Chapitre 24

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J'ai passé mon samedi après-midi à rattraper les cours que j'ai manquée cette semaine. J'ai réussi à ne pas penser à son départ pendant quelques heures ce qui a permis à mes yeux de se reposer. Je sais que pleurer ne le fera pas revenir, mais ça me soulage.
J'ai regardé les épisodes de Beverly hills 90210 que j'avais enregistrée.
Et me voilà assise en tailleur sur le canapé, devant mon téléphone posé sur la table basse à attendre un appel de Jérémy ou un message m'assurant qu'il est bien arrivé. Ça fait des heures qu'il devrait être arrivé à Paris, mais il ne m'a pas donné un signe de vie. Alors, je m'inquiète, je m'imagine les pires scénarios. Il pourrait avoir eu un accident, l'avion aurait pu se crasher. La voiture qu'il doit prendre à son arrivée à peut-être eu un accident.

Si, par chance, il n'a rien. Je promets de lui passer un savon. Il va regretter de m'avoir oublié.

Plus les minutes passent, plus je suis anxieuse. Pourquoi est-ce qu'il ne m'appelle pas? Peut-être qu'il a oublié. Dans ce cas, c'est moi qui vais l'appeler et il à intérêt à décrocher.
J'attends une, deux, trois, quatre, cinq sonneries avant de tomber sur son répondeur. Je ne laisse pas de message, je préfère lui dire en face, à travers le téléphone ce ne sera pas vraiment un face-à-face mais ce sera déjà une meilleure confrontation.

Il m'énerve! Je lui demande de me prévenir quand il est arrivé mais il ne le fait pas.

J'attends, je n'ai que ça à faire. Il va bien finir par m'appeler. Non?

Je range quelques vêtements dans ma commode quand mon téléphone sonne enfin. Je me précipite vers lui et je chute en me prenant les pieds dans le tapis. J'attrape mon téléphone après avoir insulté le tapis. Je sais que ça ne sert à rien, mais ça soulage.

J'attrape mon téléphone à temps et je décroche l'appel vidéo avant qu'il ne soit trop tard.

-Allô.

Je pousse un soupir, d'une part parce que j'ai mal à la jambe et que j'en ai marre de tomber et d'une autre part, parce qu'il va bien et que maintenant que je sais ça, je vais pouvoir lui crier dessus.

-Allô, Kylie.

-Enfin, j'ai de tes nouvelles! Ça fait des heures que tu dois être arrivé et c'est maintenant que tu me téléphone?! Il faut quoi pour aller à Paris? Quatre heures, même pas. Je me suis fait un sang d'encre! J'ai imaginé le pire. Tu m'avais dit que tu me préviendrais quand tu serais arrivé.

-Je te le dis, je suis bien arrivé.

C'est vrai que plus de six heures après l'heure d'arrivée et cinq minutes au téléphone, ça sert de me dire qu'il est arrivé. J'ai beau l'aimer de tout mon cœur, je déteste ce côté de sa personnalité. Il précise des choses évidentes, ça n'a aucun intérêt.

-Tu as des heures de retard! Imagine l'état dans lequel j'étais?!

-Je vais bien. Calme toi.

Se calmer, c'est plus facile à dire qu'à faire. Ce n'est pas lui qui s'est posé des centaines de questions. Qui a imaginé les pires scénarios, qui a pleuré en pensant qu'il lui était arrivé quelque chose. Ce n'est pas lui qui avait la mauvaise place dans cette histoire, c'est moi. Alors, peut-être que je m'inquiète pour un rien, que je me fais des films, que je suis trop émotive, mais ça prouve que j'ai un cœur. Et, j'ai besoin de ses explications pour me calmer. Ou et avec qui il était? Parce qu'il n'y a pas que l'accident, il aurait pu être en train de me tromper, même si je trouve cette hypothèse absolument absurde après la soirée que l'on a passé hier, ça aurait peu arriver. J'ai confiance en lui, mais d'habitude, il est plus près de moi, et j'ai l'impression d'avoir la situation en main. Aujourd'hui, il est à des centaines de kilomètres de moi et j'ai peur. Ça ne fait que quelques heures qu'il est parti et je m'imagine déjà qu'il me trompe. Qu'est-ce qui ne va pas chez moi? Je l'aime et il m'aime aussi, tout va bien, pas besoin de douter.

-J'espère que tu as une bonne excuse.

-Mon coach m'a emmené dans un resto, on a fini de manger vers quatorze heure, ensuite il m'a fait découvrir la piscine olympique et on est revenu à l'hôtel. J'ai à peine eu le temps de défaire mes valises qu'il m'appelait déjà pour prendre un verre avec le directeur de je ne sais trop quoi.

Qu'est-ce qu'il raconte? Il ne boit pas, ça fait parti de son régime de sportif. Ce n'est pas son coach qui va lui faire enfreindre ses habitudes alimentaires puisque c'est lui qui les a instaurés. J'espère qu'il n'est pas en train de s'inventer des excuses pour me mentir. Je sais, je sui parano, mais je ne peux pas m'en empêcher, c'est plus fort que moi. Je suis sortie avec un homme en qui j'avais pleinement confiance et il m'a trompé, c'est peut-être ça qui a renforcé mes habitudes de ne pas vouloir se mêler des histoires des autres, de ne pas faire confiance facilement. Et c'est depuis cet homme qui m'a trahis, que je suis parano. C'était il y a presque deux ans maintenant, mais je n'ai pas oublié sa trahison. Je sais que tous les hommes ne sont pas comme lui, mais je me méfie. Il y a un dicton qui dit que la seule personne en qui on peut réellement avoir confiance est soi même et j'y crois. J'ai confiance en Émilie, Laure, Julie, Gabriel et Jérémy, mais c'est dure de me confier à eux. Je pense que ma timidité en est aussi pour quelque chose.

-Je croyais que tu ne buvais pas, dis-je pour le contredire et savoir si il dit la vérité.

-J'ai pris un jus d'orange et ensuite on a mangé. Je suis tout juste rentré, je sors de la douche.

C'est une excuse valable et qui me semble totalement réelle. Mais ça ne justifie pas qu'il ne m'ai pas envoyé de message. Ce n'est pas compliqué d'écrire ces quatre mots: je suis bien arrivé et d'appuyer sur la touche envoyer.

-Ne me dit pas que tu n'as pas eu le temps de m'envoyer un pauvre petit SMS. Ça prend trente secondes. Je pense que tu aurais peu prendre ce temps.

-Désolé, je te promets de te tenir au courant dès mon arrivée, la prochaine fois.

-Ok.

Maintenant qu'il me dit ça, j'espère qu'il tiendra sa parole.

-Sinon, ta journée?

-Nul. J'ai rattrapé mes cours, regardé la télé et fais du rangement.

Il vaut mieux omettre les moments ou j'ai pleuré à ne plus le pouvoir.

-Il est tard, je ferai bien d'aller dormir pour être en forme pour demain. Pasqual veut me faire visiter Paris.

Pasqual, c'est son coach, des fois, il l'appelle par son prénom. Ça fait des années qu'ils se connaissent, c'est comme un grand frère pour Jérémy.

-Tu m'enverras des photos, et tu m'appelles quand tu rentres. Bonne nuit, à demain mon cœur. Je t'aime.

-Moi aussi je t'aime, à demain mon cœur.

Il raccroche sur ces mots et je m'en vais me coucher. La fin de mon rangement attendra demain.

T'aimer ou te détesterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant