Chapitre 14 -1/2

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La lumière, non pas du jour, mais d'une ampoule me tire d'un sommeil profond. Tout de suite, je déteste l'inventeur de la lumière artificielle. La main de Jérémy me caresse la joue, il me dit de me lever et je râle encore.

-Laisse moi dormir, je suis fatiguée, je dis en baillant.

-Non, lève toi. On part dans cinq minutes.

Je suis encore endormie et même si j'ai envie de partir en week-end, je ne veux pas bouger.
J'ai besoin de neuve heures de sommeil sinon, je suis insupportable.

Il soulève la couette pour me donner froid et me faire lever. Il ne veut pas m'écouter, tant pis pour lui, c'est à ses risques et périls. Ce sera de sa faute si je suis chiante.
Je m'assoie dans le lit en baillant. Il n'a pas intérêt à me faire une seule réflexion sinon mes yeux lanceront des missiles sur lui et il ne pourra pas s'en sortir indemne.

-Tu veux bien me passer la robe qui est sur le divan?

Il se lève et me l'apporte.

-Tiens.

-Merci.

Il ferme les yeux et se tourne dès que j'enlève mon... enfin, son tee-shirt qui me sert de pyjama.

-Tu aurais dû me dire de sortir.

Pourquoi? Il peut très bien me voir en soutien gorge. A moins que de voir des sous-vêtements sur moi ne le gène.

-Ça fait comme si j'étais en maillot de bain, je ne vois pas le problème.

-Sauf que quand tu es en maillot de bain, tu as un haut.

Quoi! Je suis seins nus?!
Oh non quelle cruche!
Pourtant, j'étais sur d'avoir un soutien gorge.

J'enfile ma robe pour me couvrir et maintenant je suis atrocement gênée. Je me sens devenir rouge comme une pivoine. Je suis sure que je vais en entendre parler pendant longtemps, malheureusement.

-Bon, c'est pas grave, on en reparle plus. Ok?

-Ok, dit-il d'un air décontracté.

Ça n'a pas l'air de le déranger de m'avoir vu si peu vêtu. En même temps c'est un mec et même avec la meilleure volonté du monde, je suis certaine qu'il veut que notre relation aille plus loin que s'embrasser ou dormir dans le même lit.

Malgré ce moment de gêne, surtout pour moi, je suis fatiguée et je n'ai pas la force de traverser le palier, de descendre les escaliers, de parcourir le couloir et le salon pour arriver au jardin et monter dans la voiture.

Je me rallonge sous les draps avec une motivation proche de zéro. Je veux aller en week-end avec lui mais j'ai tout autant envie de dormir.

-Qu'est-ce que tu fais? On doit y aller. Mets tes chaussures et on y va.

-J'ai sommeil.

Il enlève la couette que j'avais remise sur moi et je râle pour la énième fois depuis mon réveil, il me met mes chaussures et me porte jusqu'à la voiture. Il ne me porte pas comme les princesse dans les films, au contraire, il me porte du mieux qu'il peut, comme un sac à patate. Mais je suis trop fatigué pour lui faire la réflexion, alors je le laisse faire, c'est déjà sympa de marcher à ma place.

-T'es trop mignon, dis-je en m'affalant dans le siège sur lequel il vient de m'asseoir.

Il attache ma ceinture, comme si j'étais incapable de le faire et je l'embrasse sur la joue pour le remercier de s'occuper de moi. Il range nos sacs dans le coffre et démarre la voiture, très vite, je m'endors. Je suis vraiment exténuée et je vais profiter de ce voyage pour dormir. Je ne suis pas une bonne copilote, mais ça, il doit déjà le savoir.


Le bruit d'une tronçonneuse me réveille en sursaut. Je reprends mes esprits et remarque que c'est un bûcheron qui coupe un arbre tombé sur la route, pour le déplacer plus facilement. Pendant quelques secondes j'ai crue au clown tueur, il faut vraiment que j'arrête ma paranoïa.

Nous sommes à l'arrêt et Jérémy râle, il doit penser que je dors encore, j'ai dû roupiller pendant de nombreuses heures.
Je regarde l'heure sur le tableau de bord, il est déjà dix heure et nous ne sommes toujours pas arrivés.

-Ça fait combien de temps qu'on est à l'arrêt?

Jérémy se retourne vers moi les yeux cernés.

-Ah, tu es réveillée. Ça fait vingt minutes et ça commence à m'agacer, on devrait déjà être arrivés.

Ses mains sont serrées sur le volant et je le sent vraiment tendu.

-On va trouver quelque chose pour faire passer le temps.

-Quoi? me demande t-il avec un sourcil levé.

Je sais ce qu'il a en-tête et que mes idées de petite-fille sage ne lui plairont pas.

-On va trouver quelque chose.

-Moi j'ai une idée, souffle t-il en se rapprochant de moi pour m'embrasser.

Le bruit de la Tronçonneuse nous interrompt, je sursaute et Jérémy se rassoit correctement sur son siège.

Les bûcherons coupent un dernier morceau de bois et libèrent la route.

-Tu es douée pour faire passer le temps.

Je lui souris.

-Et il y a plein d'autres choses sur moi que tu ignores encore.

Cette phrase comporte un sous-entendu inintentionnel. Maintenant c'est trop tard pour réfléchir à ce que j'ai dis. Et je sais dans quel sens il va le prendre, le mauvais bien sûr.

-Je compte bien découvrir chacune d'entre elles.

Lui aussi répond par une phrase à doubles sens et maintenant c'est moi qui est perdu. Je me demande de quoi on parle parce que moi et mon esprit mal placé ne voyons qu'un coté de la phrase. Mes mauvaises pensés effaces complètement celle de la petite fille sage que j'étais il y a quelques minutes.

La voiture redémarre et nous arrivons quelques minutes plus tard dans un grand domaine qui compte une dizaine de maisons perchées dans les arbres au milieu d'une grande forêt.

Les propriétaires nous accueillent avec le sourire et nous font visiter le domaine qui compte de nombreuses activités.

Ensuite, nous récupérons les clefs de notre logement provisoire.
Je gravis les escaliers qui mènent à la terrasse de la maison.
J'ouvre la porte et je commence à visiter. Le salon, salle à manger et cuisine est très agréable, c'est un mélange de nature et de moderne.
Il y a beaucoup de bois clair et de blanc, c'est très cosy. La chambre est dans les mêmes tons, elle est spacieuse. La salle de bain est blanche et moderne, c'est très propre et il y a de nombreux placards.

Jérémy entre quelques minutes plus tard, chargé d'un tas de bagages. Il est essoufflé et il s'affale sur une chaise de la cuisine. Je lui sert un verre d'eau après avoir fouillé dans les placards pour trouver un verre.

-Ça va?

-Oui.

-Pour un nageur professionnel, tu n'as pas beaucoup d'endurance.

-Si tu avais pris ta valise, je serais moins fatigué.

Heureusement qu'il a porté ma valise, elle doit faire dix kilos, et porter ça dans les escaliers, je ne sais pas si j'en aurai été capable.

Nous nous installons et je prépare un repas avec quelques-uns des ingrédients du réfrigérateur. Nous mangeons et je range les assiettes dans le lave-vaisselle. Nous sortons pour aller nous promener.

-Viens, j'ai une surprise pour toi.

-C'est quoi? je l'interroge trop curieuse pour attendre.

-Suis moi.

Nous marchons quelques minutes et arrivons devant un stand de tir à l'arc. Je suis aux anges, j'ai toujours adoré ce genre d'activités. Quand j'étais petite, mon oncle tenait une base de loisirs et j'y passais tous mes samedis et mes mercredis après-midi. C'est vraiment quelque chose que je maîtrise, je ne vois pas comment il aurait pu me faire plus plaisir, enfin si, mais c'est génial.

T'aimer ou te détesterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant