Shadow Lover I

Chapitre 25

Race

Mais quelle horreur de devoir rester à distance quand ton boulot est de la suivre partout pour la protéger. Je dors carrément dans le même lit, donc comment voulez-vous que j'arrive à me contrôler. Cette fille me fait tellement envie que je ne sais même pas combien de temps je vais réussir à me contrôler et ne pas lui sauter dessus. C'est un vrai calvaire depuis que ce baiser a eu lieu. Chaque fois qu'elle ouvre les lèvres pour parler, je meurs d'envie de les prendre en otage et de ne plus jamais les lâcher. Heureusement que d'ici quelques jours, ça sera au tour de Ian de la garder le temps d'un week-end et je pourrai enfin essayer de me la sortir de la tête.

Je me lève un peu avant que son réveil ne sonne pour les cours et file prendre une bonne douche histoire de bien me réveiller. Je prends quelques minutes supplémentaires pour me raser puis sors de la salle de bain tout propre et habillé. Au moment où je me dirige vers la cuisine pour préparer le café, le réveil de la rouquine sonne et celle-ci sort de son lit d'un seul coup (il faut croire qu'elle est matinale). Elle me jette un regard et sans un mot, elle va prendre ses affaires dans sa valise puis part dans la salle de bain. Je profite de son absence pour attraper mon téléphone voir si j'ai des nouvelles des gars sur notre super plan. Je n'ai qu'un seul message de la part de Noah m'expliquant qu'il a fait une enquête sur ce fameux Baptiste et qu'il n'y a rien à signaler. D'après ses dires, ce gars est nette et est simplement in love d'Eloïse. Rien que le savoir me fou les nerfs parce que si même Noah l'a remarqué, ça veut dire qu'il veut forcément quelque chose avec la rouquine et ça, il en est hors de question.

Ce mec m'a tout d'un blaireau et ne mérite en rien Eloïse. Elle est beaucoup trop bien pour lui. D'ailleurs elle est aussi beaucoup trop bien pour moi...

Une fois sortie de la salle de bain, je ne peux m'empêcher de la relooker des yeux lorsqu'elle vient dans la cuisine pour se servir une tasse de café. Son haut rouge met parfaitement en valeur la courbe de ses hanches ainsi que sa majestueuse poitrine, son jean gris taille haute moule parfaitement son joli petit cul et me donne des envies de suicide quand je me souviens que je ne dois pas la toucher.

Déjà qu'elle me rendait à peu près fou avant ce baiser, depuis, je suis totalement dingue. J'ai l'impression de ne plus pouvoir la regarder en face sans me remémorer toutes les sensations qui m'ont traversé lorsque mes lèvres ont rencontré les siennes. Ça devient de plus en plus difficile de lui résister et ce baiser n'a pas arrangé les choses. Je dois à tout prix prendre mes distances aussi bien pour elle que pour moi.

Elle boit en vitesse son café puis part chercher ses affaires avant de m'annoncer qu'elle est prête à partir. Sans lui répondre, j'attrape ma veste et mes clés avant de sortir de l'appartement. Nous montons sur la moto et partons en direction de son bahut. Dès que je me gare devant son bâtiment, devinez qui l'attend devant l'entrée... Baptiste. Elle descend de la moto en m'adressant un sourire timide, me rend le casque puis part rejoindre son ami sans un regard en arrière. Je démarre sans même attendre qu'elle arrive à sa hauteur puis pars directement au Smoky bar. Bien évidemment, j'y retrouve Ian et Ava en plein déjeuner et une Lexy complètement excitée en train de leur faire la discussion. Je me ramène à leur table et récoltes quelques regards interrogateurs.

- Elle est où Eloïse ?  me demande la serveuse sans tourner autour du pot.

- En cours, je lâche blasé.

Si c'est pour entendre parler d'elle, je pense que je peux très bien aller voir ailleurs. Je suis là pour souffler. Pas pour me rappeler que je suis en train de faire de la merde avec une fille qui ne mérite pas de souffrir par ma faute.

- Alors depuis hier ?  me questionne Ian en me dévisageant comme un idiot.

- Alors quoi ?

Je ne suis pas vraiment sûr de savoir de quoi il parle, mais en voyant le regard qu'il échange avec Lexy, je comprends rapidement qu'ils savent pour hier. En même temps, nous n'avons pas vraiment fait preuve de discrétion. 

- Pas besoin de le cacher Race, je te rappelle que le parking se trouve en face de la baie vitrée et que nous voyons tout.

Donc c'est bien ça. Ils nous ont vu Eloïse et moi sur le parking. C'est vrai que pour le coup, on aurait pu être plus discret, mais on a agi sans vraiment prendre conscience qu'on était à la vue de tous. Je me demande comment réagirait la rouquine si elle apprenait que les gens nous avaient vus. Elle serait certainement morte de honte et ses joues auraient pris une belle teinte rouge.

- Et alors ?  dis-je faisant comme si j'en avais rien à foutre.

- Et alors à quoi tu joues ? va droit au but mon meilleur ami. Race, tu sais très bien que tôt ou tard, tu finiras par la faire souffrir. Cette fille veut une relation sérieuse et on sait très bien que tu ne pourras pas la lui offrir.

Est-ce qu'il le pense vraiment ? Que je serai incapable de rendre la rouquine heureuse. D'un certain côté, moi-même je le sais, mais le fait que lui aussi le pense me dérange parce que ça prouve d'une certaine manière que j'ai eu raison de la rejeter et de l'ignorer. Le fait que lui aussi ai remarqué que je serai incapable de ne pas lui faire de mal me prouve que tout ce que cette fille me fait ressentir est totalement impossible. Je suis un connard et elle une princesse. 

- Je le sais ça. C'était une erreur et ça n'arrivera plus. C'était un égarement.

J'ai beau le dire avec le plus de sincérité possible, je ne suis pas vraiment d'accord. Je n'appellerai pas ça une erreur. Certes, ça n'aurait pas dû arriver, mais une erreur n'aurait jamais put me faire ressentir quelque chose de semblable.

- Un égarement ? Visiblement, tu n'as pas vu à quel point vous vous êtes sautés dessus comme si votre vie en dépendait. Je ne suis pas sûre que le mot "égarement" soit correct ni que c'était une erreur. Nous annonce Lexy prenant les choses très au sérieux. Race, ça fait quelque temps que je te connais et je ne t'ai jamais vu agir pareil avec qui que ce soit. Eloïse te change et la manière dont tu l'as embrassé hier le prouve. Ce n'est pas une simple erreur et c'est simplement que tu ne t'en rends pas compte.

D'un certain côté, elle a raison. Mais ça, je ne l'admettrai jamais. Ça m'agace de savoir que quelque chose ne trouve pas rond chez moi et que je suis en train d'attraper tout ce que j'évite depuis des années : les sentiments.

- Tu as tort. Nous venions de passer une journée plutôt stressante et nous étions sous pression. On sait très bien que le stress cumulé à la fatigue fait faire des choses complètement idiotes. Il ne se passe rien avec Eloïse donc pas besoin d'en faire tout un formage.

- Fais quand même attention, me conseil Ian.