Shadow Lover I

Chapitre 2

Race

Bordel de merde, mais qu'est-ce qui se trouve dans ce message pour qu'elle tremble autant ? Je ne suis même pas sûr que ça soit physiquement possible. On ne va pas dire que depuis tout à l'heure elle est calme, mais là elle est totalement en panique. Franchement, à ce stade, dans moins de trente secondes, elle se retrouve à pleurer. Quoique, même ça, ça ne m'étonnerait pas. Elle a l'air d'une petite chose fragile.

J'essaie de jeter un regard au téléphone que tient le boss dans la main, curieux, mais vu la distance à laquelle je me trouve, je n'arrive à voir qu'une photo floue et un texte en bas. Est-ce l'une des menaces dont elle parlait ? Cette Éloïse me paraît bien trop fragile et innocente pour faire partie de ce monde-là, rempli de menace et de sang. Alors qu'est-ce qu'elle fout ici ? Si elle est bien comme elle dit, la meilleure amie de Charlotte, cette dernière doit bien l'avoir averti que nous ne sommes pas des anges (loin de là) et qu'elle se portera bien mieux loin de nous et de nos problèmes. Cette fille doit être vraiment désespérée pour venir demander de l'aide à des gars comme nous. Tout à l'heure quand elle est entrée dans le bar, j'ai senti sa détresse à un kilomètre. Mais je sais aussi que si elle et Charlotte seraient venues nous voir plus tôt, nous aurions pris les choses en main et elles ne se retrouveraient pas dans cette situation. Nous ne sommes pas des monstres au point de ne pas venir en aide à deux jeunes femmes en détresse (qui plus est la fille du boss).

- C'est le genre de truc que vous recevez depuis trois mois ? demande alors le boss.

Elle hoche la tête et baisse les yeux comme si elle venait de faire une connerie. Mais qui est cette fille et pourquoi baisse-t-elle le regard à chaque fois que quelqu'un lui parle ? J'ai envie de lui tirer les cheveux pour qu'elle arrête de se comporter comme une fillette de deux ans. Je veux bien comprendre qu'on puisse lui faire peur, mais il ne faut pas exagérer. Si on représentait réellement une menace pour elle, elle le saurait depuis longtemps et je ne pense pas que ses jolies petites fesses seraient toujours posées sur cette chaise.

- Bordel ! s'écrie-t-il la faisant sursauter.

Je ne sais pas ce que contenait le message, mais visiblement, c'est assez grave pour que le boss s'énerve. En même temps, il vient juste d'apprendre que sa fille s'est faite enlever et qu'elle et son amie subissent une sorte de harcèlement depuis plusieurs mois sans qu'il n'en soit au courant. Putain, je sens qu'il va nous faire vivre un enfer les prochains jours avec son humeur maussade.

Voyant qu'il vient de perdre son calme et que maintenant notre invitée est morte de peur, il décide de se rasseoir puis de dire d'une voix qui se veut détendue,

- Merci d'être venu Éloïse, ne t'en fais pas ça va bien se passer. Noah, raccompagne-la chez elle.

Ce dernier hoche la tête avant de tendre sa main à la rouquine pour l'aider à se lever de sa chaise avant de partir, la jeune femme nous fait un signe de tête timide pour nous dire au revoir puis part en direction de l'ascenseur. Je ne peux pas empêcher mes yeux de descendre sur son cul, et on ne va pas se mentir, elle est bonne. Très bonne même.

- Éloïse ? la rappelle le patron.

Elle se retourne puis attend qu'il parle.

- Ils ne t'attraperont pas.

Je ne sais pas vraiment de quoi il parle, mais ça doit être en lien avec le message qu'elle vient de recevoir. La petite rousse hoche la tête avant de se retourner. Est-ce qu'ils veulent l'enlever en plus de Charlotte ? Fait chier... En tout cas, une chose est sûre, je n'ai jamais vu le patron se montrer aussi doux avec quelqu'un. Il faut croire que certaines personnes ici ont plus de chance que d'autres.