Chapitre 8

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Race

Une fois rentré à l'appartement de la rouquine, je retire mes godasses, ma veste en cuir puis pars m'asseoir sur le canapé sans aucun commentaire. Éloïse ne fait aucune remarque et part dans sa chambre sans demander son reste. Je ne m'occupe pas plus d'elle et allume la télé pour regarder le premier film d'action qui passe. Dommage qu'elle n'ai pas Netflix parce que je commence sérieusement à m'ennuyer dans cette baraque.

Au bout d'une heure environ, Éloïse sort de sa chambre tandis que je n'ai toujours pas bougé du canapé. Elle vient se planter entre moi et la télé sans remarquer qu'elle me dérange et me demande d'une voix douce,

- Tu veux manger quoi ce soir ?

Je lui réponds que peu m'importe et la laisse rejoindre la cuisine sans un mot de plus. Je sais que je peux paraître froid et distant, mais les réactions que j'ai quand je suis avec elle m'inquiètent et ne me plaisent pas du tout. Normalement, je n'ai pas à me forcer pour être froid avec les gens, c'est quelque chose de naturel chez moi. Mais quand je suis avec elle, ma conscience n'en fait qu'à sa tête et veut se rapprocher d'elle. Moi-même je n'en comprends pas la raison. Elle est si banale comparée aux autres et je ne vois pas vraiment ce qu'elle a de plus. Justement, les autres filles que je côtoie sont du même monde que moi alors ça devrait être plus facile pour elles de me plaire. Je suis sûr que la rouquine est une sorcière. C'est la seule explication possible.

Quelques minutes plus tard, n'arrivant plus à me concentrer sur le film, j'éteins la télé et me lève du canapé pour venir m'asseoir devant le plan de travail de sa cuisine tout en la regardant préparer le repas de ce soir. Ses gestes sont gracieux, naturels et fluides comme si elle savait ce qu'elle faisait. C'est sûrement le cas. Personnellement, je n'ai jamais été un cordon-bleu. Je suis plus du genre à faire tout brûler.

Au bout de quelques minutes à la regarde faire, elle se dirige vers un placard en hauteur et essaie d'attraper je-ne-sais-quoi. Voyant qu'elle n'a pas la bonne taille et ne voulant peut-être pas me demander de l'aide, elle grimpe sans aucune élégance sur le plan de travail et tend les mains pour attraper ce qui finalement s'avère être un bol. Mais au moment de descendre, son genou glisse sur le l'eau qui était sur le plan de travail et avant qu'elle ait le temps de tomber, je réagis et la rattrape par la taille pour la poser délicatement sur le sol.

Nous sommes actuellement très proches. Moi, collé à elle tandis qu'elle, est bloquée entre le plan de travail et mon corps. Seule notre différence de taille est l'espace qu'il reste entre nous. Ses seins sont collés à mon torse et je pose mes mains derrière elle comme pour la piéger. Je pourrai facilement l'embrasser dans cette position...Mais je ne peux pas. Elle n'est pas comme moi et n'a pas besoin que quelqu'un comme moi l'embrasse. Elle a besoin d'amour et de tendresse. Tout ce que je ne pourrais jamais lui donner.

Ses yeux descendent rapidement sur mes lèvres et inconsciemment, elle humidifie les siennes réveillant en moi toutes sortes de sensations. Je n'avais jamais autant eu envie de quelqu'un jusqu'à là. Tandis que mon cerveau est en alerte rouge, lui, mon corps, ne réagit pas de la même manière et continue de se rapprocher d'elle. Il ne reste presque plus aucun espace entre nos lèves et nous partageons le même oxygène.

Je ne sais pas si je dois être soulagé ou dégoûté, mais mon téléphone sonne m'annonçant un appel. Je reprends soudainement mes esprits et recule comme si je venais de me brûler. J'attrape l'engin et quitte la pièce sans aucun regard dans sa direction.

Bordel de merde, mais c'était quoi ça ?! T'as failli l'embrasser crétin !

Je décroche sans même regarder l'auteur de cet appel.

- Ouais, dis-je d'un ton las.

- Ouais Race, c'est Salomé.

- Qu'est-ce que tu veux ? je demande sans aucune gentillesse.

- Ça te dirait pas de passer chez moi. J'ai besoin de me détendre.

Ahlala Salomé, si tu savais à quel point ce n'est pas toi que j'ai envie de baiser actuellement, pensais-je en jetant un oeil à la cuisine où la rouquine avait recommencé à s'activer.

- Je ne peux pas je suis en mission. Je te l'ai déjà dit.

- Tu vas me dire que cette mission est tellement importante que tu ne peux même pas venir tirer un coup.

C'est vrai qu'il faut à tout prix que je sorte de cette maison si je ne veux pas sauter la rouquine sur le plan de travail d'une seconde à l'autre. Je préfère largement relâcher ma frustration sur Salomé plutôt que sur la rouquine que je risque de blesser. En plus, je ne vois pas vraiment ce qu'il peut lui arriver. Ça fait des mois qu'elle reçoit des menaces et qu'il ne se passe rien alors ça ne sera pas ce soir que la personne qui la harcèle passera à l'action. Je peux très bien laisser Éloïse une heure ou deux, mais d'un côté, je ne veux pas la laisser toute seule ici. Ma mission est de la protéger alors qu'il y ai des risques ou pas, il faut que je sois là constamment.

Je lâche un soupir et regarde encore une fois dans la direction de la cuisine. La rouquine est en train de fouiller dans un tiroir et j'ai donc une très belle vue sur ses magnifiques fesses. Inconsciemment, mon corps réagit automatiquement et je me retiens de la rejoindre.

Il faut que je sorte ! Il faut que je sorte ou je risque de faire une connerie !

- Très bien, j'arrive.

Je raccroche sans même attendre la réponse de l'autre salope puis mets mes chaussures et ma veste. Je balance un petit "Je sors " à la rouquine et pars sans même attendre une réponse de sa part. Je sais que je ne devrais pas faire ça, mais il faut à tout prix que je m'éloigne d'elle si je ne veux pas perdre la tête.

Je n'ai aucune idée de ce qu'il m'arrive, mais je ne réagis pas comme je le ferai normalement. Quelque chose ne va pas chez moi !

Bordel, j'ai failli l'embrasser. Ce n'est pas mon genre de perdre le contrôle et pourtant, quand je suis près d'elle, c'est tout ce que j'arrive à faire...Ne plus rien contrôler.

Ça fait à peine une journée que je la connais que je me comporte déjà bizarrement. Mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Putain, vingt-quatre heures et je ne parviens même pas à me contrôler.

Je descends à toute vitesse les escaliers de l'appartement puis me dirige sur ma moto. Sans un regard en arrière, je démarre et fonce à toute vitesse chez Salomé. Peut-être qu'une fois que j'aurai tiré mon coup, je pourrai enfin revenir en ayant un contrôle entier de mes actions et émotions. C'est ça ! Je suis un chasseur. Je suis un homme à femmes et comme chaque homme à femmes, j'ai besoin de baiser tout ce qui a un vagin et des gros seins. Le problème n'est donc pas que je suis attiré par la rouquine, mais plutôt que je suis en manque (ce qui n'est pas logique puisque la dernière fois que j'ai baisé remonte à hier). J'espère ! 

Demain, il y aura la soirée au Smoky. Je vais pouvoir la laisser avec Ava et Lexy sans avoir à me soucier du joli petit corps de ma rouquine. À ce moment-là, je serai enfin libéré et je pourrai passer une soirée tranquillement avec mes amis.

Shadow Lover IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant