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"Hmm..."

Le grognement de Marco me tira de mon sommeil.

Mes paupières papillonnèrent doucement.

11 heures 47.

Je levai les yeux vers lui.

Je n'entendais plus le bruit des machines.

Je murmurai :

"Ça va...?"

Il frotta mon dos tendrement.

"Je commence à avoir un peu mal, avoua-t-il, la voix cassée."

Je me redressai avec précaution, posai mes pieds sur le carrelage et appuyai sur le bouton près de son lit.

J'embrassai son front, ramenant quelques mèches blondes derrière ses oreilles après avoir bien replacé la couverture sur lui.

Deux minutes plus tard, la docteure entra dans la chambre.

"Qu'est-ce qu'il se passe, Marco ?

_Ça commence à piquer.

_Je vais augmenter la morphine."

Elle activa une petite roulette sur une perfusion.

Elle se pencha pour vérifier les électrodes sur son torse.

"Ah, ça s'est décollé, mon grand.

_Mmh...

_Tu as du bouger dans ton sommeil.

_Oui... C'est sûrement ça..."

Je retins un petit rire face au regard amusé que me lançai le blond.

Mes frères dormaient toujours, collés l'un à l'autre sur une chaise.

Une chaise confortable, certes, mais une chaise quand même.

"Voilà... Je te rebranche...

_J'ai l'impression d'être une multiprise, avec tous ces fils partout."

La docteure rit doucement à sa remarque.

"Tu alimentes cette jolie télé qui nous dit que ton cœur bat à..."

Elle marqua une pause, le temps que l'image de son électrocardiogramme s'affiche.

"134 BPM...

_Cool, sourit Marco.

_Non, pas cool, mon grand. Tu es tachycarde. Tu as mal à la poitrine ? Est-ce que tu te sens étourdi ?

_Un peu, mais c'est la morphine qui m'étourdit, je crois.

_Tu as bu du café ? De l'alcool ? As-tu fumé ? Consommé de la drogue ?

_Non, j'ai pas bu de café ni d'alcool. Je sais bien que je ne peux pas tout de suite. Et... Bien-sûr que non, je ne peux même pas sortir, puis je ne fume pas. Avec un cancer du poumon, ce serait quand même sacrément con. Et j'ai une tête à prendre de la drogue ?

_Oh, tu sais, on voit de tout, ici. Certains patients se permettent de fumer dans les chambres. Je me devais de te poser la question. Puis, un simple café ramené innocemment par un de tes amis pourrais provoquer ça.

_Je sais, je sais.

_Dans ce cas... Le stress ? Es-tu stressé ?

_Hum..."

J'inspirai profondément.

Il souffla :

"Sûrement, oui..."

My Anxiety, His FirefliesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant