Ça y était. C'était le moment.
Nous étions le jour de la deuxième partie du concours, et je tournai en rond dans ma chambre, en jouant à répétition la partie la plus compliquée de la partition pour me la rentrer dans la tête une bonne fois pour toute.
Je soufflai.
Plus que cinq heures.
Je tremblais de partout.
"Ah ! Foutue anxiété !"
J'entendis quatre coups résonner à ma porte.
"Hey ! Tu m'ouvres ? T'es enfermé là dedans depuis ce matin !"
Luffy.
Je retirai la chaise que j'avais placée sous la clanche pour ouvrir la porte.
"Je t'ai dit que je voulais être tout seul pour travailler.
_Tu travailles pas, tu rumines."
Il ricana avant de me piquer avec deux de ses doigts au niveau de mon torse.
"Angoisse pas."
Je soupirai. Mon petit frère se blottit contre moi.
"T'es le meilleur, t'as pas à t'en faire."
Je répondis à son étreinte en passant mes bras dans son dos.
"Faut pas que tu stresses. Tu vas tout déchirer."
Je secouai la tête positivement.
"Marco et les autres passent vers quelle heure ?
_Il seront à la maison après le rendez-vous de Marco, dans quatre heures.
_C'est pas le dimanche, ses rendez-vous ?
_Si, mais comme l'opération c'est la semaine prochaine, il en a plus souvent."
Mon petit frère hocha la tête, et se décala pour déposer un baiser sur ma joue.
"Bon, je te laisse tranquille, grand frère, je dois battre Sabo à Mario Bros."
Il repartit comme il était entré.
Je soupirai en m'étalant de tout mon long sur mon lit.
Tout ça me terrorisait.
La foule, les bruits, les regards sur moi...
Les juges.
Me faire juger.
Bon. J'avais survécu à la première partie.
Seulement...
Leurs paroles résonnaient dans ma tête.
"Et bien... Je pense qu'il n'y a pas besoin de délibérer, messieurs. Pas besoin d'attendre pour vous le dire, pas besoin de regarder les résultats sur la feuille à l'entrée. Parce que, monsieur, je vais vous le dire maintenant. Numéro 39, Portgas D. Ace, 19 ans, né le premier janvier 1977 à Rouen, C'est bien ça ? Vous êtes pris. Félicitations."
"Bravo ! Ça n'est jamais arrivé, que les juges se lèvent comme ça pour applaudir, et surtout pas qu'ils répondent directement ! Vous êtes super doué ! C'était magnifique !"
Ils m'avaient repéré.
Ils allaient avoir des attentes.
Étais-je vraiment si doué que ça ?
Peut-être était-ce juste quelque chose qu'ils disaient à tout le monde.
Je secouai la tête.
Non.
VOUS LISEZ
My Anxiety, His Fireflies
Fanfiction1996, France. Anxiété était le seul mot qui me venait pour décrire ma vie à cette époque. Souffrance, palpitations, vibrations, hyperventilations... C'était ma vie. Ma sombre vie... Et puis, dans ce train, filant à grande vitesse dans Rouen, ses ye...