Chapitre 10

1K 44 0
                                    

Il est environ six heures du matin. Je suis fatiguée, je ne veux qu'une chose, dormir.

Je suis allée voir Émilie, pour qu'elle m'aide à trouver une chambre vide. Mais au lieu de ça, elle m'a traîné de force jusqu'au salon. La pièce était presque vide, il ne restait plus qu'une vingtaine de personnes.

Du canapé, je voyais, dans le jardin, des gens endormis sur des transats et d'autres affalés dans l'herbe. Certains devaient être tellement saouls qu'ils se sont écroulés dans la pelouse et par manque de force ou de motivation, ils ont décidé de dormir là.

Émilie appelle les dernières personnes encore debout et il s'assoient sur le canapé et sur des chaises où fauteuils.

Tout le monde est rassemblé autour de la table basse excepté Jérémy qui est appuyé contre le mur, dans le coin de la pièce. On aurait cru qu'il nous surveillait.

-Le principe est très simple, je vous pose des questions et si vous répondez faux, vous avez un gage, explique Émilie.

Je ne sais même plus pourquoi j'ai accepté de jouer à ça, ce jeu est encore plus stupide que je ne le croyais.

Émilie pose des questions, certains répondent juste et d'autres faux, ils font leurs gages. Et ainsi de suite, jusqu'à ce que ça soit à mon tour de jouer. J'aurais voulu disparaître, j'avais envie de dormir pas de jouer.

-Quelle était le nom de mon premier petit copain.

-C'est dur, tu en as eu tellement. Je dirais... Lisandru.

-Et non, c'était mon deuxième. Ton gage, ce sera... d'embrasser Marc.

Marc, c'est l'inconnu qu'elle me montre du doigt.

-Mais c'est un gage pour lui aussi.

J'essaye de me sauver comme je peux, mais à la manière dont il me regarde, il n'a pas l'air d'être contrarié à l'idée de m'embrasser, au contraire, ça à l'air de le ravir.

-Non, ça ne me dérange pas.

Oh, non, par pitié. Il est d'accord. Je n'ai aucune envie de l'embrasser. Il est vraiment moche. Il porte une chemise à carreaux bleu et un pantalon couleur chocolat. Il a des cheveux bruns, bouclés sur le dessus de la tête et rasés sur les côtés. Il a un menton creusé au milieu, on dirait qu'il a des fesses sur le visage et il a autant d'acné qu'un adolescent de quatorze ans. Non! Non! Non! Et non! Je préfère nettoyer les toilettes que d'embrasser ce type!

Il se rapproche de moi et j'ai de en plus envie de vomir, il sent un mélange de vin blanc, rhum, cigarette transpiration et tout un tas d'autres choses qui forment un cocktail répugnant.

-Elle ne va pas t'embrasser, elle sort avec quelqu'un, dit Jérémy qui est sorti de son coin et s'est posté derrière le canapé.

-Et, il est où?

-Il n'a pas pue venir.

Ça me gêne de mentir mais si ça peut m'empêcher d'être touchée, je ne vais pas m'en priver.

-Si j'avais une meuf comme toi, je ne la laisserai pas aller seule à une soirée où elle pourrait se faire draguer.

De un, il ne sortira jamais avec une fille comme moi et de deux, ce mec est vraiment insupportable, il serait prêt à tout pour m'embrasser à croire qu'il n'a jamais roulé une pelle.

-Je ne savais pas que tu étais en couple, sinon je t'aurais donné un autre gage. Bois un verre de scotch cul sec et on arrête ce jeu à la con, intervient Émilie.

Je bois le verre avec difficulté, cet alcool est infâme, ça me brûle à l'intérieur.

-On fait un tour dans la piscine?

T'aimer ou te détesterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant