucher.