Chapitre 41

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Eloïse

Ça fait déjà un peu plus d'une heure que nous sommes à l'hôpital et que nous attendons des nouvelles de l'état de Noah. Nous nous sommes un peu éloignées du reste du groupe avec Charlotte pour pouvoir échanger en toute discrétion et cette dernière a aussi remarqué les regards en coin de Race que j'essaie à tout prix d'ignorer. Je sais que je ne vais pas échapper aux questions de ma meilleure amie encore bien longtemps, mais je ne suis actuellement pas prête à raconter mon immense peine.

Je n'arrive toujours pas à me rendre compte de ce que Race a fait. Mon coeur s'est brisé à la seconde où il a pointé son arme sur ma tempe.

Pour ma part, j'essaie de ne pas poser trop de questions à Charlotte sur ce qu'elle vient de vivre et j'attends que nous soyons dans un cadre plus calme pour pouvoir aborder le sujet. Je pense que nous avons beaucoup de choses à se dire que ce soit de son côté comme du mien et que ces sujets ne doivent pas être abordés aux oreilles de tous.

- Pourquoi Race te regarde avec cet air abattue depuis tout à l'heure ? Ce n'est pas son genre de montrer son mal-être alors il a forcément dû se passer quelque chose ? J'ai loupé beaucoup de trucs je pense, me demande ma meilleure amie beaucoup trop curieuse.

Malheureusement pour elle, je n'ai aucune envie d'en parler sous peine de me remettre à pleurer. Je n'arrive pas à regarder dans sa direction sans revivre cette scène qui s'acharne à ne pas quitter mon esprit. Race pourquoi as-tu tout gâché ?

Lorsque l'infirmière qui s'occupe de Noah arrive, nous nous rapprochons de notre petit groupe qui s'est formé autour d'elle et écoutons en priant pour que notre ami s'en sorte.

- Vous être les amis de Noah Scott ? nous demande-t-elle.

Nous hochons la tête puis attendons la suite.

- Très bien alors votre ami vient de sortir de la salle d'opération et il est désormais tiré d'affaire. Un énorme soupir de soulagement sort de ma bouche. Cependant, il est anesthésié donc ne se réveillera pas avant dans quelques heures et les heures de visites ne sont plus autorisées à cette heure-ci de la nuit. Vous pourrez passer demain matin à partir de neuf heures.

C'est un soulagement pour nous tous de le savoir en vie. Notre ami va vite s'en remettre et nous pourrons laisser cette histoire derrière nous. Malheureusement, l'infirmière nous annonce que nous sommes beaucoup trop dans le groupe et que nous devons quitter l'hôpital pour revenir demain matin. Donc c'est à contrecoeur que nous quittons l'hôpital en ayant l'impression d'abandonner notre ami.

Le fameux Hugo prend la route en premier nous disant au revoir et quittant le parking certainement pour rejoindre sa famille. Nous nous retrouvons à six sans vraiment savoir quoi se dire. Le silence règne entre nous lorsque Race reçoit un message.

- C'est le boss. Il veut qu'on passe faire un rapport dans son bureau.

Génial, cette foutue soirée n'est pas prête de se terminer. En ce moment, j'ai juste envie de rentrer dans mon appartement avec Charlotte et de tout oublier. Race, sa menace, mon coeur en miette et Noah.

- Alors Charlotte, prête à revoir papounet ? se moque Ian.

Blague de merde quand on se rappelle de mon amie n'est pas en très bonne entente avec son père. D'après ce que j'ai compris, elle ne supporte pas les magouilles de ce dernier et encore moins son instinct protecteur qui le pousse à lui coller des motards sur le dos pour la surveiller (elle n'a toujours pas digéré l'histoire avec Noah comme chaperon).

- Ce n'est pas drôle Ian, lui répond mon amie agacée.

Ava va embrasser son mari avant de se diriger vers sa voiture. Lexy, Cha' et moi nous dirigeons à notre tour vers la voiture, laissant les gars seuls sur leur parking. Avant de rentrer dans la voiture, je jette un dernier coup d'oeil à Race qui a le regard fixé sur moi. Je détourne automatiquement les yeux de l'endroit où était ma place il y a de ça quelques heures. J'aurai dû être avec lui, sur le dos de sa moto. . .

Rien qu'à repenser à cette histoire, j'ai envie de pleurer.

Une fois la voiture démarrée, le silence règne et il faut dire qu'il fait du bien. Je ne sais pas si Charlotte connaît les filles, mais aucune n'ose parler et c'est tant mieux. Il s'est passé beaucoup trop de chose en peu de temps et je pense que nous avons toutes besoin de respirer.

Malheureusement, le silence ne dure pas longtemps et c'est Lexy (la grande gueule du groupe) qui le brise.

- Tu sais Eloïse, Race avait l'air vraiment mal tout à l'heure. Certes, je ne cautionne pas ce qu'il a fait et je comprends que tu réagisses de la sorte, mais dans le fond, ça partait d'une bonne intention.

Partir d'une bonne intention ? Jamais un copain idéal lèverait son arme sur sa petite amie pour une bonne intention. Je souffle sans savoir quoi répondre. C'est actuellement le sujet dont je n'ai absolument pas envie d'aborder. Même en admettant que ça parte d'une bonne intention, qu'est-ce que qu'il se serait passé si j'avais refusé ? M'aurait-il tiré dessus ?

- Tu ne peux pas comprendre. Qu'il s'en veuille ou pas, ça revient au même.

Je m'en doutais que cette discussion allait tourner au vinaigre. Charlotte se rajoute ne comprenant pas vraiment ce qu'il se passe et je sens déjà les questions venir.

- Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? D'ailleurs, c'est la première fois depuis que je le connais qu'il laisse apparaître le moindre sentiment sur son visage.

- Et encore, tu aurais vu à quel point il paraissait heureux lorsqu'ils étaient ensemble, ajoute Lexy.

Et merde ! C'était la chose à ne pas dire si je voulais échapper aux questions de Charlotte. Non seulement, j'ai un pincement au coeur lorsque je me rappelle à quel point je me sentais bien lorsque j'étais avec lui, mais aussi à quel point mes sentiments étaient réciproques. Comment a-t-on pu tomber si bas ?

- Ensemble ? Oh mon Dieu ! Vous. . . Vous êtes ensemble, crie mon amie dans la voiture.

Je décide de clore cette conversation une bonne fois pour toute en espérant qu'on me laisse quelques heures de répit avant de remettre le sujet sur le tapis, parce que je le sais, il va revenir.

- Non, on est plus ensemble, et même si c'est compliqué, il en est ainsi. Est-ce qu'on peut arrêter de parler de ça s'il vous plaît ?

Le silence revient dans la voiture et pour le reste du trajet, plus aucune de nous n'ose prendre la parole. Durant la route, je regarde le paysage défiler devant mes yeux tout en appréhendant d'une certaine manière la discussion qui va arriver avec le boss.

Shadow Lover IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant