Chapitre 37 -2/2

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-Mais qu'est-ce qui se passe ici? demande Jérémy. Je pars cinq minutes à la cave et quand je reviens, j'entends des pleures alors qu'à mon départ c'était à la limite de la troisième guerre mondiale.

-On s'est expliqué et on a parlé de Domenicu, je lui dis.

Ma mère se décolle de moi et sèche ses larmes avec un mouchoir en tissu blanc et brodé sorti de la poche de son jean. Elle se rapproche de Jérémy bien plus près qu'il ne le faudrait et le pointe du doigt en le regardant droit dans les yeux.

-Regarde moi bien mon petit bonhomme, tu n'as pas intérêt à faire souffrir ma fille, dit-elle d'un ton des plus menaçant. Compris?

-Euh, oui oui.

-J'espère pour toi.

Elle le fixe encore quelques secondes avant de se réasseoir à table.

Un vent glacial tourbillonne encore quelques secondes dans la maison. Si avec ça Jérémy ne comprends pas, je ne vois pas ce que ma mère pourrait faire de plus. Je ne sais même pas pourquoi elle a pris cette initiative. Je dis souvent qu'elle a été une mauvaise mère, elle se rattrape aujourd'hui. C'est peut-être sa manière à elle de me protéger. Mais, je crois qu'avec Jérémy il n'y a pas de risques et si il y en avais ils se sont tous volatilisés après cette mise en garde inattendue.

Nous entendons la sonnette et comme précédemment, je vais ouvrir la porte. Je fais la bise à Léria qui salut ensuite Jérémy et ma mère qui s'est relevé de sa chaise. J'embrasse ensuite mon père avant de le serrer dans mes bras.

-Comment ça va toi?

-Très bien. Vas-y entre.

Je referme la porte et quand je me retourne, je vois mon père qui regarde mon copain de travers.

-Jérémy je présume.

-Oui, c'est bien moi. Bonjour; Pasquale si je me souviens bien?

-Oui, vous avez une bonne mémoire.

J'espère que mon père ne va pas trop jouer les protecteurs, ma mère rempli déjà très bien ce rôle. En tout cas, je suis sûre que Léria sera celle qui s'entendra le plus vite avec Jérémy comme elle ne sait rien de ce qui s'est passé quand nous étions petit.

-Bon, installez vous, je vais chercher l'entrée.

-Non Kylie, installe toi avec eux, je m'en occupe.

Et voilà ce que je redoutais, il fuit. Là, c'était l'occasion qu'il parle seul avec eux, mais en même temps le jeter dans l'arène comme ça, sans aucune aide de ma part c'est vrai que c'est lâche et puis, au passage, il passe pour un gentleman aux yeux de mes parents. Il vont dire qu'il ne prend pas sa copine pour une boniche, parce que c'est lui qui fait le service.

-Alors Kylie, comment ça se passe avec Jérémy, demande Léria.

Heureusement, elle commence par une question qui n'est pas trop dérangeante.

-Bien, c'est comme dans tous les couples, il y a des hauts et des bas, mais...

-Comment ça des hauts et des bas? renchérit mon père.

Bien entendue, il voit le mal partout. Et surtout là ou il n'est pas.

-Des fois, nous sommes en désaccord, nous nous disputons et nous faisons la gueule pendant des jours, mais après nous nous manquons trop alors, chacun accepte les excuses de l'autre et ça redevient merveilleux.

-Est-ce que tu es sure qu'il a vraiment changé? continue t-il.

-Oui, il est différent maintenant. Il était insupportable avec moi parce qu'il m'aimait. Et quand j'y repense, je me demande pourquoi je ne m'en suis pas doutée. Il est vraiment adorable, il prend soin de moi alors ça ne sert à rien de vous inquiéter.

-On verra.

Je ne sais pas pourquoi, je sens que ce repas va être long et stressant. J'ai envie que ma famille apprécie mon copain mais pour l'instant ils sont bloqués dans le passé. Je me revois encore en train de me plaindre à mes parents parce qu'il m'avait coupé une mèche de cheveux. À l'époque, je me disais que c'était de la méchanceté gratuite, mais aujourd'hui je me demande si ce n'était pas pour avoir un peu de moi avec lui. C'est vrai qu'en y repensent ça devient plus logique. En fait, il a seulement changé sa façon d'agir, il est toujours le même.

Jérémy pose les entrées devant chacun.

-Kylie, j'ai quelque chose à te dire.

-Excusez moi, nous revenons.

Je me lève et je suis Jérémy jusque dans la chambre d'ami la plus proche. Il ferme la porte derrière nous et je m'assois sur le rebord du lit.

-Kylie, c'est trop dur, j'y arriverais pas.

-Pourquoi?

-Ta mère est plus glaciale que la neige et ton père on dirait un animal prêt à se jeter sur sa proie et la proie c'est moi.

-Je t'avais pas dis que ma mère c'est Élsa de la reine des neiges et que mon père c'est Simba du roi lion?

Il sourit à ma plaisanterie et je continue.

-T'inquiètes pas, ils sont juste protecteurs. Ils vont t'adorer, mais arrête de fuir sinon ils vont te trouver bizarre. Et je te rappelle que c'est toi qui les a invités.

-Je regrette.

-Maintenant tu assumes tes responsabilités.

-Donne moi du courage.

Je me lève et le serre dans mes bras. Il effleure mes lèvres et m'embrasse doucement. Quelques secondes plus tard nous sortons de la chambre main dans la main.

Nous sommes à peine assis que mon père reprend son interrogatoire.

-Jérémy, comment se fait-il que tu ai une si belle maison?

-C'était la maison de mes grands parents, ils me l'ont légué en guise d'héritage.

Mon père hoche la tête et entame son assiette avant de poser une nouvelle question.

-Pourquoi aimez-vous ma fille? Si vous l'aimez, bien sur.

-Bien évidemment que je l'aime. Je l'aime parce qu'elle est belle, parce qu'elle est cultivée, parce qu'elle est gentille et tendre, parce qu'elle est drôle, parce qu'elle sait pardonner et redonner une seconde chance, parce qu'elle est patiente, parce qu'elle est généreuse et elle a plein d'autres qualités. Je t'aime Kylie, dit-il plus doucement et en me regardant droit dans les yeux.

-Je t'aime aussi.

J'attrape sa main sous la table, il entremêle ses doigts au miens.

-Regarde comme ils se regardent Pascale, dit Léria. Regarde leurs yeux qui brillent d'amour pour l'autre. Ils ont ce même regard qu'à nos débuts. Ils s'aiment, c'est sincère, ça crève les yeux. Donne une chance à ce gamin. Si ta fille l'aime c'est qu'il est quelqu'un de bien.

-Sans doute, mais il n'a pas intérêt à lui faire du mal.

Jérémy regarde mon père en tenant toujours ma main dans la sienne.

-Votre ex-femme me l'a déjà dit. Vous croyez sincèrement que je la ferai souffrir. J'ai changé, je n'agis plus comme un gamin immature, je suis un adulte qui a envie de construire une relation sérieuse.
Kylie, dit il en se levant. J'ai été trop longtemps séparé de toi pour l'être à nouveau. Est-ce que tu veux emménager ici? Comme ça, je pourrais me réveiller à tes côtés le matin et m'endormir près de toi le soir. Je pourrais te voir tous les jours, je ne veux plus manquer une seconde que j'aurais pue passer avec toi. Est-ce que tu es d'accord?

Vivre avec l'amour de ma vie? Passer chaque instant à ses côtés? Oui! C'est tout ce que souhaite. C'est un rêve de petite fille qui se réalise. J'ai enfin quelque chose de concret dans ma vie et que ce soit avec lui, c'est encore mieux.

-Oui, bien sûr que je veux vivre avec toi mon cœur!

Je lui saute dans les bras, il me serre contre lui et m'embrasse sous les applaudissements de ma famille.

Maintenant j'en suis certaine, pour être heureuse je n'ai besoin que de lui, l'amour fait le reste.

Fin.
À suivre...

T'aimer ou te détesterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant