La porte avait claquée.
Dans le salon, aussitôt, mes frères et Kikunojo s'agitèrent.
Ma professeure de musique n'était plus là. Elle avait dû se sentir de trop.
"Ace ! Comment va Marco ?
_Qu'est ce que tu fais là ?"
J'avais le souffle tellement court que je bégayai ma réponse :
"Il... Il est encore... En salle d'opération. Je... Je sais pas..."
Je sentis les larmes me monter aux yeux.
Mes cheveux laissaient tomber les gouttes de pluie sur le carrelage gris.
Mon corps entier pleurait.
"Tiens... Prends un verre d'eau."
Je saisis le gobelet en plastique que me tendit Kikunojo et avalai son contenu rapidement.
"J'ai... J'ai un truc à vérifier. C'est urgent."
Je remerciai l'asiatique d'un geste de tête et m'avançai vers la chambre de Marco.
Bleue.
Elle était toute bleue.
Son tapis poilu, ses draps, sur le lit, ses rideaux.
Je n'avais jamais pris le temps de me dire...
Marco aimait le bleu.
Je portai mon regard sur le meuble en chêne décrit dans sa lettre.
Je m'agenouillai devant celui-ci.
Qu'est-ce qui était si important pour qu'il me fasse quitter l'hôpital ?
Je portai ma main à la poignée ronde, en fer blanc détaillé de petites étoiles gravées avant de la tourner.
Je ne tirai pas dessus immédiatement.
La curiosité de découvrir ce qu'il y avait à l'intérieur et l'angoisse de trouver quelque chose qui ne me plairait peut-être pas se mélangeaient en moi, tandis que je sentais toujours l'eau de pluie couler le long de mon corps.
C'était un grand meuble, et il y avait beaucoup de place à l'intérieur.
Pourquoi n'avais-je jamais prêté attention à cet imposant rangement ?
Finalement, j'ouvris la porte du placard, doucement.
Il y avait un carton, que je sortis avant de le poser à mes côtés.
J'ouvris la deuxième porte.
Une petite pochette verte tachetée de noir, en A4.
Un livre.
Un autre carton.
Quoi, c'était tout ?
Je passai ma tête dans le meuble et scrutai l'intérieur.
Rien d'autre ?
Je posai mes yeux sur ce que j'avais mis à mes côtés.
J'ouvris la pochette verte.
C'était une pochette à dessin.
Je feuilletai les esquisses de Marco.
Il devait y avoir une dizaine de croquis.
Des positions de personnages, des visages sans dessus dessous, pas terminés, des traits de construction.
Je posai le paquet de feuilles sans le détailler plus.
VOUS LISEZ
My Anxiety, His Fireflies
Fanfiction1996, France. Anxiété était le seul mot qui me venait pour décrire ma vie à cette époque. Souffrance, palpitations, vibrations, hyperventilations... C'était ma vie. Ma sombre vie... Et puis, dans ce train, filant à grande vitesse dans Rouen, ses ye...