My Anxiety, His Fireflies

🎻57🎻

"Au fait..."

Je me tournais vers le petit groupe, avant d'entrer dans l'hôpital.

"C'est pour vous."

Je tendit à chacun la lettre qui lui était destinée.

Je ne dit pas un mot de plus, malgré les regards pleins de questions, et poussai la porte.

Je les conduisis vers la salle d'attente.

"Vous êtes venus ?" Remarqua Satch.

Kiku s'installa auprès de son frère.

"Mmh. On voulait être là."

Je soufflai.

Luffy se mit sur une chaise, suivit par Sabo.

Je me souvenais de la lettre de Marco.

Son journal.

La page 53.

Il fallait que je la lise.

Je sortis le journal maladif de la poche intérieure de ma veste en jean.

Page 53...

"Hey, le journal... Ça y est. Je lui ai annoncé. Je lui ai tout dit. Ça fait tellement mal d'écrire ça..."

Devrais-je vraiment lire ça ? Ça me paraissait tellement personnel...

"Elle a mal réagi. Vraiment. Quand je lui ai dit... Elle avait ces yeux. Ces yeux que je redoutait tellement. C'était de la pitié, du dégoût, je crois. Mais je n'ai pas vraiment décelé de tristesse. Plutôt de la déception.
"Je ne peux pas rester avec quelqu'un qui va mourir. Je veux des enfants, je veux quelqu'un qui pourra être là pour moi, pas quelqu'un qui passera ses journées à l'hôpital." M'avait-elle dit.
Son ton était si froid.
Je l'aime. De tout mon cœur, je l'aime. Mais elle m'a fait tellement mal. C'était comme si elle m'avait arraché le cœur.
Tout notre couple s'est déchiré à cause de cette foutue maladie. Je me déteste. Tellement. 
Je me sens si mal. J'ai l'impression de tout perdre. Pourquoi ça m'arrive à moi ? C'est injuste. Je voulais tellement qu'elle reste avec moi. Je l'aimais vraiment. Enfin je crois. Elle est partie dès que je lui ai dit pour ma maladie. Je la déteste tellement.
Je me déteste, je la déteste, et par dessus tout je déteste cette maladie. Ce cancer qui me pourrie la vie. À quoi bon me battre ? À quoi bon continuer ? Je ferais mieux de mourir tout de suite. J'ai l'impression que tout s'est éteint en moi. Comme si j'avais eu de petites lucioles en moi, brillantes, qui réchauffent, qui témoignent de mon bonheur, et qu'elle avait tout écrasé."

Je soufflai.

Ce passage, tout raturé, s'étendait jusqu'à la page 55. Là, je trouvais un post-it.

Encore. Il aimait les post-it.

"Tu comprends ? C'est pour ça que je suis tellement reconnaissant que tu ne m'ai pas abandonné, Ace. Tu es différent. Tu es tout. Merci d'avoir rallumé mes lucioles."

Je refermai le journal, et réfléchis un instant sur ces mots.

Il n'avait pas à me remercier, ce crétin. Je l'aimais. De tout mon cœur. Je ne pouvais juste pas l'abandonner. Quel monstre pouvait faire ça ?

Je ne comprenais vraiment pas ce qui était passé par là tête de son ex.

J'inspirai profondément, avant de replacer le journal dans ma poche et d'agripper La Tombe Des Lucioles.

6:36.

Il était vraiment tard.

Ou tôt ?

Je repensais aux peintures, en serrant le livre entre mes mains.