Le soleil n'était pas encore levé quand je me réveillai. Je me tournai vers Marco. Il dormait encore profondément.
Je grognai, avant de pousser mes jambes hors du lit.
"Ah. Ma cheville ne me fait plus du tout mal", chuchotai-je pour moi même.
Je me redressai et attrapai ma veste en jean noire.
Je la posai sur mes épaules. Trop grande pour moi, elle tombait jusqu'au haut de ma cuisse.
Toujours en caleçon et en tee-shirt sous mon vêtement, j'ouvris discrètement la porte fenêtre, que je poussai derrière moi, pour m'appuyer sur la rambarde du petit balcon.
Là, j'allumai une gauloise.
En soufflant ma fumée grise, j'observai la nuit de Rouen.
Les lampadaires étaient encore éteints, et je pouvais apercevoir les lueurs des étoiles dans le ciel sombre.
J'inspirai sur mon bâton enflammé une nouvelle fois. Je me retournai vers la fenêtre pour observer Marco quelques secondes.
Son opération était dans moins de trois semaines.
Je m'inquiétais énormément pour lui. Ses crises étaient de plus en plus récurrentes.
Je soupirai, puis me reconcentrai sur la ville endormie.
Quelques minutes passèrent. Une fois ma cigarette terminée, je jetai le mégot dans la rue avant de m'en allumer une autre.
Mes pieds étaient nus, sur le sol carrelé et froid du petit balcon.
J'étais si préoccupé que lorsque je fumais une cigarette, je pensais déjà à la suivante...
La nuit était paisible. Aucun bruit ne venait déranger mes oreilles sensibles. Seule la lune était témoin de ma présence.
Je sursautai lorsque je sentis un corps s'appuyer son torse contre mon dos et de m'entourer de ses bras.
"Qu'est ce que tu fais debout à une heure pareille ?
_Tu m'as fait peur ! Je t'ai réveillé ? Je suis désolé..."
Il posa son menton dans mon cou.
"Tu broies du noir ?"
J'expirai la fumée avant de répondre :
"Non, ça va..."
Marco déposa un baiser sur ma joue.
"On dirait, pourtant."
Sa voix rauque et calme était encore endormie.
Je haussai les épaules.
"Tu t'inquiètes, hein ?"
Parfois, j'avais l'impression qu'il lisait en moi comme dans un livre ouvert.
"...Oui."
Il me serra un peu plus dans ses bras.
"Ça va bien se passer, j'en suis persuadé."
Je fermai les yeux.
"Oui... Ça va aller..."
Ça ne pouvais que bien se passer. Je ne pouvais pas imaginer que ça se passe autrement que bien.
"Mais... Ace."
J'ouvris mes paupières
"Si ça ne se passait pas bien..."
Il inspira profondément.
"Continue de vivre pour moi."
Je laissai tomber ma cigarette qui avait été entamée à peine à la moitié sur le balcon.
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My Anxiety, His Fireflies
Fanfiction1996, France. Anxiété était le seul mot qui me venait pour décrire ma vie à cette époque. Souffrance, palpitations, vibrations, hyperventilations... C'était ma vie. Ma sombre vie... Et puis, dans ce train, filant à grande vitesse dans Rouen, ses ye...