Chapitre 23 -2/2

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Nos arrivons chez moi et je troque mon jean ainsi que mon tee-shirt contre une robe que je garde pour les occasions. C'est une robe bustier blanche, moulante jusqu'à la taille et qui devient ensuite plus large jusqu'aux genoux ou elle s'arrête. Vue la manière dont Jérémy est habillé, je suis sûre que nous allons dans un endroit chic alors, je ne veut pas faire tâche à côté de lui. Je me boucle les cheveux et quand je sors de la salle de bain, Jérémy ouvre de grands yeux.

-Tu es magnifique, avoue t-il en me regardant des pieds à la tête.

-Merci, je répond en attrapant une pochette qui me servira de sac à main.

Nous sortons de l'appartement et il me bande les yeux. Je me demande ou il m'emmène. Tout le trajet je ne vois rien et je ne cesse de lui poser la même question toutes les cinq minutes. J'ai l'impression d'être encore une petite fille qui repose les même questions sans arrêt. Mais je ne peux pas m'en empêcher, je suis trop curieuse.

-Ou tu m'emmènes? je demande pour la énième fois.

-Tu verras quand on sera arrivés.

-Et, quand est-ce qu'on arrive?

-T'en as pas marre de me poser les mêmes questions toutes les deux secondes?

Oui, j'en ai marre de me répéter, mais je me dis que je l'aurai peut-être à l'usure. J'ai tellement envie de savoir que j'en deviens chiante et ça s'entend dans le ton de sa voix que je le saoul.

-Non. Alors?

-Dans deux minutes.

Et j'attends patiemment pour ne pas l'énerver. C'est notre dernière soirée ensemble et je n'ai pas envie que ça parte en cacahuète à cause de moi.

Quand le bruit du moteur s'arrête, signe que nous sommes arrivés, je pousse un soupire de soulagement. Enfin, ce n'est pas trop tôt. Si j'avais pue regarder le paysage, ça aurait été moins long, mais plonger dans le noir complet, le trajet m'a parue interminable. Je vais enfin pouvoir découvrir ou nous sommes. Mais il faudrait déjà que Jérémy se décide à me retirer ce bandeau qui me donne mal à la tête tellement il l'a serré.

-Tu est prêtes?

-Oui, je dis pressée de retrouver la vue.

Il enlève mon bandeau et je découvre un restaurant en bord de mer dans lequel je n'ai jamais été. La devanture est magnifique. Je n'imagine même pas le prix d'un morceau de pain dans ce genre d'endroit. C'est un lux absolue, à l'intérieur, des lustres en verres sont accrochés au dessus de chaque table. J'ai l'impression d'être dans un rêve ou dans l'un de ses films ou un milliardaire emmène sa belle dans un endroit comme celui-ci pour la charmer. Si c'est ce que Jérémy à voulu faire, c'est réussi. Je me fiche de son argent, mais son initiative est incroyable.

Un serveur nous guide jusqu'à une table sur une terrasse qui longe la plage. L'endroit est merveilleux. Je ne sais pas quoi dire tant je suis ébahi.

-Alors? Ça te plait princesse?

-Oui, c'est magnifique. Mais ne m'appelle pas princesse, sinon, je vais vraiment avoir l'impression d'en être une.

-D'accord mademoiselle Grazianni.

Je n'aime pas me faire appeler par mon nom de famille et il le sait très bien alors, je ne relève pas. Rien ne pourra me gâcher ce moment, même pas lui.

Le repas se passe comme dans un compte de fée, j'ai l'impression de rêver. À un moment, je me pince la cuisse sous la table pour être sûre que ce moment est réel. Et il l'est, c'est vraiment fou.

Puis, il me ramène chez lui.

Quand j'entre dans le salon, je découvre une trainée de pétales de roses qui conduit dans le couloir. Je suis les morceaux de fleur jusqu'à la chambre de Jérémy. Je pousse la porte et j'y trouve des pétales de roses rouges et blanches un peu partout sur le sol et le lit. Jérémy arrive derrière moi avec une bouteille de champagne et deux flutes.

-Ça te plait? me chuchote t-il à l'oreille.

-Oui, c'est très beau.

Je laisse un petit peu de temps avant de continuer.

-T'es dingue de faire tout ça.

-T'en vaut la peine.

Je souris avant qu'il ne me serre dans ses bras. Il m'embrasse amoureusement et je sais que la soirée est loin d'être terminée.


Depuis que je me suis réveillée, je suis revenue à la réalité. Le rêve d'hier soir prend fin et c'est dure de se préparer pour partir, car je sais que je ne vais pas revenir ici avant un bon bout de temps. Jérémy a mis ses valises dans le coffre et nous sommes partis en direction de l'aéroport et au fur et à mesure que les kilomètres restants se réduisaient, la boule que j'avais au ventre grandissait et elle grandit toujours. Nous sommes maintenant dans le hall, dans quelques minutes, il devra partir et je ne sais pas si je saurais retenir mes larmes qui commencent déjà à monter.

Il récupère son billet d'avion au près de son coach qui je l'espère prendra soin de lui pendant les semaines a venir. Et le moment que je redoute tant est là. C'est le moment de se dire au revoir.

Et comme je le redoutais, mes larmes surgissent sans prévenir, et je ne fais rien pour les retenir, je veux qu'il voit à quel point je suis triste de devoir être séparée de lui.

-Ne pleure pas. Si tu pleures, je ne voudrais pas partir, soupire t-il en essuyant quelques larmes sur ma joue.

-Alors, ne pars pas! je m'écris sans réfléchir.

Il me dévisage un moment essayant de comprendre cette suggestion que j'aurais mieux fait de garder pour moi avant de répondre.

-Je reste.

-Non! dis-je pour essayer de me rattraper. Tu es censé me dire que tu dois partir parce que c'est ton rêve! C'est une opportunité unique qui ne se présente qu'une fois dans une vie. Tu ne peut pas renoncer. Tu dois y aller.

J'espère ne pas l'avoir fait changer d'avis en parlant avec mon cœur plutôt qu'avec ma tête.

-Tu vas me manquer, dit-il en réalisant que maintenant il est trop tard pour renoncer.

-Toi aussi tu me manqueras. Mais on pourra s'appeler et plus d'une fois par jours si il le faut.

-Ne m'oublie pas. Promets moi que si quelqu'un te fait des avances, tu refuseras.

-Je ne veux personne d'autre que toi, dis-je pour essayer de le rassurer. Appelle moi dès que tu es arrivé.

-Promis.

Il m'embrasse passionnément avant que l'embarquement ne soit annoncer.

-Je t'aime.

-Je t'aime, répond t-il avant de se retourner pour partir.

Et je le regarde partir, se retourner de temps à autre pour me jeter quelques regards. Il s'arrête pour me regarder, ce moment semble durée une éternité. Malgré les dizaines de personnes qui passent entre nous, nos regards ne se quittent pas. Et c'est seulement quand son coach l'appelle qu'il se retourne vers l'embarquement.

C'est comme ça qu'il s'en va.
Me laissant seule, en larmes dans l'aéroport.

T'aimer ou te détesterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant