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Cette fois ci, je n'ai pas feuilletées le journal. Je voulais tout comprendre...
C'est pourquoi j'avais commencé par la première page.

"1er février 1990 : Je ne sais pas ce qu'on est sensé faire au début d'un journal intime. Je suppose que je dois commencer par me présenter. Je m'appelle Marco, j'ai dix-neuf ans.
On m'a parlé au départ d'une maladie mortelle du poumon. Ça a été un choc. Finalement, j'ai découvert la semaine dernière que j'avais un cancer. Voilà. Comme si tout ça n'était pas suffisant..."

"Tout ça ?"


"Je me sens si mal. J'ai l'impression de tout perdre. Pourquoi ça m'arrive à moi ? C'est injuste. Je voulais tellement qu'elle reste avec moi. Je l'aimais vraiment. Enfin je crois. Elle est partie dès que je lui ai dit pour ma maladie. Je la déteste tellement."

J'inspirai un grand coup.

Non. Je ne devais pas lire ça.

C'était vraiment trop personnel.

J'avançai vers les dernières pages, pour lire de nouveau en détail ce qu'il avait écrit sur nous.

Je m'arrêtai à une date.

De nouvelles pages...

"21 juin 1996 :  Je me sens si bien avec lui. Il me comprends, ne me juge pas... On a commencé à remplir la liste ensemble. Je suis tellement heureux. À part ça, j'ai de plus en plus mal. J'ai peur de lui dire. J'ai tellement peur de mourir. Je vais pouvoir me faire opérer. Je suis vraiment terrifié. J'espère que tout se passera bien. Avant, je m'en fichais. Maintenant, je veux rester en vie pour lui. Je dois rester fort. Ace est déjà un garçon un peu perturbé par ses angoisses, ses souvenirs, ce qu'il se passe chez lui... Je ne veux pas lui rajouter un poids. J'ai tellement hâte de le revoir jouer sur scène. De ce que j'ai compris, le morceau qu'on lui a demandé de jouer est vraiment difficile, mais je sais qu'il a ce qu'il faut pour le jouer à la perfection. Je ne l'ai pas encore entendu répéter, à vrai dire. Je ne comprends pas tous ses trucs de violonistes, mais tout ce qu'il fait m'intéresse tellement. J'adore l'écouter parler de musique. Il est vraiment passionné et il a ces étoiles dans les yeux et ce sourire magnifique sur le visage quand il en parle. J'adore le voir comme ça. Il fait beaucoup de cauchemars, j'ai vraiment envie de l'aider, mais parfois je ne sais pas trop quoi faire, en fait. Ça doit être tellement dur pour lui. Il dort profondément à côté, et il a l'air paisible. Il est si mignon comme ça. Je crois que je n'ai jamais été si amoureux de toute ma vie. Finalement, si je mourais demain, je crois que je n'aurai pas de regret, mis à part le fait de le laisser. Je suis heureux, aujourd'hui, même si j'ai mal, même si c'est dur. J'ai demandé de repousser mon opération une semaine après son concert. Je veux vraiment le voir. Et puis, si jamais ça se passe mal, je l'aurais au moins vu jouer. Et ça, ça me réconforte."

Marco...

Je pleurais.

Comment pouvais-je ne pas pleurer ?

Il était devenu tout pour moi. Et je compris à ce moment-là que j'étais tout pour lui.

Jamais je ne m'étais sentis aussi important.

My Anxiety, His FirefliesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant