Partie 42

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Pourquoi moi, pourtant je ne rate pas une heure de prière, je jeûne même en dehors du ramadan, je donne du zakat. Alors pourquoi Dieu met autant d'épreuves dans ma vie.

Je ne parlais pas les jours qui suivent, je suis restée dans mon bulle. Mon entourage avait tout essayé mais rien y fait. J'avais juste besoin d'une personne, de Rahim, mais je n'ai pas eu de ses nouvelles depuis lors. Je le comprends c'était comme son père aussi.

Dans la peau de Rahim

Ce jour là j'étais arrivé un peu avant 12h j'ai pris le petit déjeuner avec lui puis je suis allé au salon pour regarder la télé. Tout semblait normal, quand soudain un bruit étrange se fait entendre.

Je me suis levé pour aller voir, et là je crois que mon cœur s'est arrêté quand je l'ai vu allongé par terre, j'ai appelé une ambulance le plus rapidement que je pouvais.

Vous connaissez la suite, tout est allé si vite. Aujourd'hui semblait être une journée normale mais rien de ce qui s'est passé ne l'était.

Quand ils ont prononcé le décès, je suis parti sans me retourner. J'aurais voulu être assez fort pour consoler Sali mais je ne pouvais pas comme l'expression Wolof le dit "celui qui pleure ne peut pas consoler un autre qui pleure " . Mon oncle était comme un père, je peux même dire qu'il me connaissait mieux ce dernier. Il a toujours été là pour moi.

Après l'enterrement je suis resté des jours sans sortir, j'étais encore dans ma chambre quand mon père entra:

Lui: Rahim je sais que tu as du chagrin mais as-tu pensé à Sali si elle te voyait dans cet état. Elle a besoin que tu sois fort, vas te laver stp on doit aller chez ton oncle, l'imam va faire la lecture du testament.

Des charognards, c'est ce qu'ils sont, je parle de mes oncles et tantes.
Pourquoi si vite? Mais de toute façon je n'avais ni envie ni la force de polémiquer. Je fais donc ce qu'il a dit.

Dans la peau de Sali

C'est la mort dans l'âme que j'ai demandé ta Aïcha de m'accompagner chez mon père pour ranger ses affaires, je suis sûre que personne ne l'a fait.

Ta Aicha nous conduit avec sa voiture aux almadies. Arrivées là-bas j'ai remarqué des voitures devant la maison. Peut-être qu'il y a toujours les gens qui étaient là pour l'enterrement. Moi personnellement je n'y suis pas allée, pas la force.

J'ai sonné et c'est sa bonne Penda qui a ouvert.

Penda: Bonjour Sali, comment vas-tu ?

- Sa va Penda, je suis juste venu voir si je peux t'aider à ranger ses affaires.

Penda: Ah d'accord, entrez, il y a la famille dans le salon.

Ah bon ? Je ne voulais voir personne moi, j'espèrais rester seule.

On se dirige donc au salon pour les saluer, il y avait ses frères et sœurs, le père de Rahim et ce dernier. C'était la première fois qu'on se voyait depuis l'événement.

Ta Aicha: Salam tout le monde.

Ils venaient tous de remarquer notre présence, je ne vous dit pas le regard que certains m'avaient lancé.

Père de Rahim: Ah ma fille tu es là, comment tu te sens ?

- je vais bien merci. Je suis juste ranger les affaires de mon père.

Père de Rahim: Ça tombe bien, l'imam est venu faire la lecture du testament de ton père.

Quoi ? Pourquoi si tôt ? Ça fait à peine 1 semaine.

Tante 1 : Pourquoi tu lui en parle, ça ne la concerne pas.

Père de Rahim: Bah si voyons, c'était la fille de Tamsir.

Tante 2: Anta a raison elle n'est pas concernée, c'est juste sa bâtarde hein. Elle n'a droit à rien.

C'est la goutte d'eau qui a fait débordé la vase. J'allais parler quand ta Aicha l'a fait à ma place.

Ta Aicha : Madame je ne vous permets pas d'insulter ma fille, répétez encore ce que vous avez dit et je vous casse la gueule tout de suite.

Elle ne répondait pas, elle marmonnait juste des choses incompréhensibles. La réponse de ta Aicha ne m'avait pas suffit.

- Gardez tout si vous le voulais je m'en fou complètement vautours que vous êtes.

On n'a pas demandé notre reste, on est partie de là. J'avais envie de pleurer mais aucune larme n'est sortie. Et ça depuis que je suis sortie de l'hôpital.

Ce qui me faisait le plus mal c'est que Rahim n'a pas daigné lever le regard vers moi ou même me défendre. Il n'a rien fait.

Des jours plus tard l'avocat de mon père est passé à la maison pour me dire que mon père lui avait demandé d'ouvrir un compte à mon nom juste avant sa mort et que c'était pour mes études universitaires.

Après cela je me suis promis de me donner corps et âme à ma réussite pour le rendre fière de moi.

La semaine suivante je suis allée déposer ma demande de visa. Tout était en règle, normalement c'est qu'une formalité.

Amina m'a carrément forcé à sortir, on est allée à la plage puis chez elle, je vais sûrement rester dormir.

Amina: Tu vas mieux ?

-Oui, sortir m'a fait beaucoup de bien.

Elle: Qu'est-ce que je t'avais dit, tu nous imagine nous deux en France.

- lol, malheureusement on ne sera pas dans la même ville.

Elle a été accepté dans une école à Marseille et moi je serais à Paris. C'est du Nord-Sud donc oui c'est un peu loin.

Elle: C'est pas grave je viendrai te voir souvent, tu me feras visiter.

C'est ainsi qu'on a continué à discuter de comment notre séjour en France sera. On a décidé de prendre le même vol comme ça on ne sera pas trop dépaysé.

Elle: Et Rahim.

- je n'ai pas envie de parler de lui.

Elle: ne soit pas trop dure avec lui, il est aussi affecté que toi.

- On aura pu se consoler mais il a préféré s'éloigner de moi.

Elle: je comprends. C'est bon parlons d'autres choses.

On a continué à parler de choses plus gaies, je suis rentrée chez moi le lendemain.
J'étais encore dans ma chambre entrain de lire un livre, quand j'entends quelqu'un tapait à la porte.

- Entrez.

C'était lui, Rahim, je remets le nez sur ce que je lisais. En faite je l'ignorais royalement. Lui est resté debout, je sentais son regard sur moi.

Lui: Salut.

-Waouh c'est tout ce que tu as trouvé à me dire ?

Lui: Excus...

Je le coupe.

- OK . Tu peux partir maintenant

Salie ( Terminée) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant