Les toilettes.
Le seul endroit du collège où je peux être tranquille.
Enfin, tranquille...
Si on veut.
C'est ma faute si j'en suis là.
Comment ont-ils deviné ?
J'ai cru que Gabriel voulait m'embrasser.
Gabriel Deschamps.
Cinquième six.
Un garçon d'un blond éclatant, avec de grands yeux verts. Une silhouette de sportif.
Il est juste parfait.
J'aurais dû me douter que je ne méritait pas quelqu'un comme lui, que ce n'était pas parce que je lui plaisait qu'il m'a dit qu'il voulait m'embrasser.
Non.
C'était simplement pour que le groupe de Scott puisse me ridiculiser un peu plus.
Et je suis là, à attendre qu'ils se lassent de taper sur la porte, ou du moins que la sonnerie les arrête.
"T'es vraiment abruti, Ace !
_Comme si quelqu'un pouvait vouloir d'un gars comme toi !
_T'es juste dégoûtant !"
Ils rient, ils rient, ils rient...
Pourquoi a-t-il fallu que je fasse confiance à Gabriel ?
Pourquoi a-t-il fallu que je lui avoue que j'aime les hommes ?
J'aurai très bien pu continuer de nier, continuer de me mentir à moi même.
C'est anormal.
Ce que je ressens est anormal.
"Ouvre ! On te fera pas de mal, voyons !"
Bien-sûr...
"Allez ! Laisse nous entrer !"
Ils tapent, ils tapent, ils tapent.
La porte va finir par céder, si ça continue...
J'ai peur.
J'ai tellement peur.
Je ferme les yeux.
Tout ça a commencé l'année dernière.
Vers octobre.
Gabriel était dans ma classe.
C'était le seul qui avait bien voulu me parler, en dehors de mon frère Sabo.
Enfin j'avais un ami à moi...
Je m'étais dit...
Que Sabo voulait que je le laisse un peu tranquille.
Avec ses amis à lui.
C'est vrai, on était tout le temps ensemble.
Il en avait sûrement marre d'être avec moi.
Il voulait sûrement passer du temps avec ses propres amis.
Alors je lui ai dit...
"T'inquiètes pas, je vais manger avec quelqu'un d'autre aujourd'hui, va avec eux."
Ou...
"Vas-y, moi, je vais jouer du violon en salle de musique."
J'aurais dû rester avec lui.
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My Anxiety, His Fireflies
Fanfiction1996, France. Anxiété était le seul mot qui me venait pour décrire ma vie à cette époque. Souffrance, palpitations, vibrations, hyperventilations... C'était ma vie. Ma sombre vie... Et puis, dans ce train, filant à grande vitesse dans Rouen, ses ye...