Shadow Lover I

Chapitre 27

Race

Mais quel idiot ! Ce n'est pas possible d'être aussi con ! Pourquoi a-t-il fallu que je dise ça ? Surtout que je n'en pense pas un mot.

Je pensais que lui montrer que je suis insupportable la repousserait et donc ferait en sorte que nous nous éloignons et qu'elle ne cherche plus à m'apprécier. Je ne voulais pas la blesser de la sorte...juste la repousser. Quand je l'ai vu les larmes aux yeux à cause de ce que je venais de dire, j'ai pris conscience que j'avais été trop loin et que je m'éloigne d'elle soit disant pour ne pas lui faire de mal alors qu'en le faisant, je ne fais que la blesser. Maintenant, elle doit penser que je suis le pire des connards alors qu'en réalité, rien de ce que j'ai dit n'est pas vérité et je n'en pense pas un mot. Je suis vraiment le pire des connards !

Rapidement, alors que je me lève à mon tour pour aller ranger et faire la vaisselle, j'entends l'eau de la douche couler. Je m'en veux tellement que je ne sais plus quoi faire. Ce n'est pas facile pour moi de tenir à quelqu'un. C'est la première fois en vingt-huit ans d'expériences que je ressens de telles choses pour une personne. J'ai vécu une enfance assez compliquée avec une mère qui ne m'aimait pas forcément et un père absent. J'ai surtout vécu dans la rue sans rien ni personne alors comment voulez vous que je sache ce que c'est de tenir à quelqu'un et d'être attiré par lui. Je ne vais pas me voiler la face encore longtemps et il faut que je me rende à l'évidence : Je suis en train d'attraper des sentiments pour la rouquine et ça m'effraie.

Le problème depuis le début n'est pas que j'ai peur de lui faire du mal, mais surtout que j'ai peur de m'engager et de souffrir lorsqu'elle se rendra compte que je suis un pauvre raté.

N'en pouvant plus de ce conflit dans ma tête, je décide de prendre les choses en main et je me dirige droit vers la salle de bain avec qu'une seule pensée en tête : Tout lui dire. Lui dire toute la vérité depuis le début et avec le pourquoi du comment. J'ouvre donc la porte sans même penser deux secondes à ce que je vais voir derrière. Je ne toque pas et entre directement. La pièce est couverte de buée et je retrouve la rouquine sans la douche, dos à moi, me laissant apercevoir la partie de son corps qui me torture depuis notre encontre. Mes pieds me guident seuls jusqu'à elle et je me glisse sous les jets, encore habillé.

Lorsqu'elle se rend compte de ma présence, Eloïse se retourne en poussant un petit cri et se cache du mieux qu'elle peut.

- Race ! Mais. . .

Elle semble choquée de ma présence et je ne le cache pas que moi aussi, je suis perturbé de l'avoir nue, aussi près de moi. Mais étrangement, ce n'est pas son corps que je regarde. Ce sont ses magnifiques yeux verts, étincelants, mais rougit par les pleurs que j'ai provoqués.

- Je suis désolé. Tellement. . . Le truc, c'est que je ne sais pas comment réagir de tout ce que je ressens. Je flippe et c'était nul de ma part de t'éloigner alors que toi non plus tu n'as rien demandé. Je crois que je comprends mieux d'une certaine manière ce que ressent Ian pour Ava sauf que moi, c'est pour toi que je le ressens. Tu me fais perdre la tête Eloïse.

Je ne lui laisse pas le temps de répondre et l'embrasse de toutes mes forces, comme si je me trouvais dans l'une de ces comédies romantiques qui passe à la télé. Je ne sais vraiment pas ce qui me prend, mais je continue. Alors que je m'attendais à ce qu'elle me repousse, la rouquine me surprend et répond à mon baiser avec encore plus d'intensité. À côté de celui-là, ce que j'ai ressenti lors de notre premier baiser n'était rien du tout. J'ai l'impression que toute ma vie n'a attendue que ce moment. Tout dans mon corps explose me procurant des milliers de sensations plus fortes les unes des autres.

Soudain, alors que je suis sur mon petit nuage, Eloïse rompt notre baiser pour venir me regarder dans les yeux. Elle pose sa main sur ma joue, le regard brillant de tous les désires, puis me dit,

- Je ne veux pas que tu me rejettes Race, dit-elle dans un murmure.

- Plus jamais ! Je suis désolé bébé.

Alors que j'allais encore argumenter pour qu'elle comprenne à quel point je suis désolé et à quel point je ne veux plus qu'elle parte, elle reprend son assaut sur ma bouche plus sensuellement qu'avant. Comparé à notre baiser d'il y a cinq secondes, celui-ci est plus doux et porte un message que nous seuls pouvons comprendre. Maintenant, il n'y a plus de retour en arrière possible. De toute façon, je ne pense pas que je pourrai encore une fois me passer de sa bouche et d'elle juste parce que j'ai peur.

Ma rouquine attrape mon t-shirt pour le passer par-dessus ma tête et commence à déboutonner mon pantalon avec une assurance que je ne lui connaissais pas. Avant qu'elle ne puisse faire le moindre geste, j'attrape sa main dans la plus grande des douceurs puis lui remonte le menton pour qu'elle se concentre sur moi.

- Est-ce que tu es sûre ?

- Je le suis Race, mais je ne veux pas qu'après l'avoir fais, tu m'ignores encore une fois. Je ne veux pas revivre ça.

- Je suis désolé ma belle. Je te promets que je ne te laisserai plus tomber.

Je reprends alors le contrôle de ses lèvres et la soulève pour sortir de la salle de bain. Il est hors de question que pour ma première fois avec elle, ça se fasse dans la douche. Je la dépose donc sur le lit puis fouille dans la table de chevet à la recherche d'un préservatif tout en restant concentré sur ses douces lèvres.

Je ne sais pas ce qu'il se passera demain ni même dans quelques jours, tout ce que je sais c'est que là maintenant, je suis avec la femme la plus belle du monde qui fait de moi l'homme le plus chanceux du monde. Je sais que tôt ou tard, je ferai une connerie qui brisera ce que nous sommes en train de construire, mais il est hors de question que je laisse mes sentiments pour cette fille de côté encore une fois sous prétexte que j'ai peur.