Chapitre 46

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Eloïse

Je reprends peu à peu conscience avant même de pouvoir ouvrir les yeux. Une affreuse migraine me tambourine le crâne et me compresse le cerveau.

J'essaie de me souvenir, mais rien dans ma mémoire ne me rappelle mettre endormi. Je me souviens de mes cours, du message de Noah et de. . . Race !

Il m'avait prévenu que c'était un piège et que je devais me cacher. Je me souviens mettre caché et avoir commencé à flipper sérieusement, mais je ne me souviens de rien d'autre. Je n'ai pas besoin de réfléchir bien longtemps pour comprendre que je me suis faite enlever en sentant le métal froid de ce qui doit être des menottes m'entourer les poignets. Étrangement, je ne vois rien, mais je sais que mes yeux son dorénavant ouvert donc je dois certainement être dans le noir. Suis-je dans la cave dans laquelle Charlotte est restée des semaines avant moi ?

Je suis encore beaucoup trop dans les vapes pour paniquer. J'ai l'impression que mon cerveau est en surchauffe et que je ne peux pas réfléchir comme il le faut. J'essaie d'oublier ce mal de crâne et automatiquement je teste la résistant des liens qui m'entourent les poignets. Je me sens oppressée, et même si je ne suis pas claustrophobe, la panique me gagne quand je comprends que je suis enfermée.

Ça y est, le moment que je redoutais est arrivé. Je savais que j'aurai beau être protégée comme pas possible avec les garçons, N réussirait à mettre la main sur moi. Le fait de savoir que N est le professeur Neels n'arrange rien à mon stresse. S'il avait déjà essayé de me violer alors que je n'étais qu'une gamine innocente, que va-t-il me fait maintenant que je suis adulte et que je l'ai envoyé en prison ? Au fur et à mesure que je reprends connaissance, je panique et mes membres se mettent à trembler. J'avais beau vouloir sauver Charlotte, je savais très bien que dans le fond, j'avais peur de ce que je me ferais Neels quand je serais entre ses mains. Maintenant, j'ai peur de ce qu'il va arriver.

Alors que j'étais en train de tester la résistance des menottes, j'entends un bruit de clé dans la serrure et la porte s'ouvre laissant entrer un filet de lumière. Ma respiration se coupe lorsque je reconnais mon ancien professeur. Il a vachement vieillit et est encore plus flippant que dans mes souvenirs. On dirait que la vengeance alimente son regard et que toute cette rancoeur est pour moi. En même temps, à quoi je m'attendais ?

- Tiens tiens, la belle aux bois dormants s'est réveillée. Dommage, j'aurais bien voulu jouer le rôle du prince charmant.

C'est trop tard, maintenant, plus question de faire semblant de dormir. Je suis repérée. Rien qu'en le voyant se tenir en face de moi, j'ai une soudaine envie de vomir et de me barrer en courant. Comment un psychopathe comme lui a put sortir de prison plus tôt que prévu ? Cinq années de peine ce n'est pas assez pour lui. Il devrait y croupir à vie.

Il attrape une chaise qui se trouvait un peu plus loin pour s'assoit en face de moi, ses genoux touchant les miens. Rien que ce contact me répugne, mais malheureusement, mes pieds aussi sont attachés et par conséquent, je ne peux pas bouger mes jambes.

- Tu es encore plus belle que la dernière fois que je t'ai vu.

Que la dernière fois qu'il m'a vu ? Parle-t-il du procès d'il y a cinq ans ou d'il y a quelques jours lorsqu'il m'espionnait encore ? Même si je n'ai eu aucune nouvelle de lui durant ces deux derniers mois, je sais quand même qu'il n'a pas cessé de me surveiller. Je ne le voyais pas, mais je sentais sa présence partout autour de moi et si Noah et Ian n'étaient pas constamment là, je pense que j'aurai vrillé depuis longtemps.

- Qu'est-ce que tu veux ? je lui crache à la figure.

Je me permets de ne pas le vouvoyer parce que ça serait lui montrer une sorte de respect. Or tout ce que je ressens pour lui actuellement est du dégoût. Cet homme est un monstre et je le déteste comme je n'ai jamais détesté quelqu'un. Je souhaite qu'une chose, c'est qu'il crève en enfer et que Race me sorte de là. Je sais que même si c'est compliqué entre nous, il me cherchera et me retrouvera. Enfin, je l'espère parce que je n'ai pas envie de pourrir ici encore longtemps.

- Oh, mais quelle tigresse. Je suis impressionné. Je vois que tu as pris du caractère depuis la dernière fois.

À vrai dire, je n'ai jamais eu de caractère. Je me cache derrière la façade de la fille forte juste pour ne pas m'effondrer et le laisser gagner. J'imagine déjà son sourire victorieux qu'il abordera lorsque je craquerai. Parce qu'on ne va pas se mentir, je vais finir par craquer.

- Je présume que tu te souviens de moi.

Comment pourrai-je l'oublier ? Cet homme est le pire des psychopathes et je regrette amèrement qu'il ait un jour croisé ma route.

Je hoche la tête sans lui donner plus d'intérêt et le coupe dans son élan.

- Qu'est-ce que je fais là ?

Il doit bien y avoir une raison de ma présence ici. D'après Charlotte, il veut se venger, mais je ne vois pas de quoi. Je n'ai fait que dire la vérité devant un juge et je n'étais pas la seule. Alors pourquoi moi et pas les autres filles qui ont témoigné contre lui ?

- Ce que tu fais là est la même chose que moi, j'ai fait pendant cinq ans. Tu as eu la mauvaise idée de me faire enfermer, alors maintenant, je veux que tu souffres. Que toi aussi, tu te retrouves enfermée. Je verrai plus tard ce que je ferai de toi, mais en attendant, je veux que tu ressentes cette solitude et que tu restes assise sur cette chaise tellement longtemps que tous tes muscles auront disparus. Ensuite, je passerai à la seconde étape de mon plan : la torture pure et dure.

À son air réjoui, je sais qu'il a vu la peur dans mon regard. En même temps, il y a de quoi. Je ne sais pas comment j'arrive à garder mon calme, mais sa présence doit y être pour quelque chose. Je sais qu'une fois que je serai de nouveau seule, je m'effondrerai.

- Tu vas souffrir autant que j'ai souffert Eloïse. Sauf que tes amis ne pourront pas t'aider et tu n'auras pas de remise de peine pour bon comportement.

Je frissonne de peur et baisse les yeux. Je retiens un maximum mes larmes et ce n'est qu'une fois qu'il sort de la salle me laissant de nouveau seule dans le noir que je craque. Je pleure encore et encore. Mais surtout, je prie de tout mon être pour que Race me retrouve.

Shadow Lover IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant