Palpitations...
Mes membres palpitaient.
Deux jours.
Plus que deux jours.
Je fermai les yeux, et pris la pochette sur le côté.
Il était une heure du matin, mais j'en avais terriblement besoin.
Mon corps tout entier me le demandais.
Il le fallait.
J'en avais un besoin fou.
Il fallait que ça sorte.
Oui, il fallait que tout ça sorte...
Je soupirai, et collai ma pochette contre ma poitrine.
Sans faire de bruit, je me dressait sur mes jambes.
Après avoir noués mes draps, j'ouvris la fenêtre de ma chambre, et montai sur le rebord, la pochette sur le dos, puis je me laissai glisser le long de ma corde de fortune.
Pieds nus, je marchais dans les ruelles désertes de l'extérieur de la ville, jusqu'à arriver à Cet Endroit.
Je montai l'échelle rouillée pour arriver sur le toit du vieux bâtiment.
Les luminaires de la ville de Rouen, on pouvait les voir d'ici.
Je sortis l'objet de la pochette et je soufflai un grand coup.
Étude Op. 25 no. 11...
Winter Wind, de Chopin.
Introduction... Tout commença calmement. Et puis, soudain, le vent souffla.
L'archet glissait sur les cordes à toutes vitesses. C'était l'un des morceaux dont j'avais eu le plus de mal à maîtriser.
Les notes, pourtant, à cet instant, je les jouaient à la perfection.
Winter Wind, un vent d'hiver qui se déchaînait, qui vibrait dans tout mon corps.
Chaque note... je ressentais chaque note retentir dans mon crâne.
Chaque vibration de l'archet qui frottait violemment les quatre cordes du violon, tout résonnait en moi.
Du plus aiguë au plus grave, puis du plus grave au plus aiguë. Cette mélodie n'était constituée que de montante-descendante.
Grave. Grave.
Aiguë...
Pause, Calme...
Puis... La tornade.
Une seconde fois.
Déchaînement de notes.
C'était comme si je pouvais voir la partition apparaître devant mes yeux, à travers les lumières de Rouen.
Cet opus était censé être joué au piano.
Mais je me le suis attribué.
Cette mélodie, elle me correspondait.
Comment décrire une musique sans l'écouter ?
Ah... C'est compliqué. Mais... Si seulement les mots pouvaient transmettre la musique.
Jamais je ne pourrai décrire parfaitement un morceau avec des mots.
Mais... Celui-ci, cet opus vingt-cinq, numéro onze, porte bien son nom.
Il résonne comme un vent d'hiver.
Fin.
Je laissai ma main droite, qui tenait l'archet, retomber le long de mon corps, puis je fit de même avec la gauche, qui tenait le violon.
VOUS LISEZ
My Anxiety, His Fireflies
Fanfiction1996, France. Anxiété était le seul mot qui me venait pour décrire ma vie à cette époque. Souffrance, palpitations, vibrations, hyperventilations... C'était ma vie. Ma sombre vie... Et puis, dans ce train, filant à grande vitesse dans Rouen, ses ye...