Chapitre 2

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Après le repas, Jérémy à payé l'addition, pour une fois qu'il sort son porte-monnaie, je ne vais pas me plaindre.

Puis, il a décidé de nous raccompagner.
Au début, je ne voulais pas et il à finit par me convaincre.
J'avoue que je n'aurais pas étée sereine, toute seule, dans le noir, à pied, à vingt-trois heures trente. Ça me rassure qu'il me raccompagne, mais je ne lui avouerais pas, sinon mon égaux en prendrait un sacré coup.

Depuis que nous avons ramenés Émilie, nous n'avons pas prononcé un mot. Peut-être, que c'est mieux de rester silencieux. Nous ne nous sommes jamais parlés seul à seul après le bal de fin d'année, sauf par message, pour faire un contrat de silence comme il l'appelle mais jamais nous ne sommes restés seuls en chair et en os, jusqu'à maintenant.

Depuis le bal, nous sommes de vrais amis et j'ai appris par Émilie qu'il a quitté Chloé la semaine dernière.

J'ouvre la porte, de mon appartement, avec un léger grincement.

-Tu veux entrer?

-Non.

Il se retourne et commence à partir.

-Tu en es sûr?

-Oui

-J'ai une chambre d'amis si tu veux? Il est tard, tu devrais rester.

-Ok.

Il entre et je le suis en planquant mes chausson en fausse fourrure blanche avec des oreilles de lapin derrière le meuble de l'entrée.

-C'est pas trop mal pour un appartement, dit-il d'un air narquois.

Il commence déjà à m'agacer, maintenant nous nous chamaillons en rigolant, pour jouer, comme des amis, plus comme des ennemis.
Il me taquine parce que lui, il habite dans une grande maison héritée de ses grands-parents paternels.

-Je peux utiliser ta salle de bain?

-Vas-y, mais n'y passe pas trois heures.

-Deux devraient suffirent, dit-il en rigolant.

Je lui lance un regard noir pour le dissuader d'y passer autant de temps.

Je lui dis ça car je fais super gaffe à ma consommation d'eau à cause du petit budget que mes parents me donnent tous les mois.
J'ai réussi à obtenir une bourse qui paye mes études d'architecte d'intérieur, donc, mes parents m'aident pour le loyer, les courses, l'électricité...
Et je n'ai pas envie que Jérémy fasse exploser la facture que j'ai déjà du mal à payer.

Ça fait plus de cinq minutes qu'il est enfermé dans la salle de bain et je commence à m'ennuyer.

Je cherche, en vain, une émission de télé, intéressante.

-Qu'est-ce que tu regardes?

-Rien, je zappe.

Il s'assoit à côté de moi, sur le canapé gris qui trône au milieu du salon et pose ses pieds sur la table basse style industrielle.

Je déteste que quelqu'un mette ses pieds sur une table quelconque, je trouve ça sale.
C'est comme ceux qui rentrent dans la maison sans enlever leurs chaussures, après il faut tout nettoyer pour enlever les bactéries et les saletés.
Je sais, je suis maniaque, mais c'est un défaut comme une qualité.

-Vire tes pieds crasseux de là!

Il retire immédiatement ses pieds ce qui me fait rire, visiblement, il a été surpris.

-Tu veux boire quelque chose?

-Oui, je veux bien un mojito.

-Ok, je vais m'en faire un aussi.

Boire détendra peut-être l'atmosphère un peu tendu.

Je fonce à la cuisine où je prépare les cocktails.

-Tu veux regarder un film?

-Oui, tu as quoi?

-Cherche dans le meuble télé.

Je lui indique l'endroit du doigt.
Il se lève et fouille parmi les DVD.

Il se retourne dans ma direction, un film à la main.

-Tu veux voir ça?

-Les bronzés font du ski? Ah, non. C'est ma mère qui l'a oublié.

Moi, je n'aime pas ce film contrairement a ma famille et mes amis. Laure est la seule à ne pas aimer ce film, comme moi.

Il en cherche un nouveau.

-Et celui-ci?

-Le Grand Bleu? Tu sais l'heure qu'il est?

D'après mes souvenirs, ce film dur plus de deux heures.

-Oui, dit-il en regardant la pendule.

-Bon, ok. Heureusement que c'est les vacances.

Il enfonce le DVD dans le lecteur et je me rassois sur le canapé, les verres à la main.

Il s'assoit à côté de moi et me prend un verre des mains. J'éteins le lustre et j'allume la lampe de salon.

-Hum... C'est super bon, je savais pas que tu étais barman!

Toujours avec son humour à la con, j'ai l'impression de regarder un film avec mon père.

-Ha, ha, ha... Très drôle...

Il sourit et je fais de même.

-Pour une fois que j'arrive à te faire rire.

-Ne t'emballe pas, c'était ironique!

-Ouais, c'est ça.

Je lui tire la langue comme quand nous étions petits et je lance le film que nous regardons en silence jusqu'à une scène de baiser entre Jacques et Johana.

Jérémy me regarde et pose sa main sur la mienne. Je devrais la retirer, mais je ne le fais pas. Je devrais me sentir mal, ou avoir la nausée mais au lieu de ça j'aime la chaleur de sa main sur la mienne. J'aime ce contact, ce courant électrique qui m'habite. Mes yeux font l'aller-retour entre sa main et son regard. Et plus je l'observe, plus je perds le contrôle.

Je sais que c'est mal, mais tout l'alcool que j'ai bu m'empêche de réfléchir clairement, je ne sais même plus si je suis à mon troisième ou quatrième verre.

Il me surprend à le regarder. Je ne sais plus où me mettre et je rougis. Il se rapproche de plus en plus de moi, amenuisant petit à petit l'espace qu'il reste entre nous. Nous ne sommes qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Il plonge ses yeux bleus dans les miens et mon pou s'accélère. Je ferme les yeux et il m'embrasse d'abord en un simple bisou, puis ses lèvres s'entrouvrent et sa langue se fraye un chemin pour trouver la mienne. Nos salives se mêlent, ses mains s'égarent dans mes cheveux tous comme les miennes qui les tires doucement. Je ne sais pas jusqu'où il serait capable d'aller mais moi, j'irai jusqu'au bout.

T'aimer ou te détesterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant