Chapitre 32

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Ça fait six jours que je suis rentrée, toute la semaine j'ai été en cours et mes amis n'ont pas cessés de me dire que j'avais une tête de zombi. Merci, je suis au courant!

J'ai évité Alessandro toute la semaine, je retarde le plus possible le moment de confrontation. Séréna n'a pas compris pourquoi je ne m'asseyais plus à côté d'elle en cours, la réponse est simple, je veux une distance d'au minimum trois rangés de sièges avec son meilleur ami et comme elle est toujours à côté de lui, c'est compliqué. Ils sont toujours collés alors j'ai passé ma semaine en solitaire la plus pars du temps.

Aujourd'hui, c'est samedi et je rejoins Émilie sur la place. Je ne lui ai pas parlé du baiser avec Alessandro, elle n'a pas à le savoir de toute manière. Mais si elle me cache quelque chose, je ne pourrais pas le lui reprocher car je suis pareille. Les meilleurs amies sont supposés tout se raconter. Plus nous grandissons moins nous nous voyons et plus nous nous cachons des choses. Avant, nous étions extrêmement proches. J'ai l'impression de m'éloigner d'elle et ça me peine. Elle à toujours été comme un journal intime, elle lisait en moi comme dans un livre ouvert et je faisais de même. Mais en ce moment, j'ai l'impression que le livre touche à sa fin et que ni l'une ni l'autre n'arrive à écrire la suite.

Je reste debout à côté de la fontaine, la pierre est trop froide. Le temps se rafraîchit de plus en plus me rappelant que c'est l'automne. Finit les après-midi à la plage, les balades les pieds dans l'eau, les piques niques en pleine montagne, les baignades dans les sources fraîches et la bronzette sur les terrasses accompagnés d'une glace et d'une boisson fraîche. Terminé les maillots de bain, les shorts, les débardeurs et les robes. Le soleil est toujours là mais la chaleur s'en va laissant place aux feu de cheminés, aux chocolats chauds. Les feuilles tombes des arbres et envahissent les jardins. Les manteaux font leurs grand retour après des mois dans les placards. L'hiver approche à grand pas pour mon plus grand désespoir.

Émilie pointe le bout de son nez ou plutôt celui de ses bottes à talons après quelques minutes pendant lesquelles j'ai laissé mon esprit divaguer. Comme d'habitude elle est très élégante, bottes chaussettes couleur camel assortis à un trench qui ressemble vaguement à ceux que portent les détectives dans les films. Ses cheveux blonds sont lâchés, le mouvement ondulé volent au même rythme que les feuilles tourbillonnant au sol forment une harmonie parfaite. Comment fait elle pour produire un effet pareil?

-Salut, s'exclame t-elle en ouvrant les bras pour me serrer contre elle.

-Salut, je répond la tête dans un nuage blond.

-Alors, raconte moi ton week-end, sans tous les détails. Si il y a du sexe, je ne veux rien savoir, tu coupes les passages.

Si je coupe ces moments là, il ne va plus y avoir grand chose à dire. Mais je la comprends, si j'avais un frère, je ne voudrais pas connaître sa vie sexuelle.

-J'ai visité Paris, resto chic, Tour Eiffel, bateau mouche, les boutiques des champs Élysées... Bref, week-end super romantique.

Là, je n'ai raconté que le dimanche et encore, pas tout. Samedi, il n'y avais rien à dire, nous sommes restés dans la chambre tout l'après-midi. Entre retrouvailles sous la couette, films romantiques l'un contre l'autre et baisers volés, il n'y a rien à raconter, enfin rien d'intéressant pour Émilie.

-Cool, vous avez du bien vous amuser.

-C'était super. Et sinon, tu as un copain? Ou quelqu'un en vue?

-Je suis en couple...

Ah, la conversation devient intéressante.

-Depuis quand? je la coupe. Avec qui?

Je suis trop curieuse...

-Il s'appelle Giovanni Serra et...

-Giovanni Serra?! C'est une blague?

-Non, ça fait quelques semaines qu'on est ensemble. Pourquoi? Tu le connais?

Je n'arrive pas à le croire, elle est en couple avec lui. Ils ne m'ont rien dis tous les deux. Et dire que je mange presque tous les midis avec lui. Mes amis? Oui, je ne peux plus leur faire confiance. Ils ne me disent rien, j'ai eu beau questionner Giovanni, il n'a rien voulu me dire. Ils cachent bien leur vie. Avec Giovanni nous ne sommes peut-être pas assez proches pour tout se raconter, mais je croyais qu'avec Émilie c'était différent, que nous étions assez proches pour nous dire ce genre de choses.

-J'ai des cours avec lui et on à mangés ensemble hier midi. On est amis enfin, c'est ce que je croyais.

-C'est une sacré coïncidence! Je n'étais pas au courant que vous vous connaissiez.

-Je ne savais pas que vous sortiez ensemble.

-Tu ne vas pas t'énerver. Tu ne m'avais rien dis pour Jérémy et toi.

C'était différent, elle est sa sœur, j'avais peur qu'elle le prenne mal. Et, notre relation n'était pas encore assez solide pour un crise, du moins, c'est ce que je pensais avant que ça arrive.

-Ça faisait seulement une semaine que nous étions ensemble!

-La différence, c'est qu'il est mon frère. De ce que je sache, tu es fille unique et Giovanni n'est pas de ta famille!

Qu'il soit de ma famille ou non, ça n'a aucun rapport. Notre amitié se dégrade de plus en plus, nous nous cachons des choses et maintenant nous nous engueulons, c'est pire que ce que je croyais.

-Peut-être, mais tu aurais pue m'en parler! C'est comme l'histoire avec Jimmy, je n'ai jamais sue ce qu'il s'est passé!

-Tu veux tout savoir?! La vérité, c'est qu'il m'a trompé! Et quand je l'ai découvert, j'ai dis que je le quittais. Ce soir-là, il m'à frappé et je suis partie pendant la nuit, dit-elle les yeux rougis.

Ce souvenir doit être vraiment douloureux pour qu'elle ait les larmes aux yeux rien qu'en y repensent.

-Je n'en savais rien.

-Si je ne te dis pas les choses, ce n'est pas parce que je n'ai pas confiance en toi, c'est parce que j'ai honte. Je n'ai pas honte de Giovanni, c'est seulement que nous ne sommes pas vue et que j'attendais d'être sure de mes sentiments avant de t'en parler.

-Je suis désolé de m'être énervé comme ça. C'est ta vie, je n'ai pas à tout savoir.

-Je ne te cache pas les choses, j'attends le bon moment pour te les dires.

Moi aussi, j'attends le bon moment. Je ne peux pas lui reprocher de ne pas être honnête si je ne le suis pas moi même. Il faut que je lui dises pour oublier.

-Alors, je pense que c'est le bon moment pour te dire que j'ai embrassé un autre mec que ton frère.

-Quoi!

-T'inquiètes pas, je regrettes, Jérémy est au courant et il m'a pardonné. J'aime ton frère, c'était un accident.

Je doutes qu'elle ne s'inquiète pas, mais je la rassure comme je peux.

-Si il t'a pardonné, je n'ai rien à dire, mais ne t'avises pas de recommencer.

-Je ne compte pas refaire une erreur.

J'ai retenue la leçon. Je ferais plus attention à l'avenir, je me méfierais plus des hommes.

T'aimer ou te détesterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant